Synthèse totale d’un alcaloïde marin

Synthèse totale d’un alcaloïde marin

Le système immunitaire et ses acteurs

 Le SI est constitué de cellules spécialisées présentes dans le sang, les ganglions lymphatiques, la rate et certains tissus. Il a deux rôles majeurs, discriminer le soi du non-soi et détruire ce non-soi. L’immunité est assurée par les cellules hématopoïétiques (aussi appelées cellules souches) et par des facteurs solubles tels que les cytokines. Les cellules souches sont à l’origine de la plupart des cellules impliquées dans la réponse immunitaire. Parmi les principaux effecteurs du SI, on compte les leucocytes ou globules blancs (Figure 3), et parmi eux les lymphocytes (d’environ 7 à 8 m de longueur). Ils représentent 20 à 30 % du taux des globules blancs dans une formule sanguine. Ils aident à apporter une réponse spécifique quand l’organisme a été envahi par des microorganismes et aident également le corps à lutter contre les tumeurs. Une fois libérés de la moelle rouge, les lymphocytes sont presque tous identiques, ils vont acquérir leur spécialisation (lymphocytes B ou T) au cours de la maturation qui déterminera leur rôle dans la défense immunitaire12 . On peut classer les lymphocytes de différentes façons, c’est le système CD (Cluster ou Classe de Différentiations) : CD4, CD8, etc. On peut aussi les différencier selon leur mode de maturation, selon qu’ils sont de type B (burso-dépendants, en fait isolés à l’origine dans les bourses de Fabricius chez les oiseaux d’où le B pour Bird) ou de type T (thymo-dépendants), (Figure 4). Figure 3 : leucocyte ou globule blanc 30 Figure 4 : différentiation des cellules hématopoïétiques en lymphocytes 

 Les lymphocytes B

 ont pour rôle la fabrication d’anticorps. Le principe est le suivant : les lymphocytes B ont à leur surface des immunoglobulines, sortes de protéines qui sont spécifiques des antigènes que les lymphocytes ont pu rencontrer. Dès que les lymphocytes rencontrent à nouveau cet antigène, ils vont immédiatement fabriquer des anticorps qui vont neutraliser les antigènes dont ils sont spécifiques. 

 Les lymphocytes T 

effectuent leur maturation dans le thymus, une glande développée chez l’enfant, située à la base du cou. Plus de 80% des lymphocytes présents dans l’organisme sont des lymphocytes T. Suite à une sélection en fonction de leur capacité à reconnaître et à se lier aux protéines du CMH, les lymphocytes seront ainsi sélectionnés pour assurer l’immunotolérance. Au cours de ces processus, seul 2% des lymphocytes T survivent et deviennent immunocompétents, les autres sont détruits par apoptose. De cette population de lymphocytes vont naître deux sous-populations, les lymphocytes CD4 et CD8. Lymphocytes CD4 : Les lymphocytes CD4 (ou T4 ou encore lymphocytes auxiliaires ou helper) sont des lymphocytes non cytotoxiques vis-à-vis des cellules cancéreuses qui s’activent et se multiplient 31 après présentation d’antigène par les cellules dendritiques. Ils ont pour tâche de fabriquer des protéines appelées cytokines, telles que les interleukine-2 qui vont en stimuler d’autres. Une population particulière de CD4 est appelée régulatrice (Treg13 ou suppresseur), elle est indispensable pour prévenir l’excès de fonction des lymphocytes T. Les Tregs ont pour rôle principal de réprimer l’activité des lymphocytes T, soit auto-immune, soit en fin de réaction immunitaire. Il en existe de deux types, les Tregs « naturels » (CD4, CD25 et high) qui agissent surtout par contact cellulaire et les Tregs (R1, H3…) « inductibles » par différentes stimulations antigéniques qui agissent surtout par la production de cytokines antiinflammatoire (TGF, IL10…). Lymphocytes CD8 : Il existe de même deux types de lymphocytes CD8 : les lymphocytes K (Killer) qui produisent une substance chimique appelée « lymphokine » qui est essentielle à la destruction des corps étrangers par les cellules B et les lymphocytes NK (Natural Killer) qui sont capables de provoquer la lyse de la membrane plasmique. Ils détruisent indifféremment par cytotoxicité les cellules infectées et tumorales avant que le système de défense adaptatif entre en action, en détectant l’absence de récepteurs du « soi » (molécules du Complexe Majeur d’Histocompatibilité). Le terme cellules tueuses « naturelles » indique la non-spécificité de leur action destructrice. Les cellules NK ne sont pas phagocytaires. Leur façon de tuer consiste à attaquer la membrane de la cellule cible et à libérer plusieurs substances cytolytiques, dont la perforine (entraine un trou dans la membrane plasmique) et les granzymes (entrent dans les cibles, où l’enzyme va dégrader les protéines, et induire la mise en apoptose de la cible). Les cellules NK sécrètent également des substances chimiques puissantes qui accentuent la réaction inflammatoire. Une fois leur rôle rempli, certains Lymphocytes CD8 vont mourir par apoptose alors que d’autres vont devenir des cellules mémoires qui ont une durée de vie extrêmement longue (quelques dizaines d’années) permettant ainsi une réponse rapide la fois suivante12 . 

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 Les cytokines 

Les cytokines sont des petites protéines (glycoprotéines) solubles impliquées dans la communication intra-cellulaire. Elles sont sécrétées par des effecteurs du système immunitaire ou par d’autres cellules ou tissus, agissant à distance. Parmi les cytokines, on peut citer les interférons et les interleukines . Les interférons chez la plupart des vertébrés, sont produits en réponse à la présence d’une 32 double hélice d’ARN étranger dans l’organisme. Ils ont pour rôle de défendre l’organisme des agents pathogènes tels que les virus, bactéries, parasites ou cellules tumorales. Par activation des lymphocytes NK et des macrophages, ils interfèrent avec la réplication virale dans les cellules de l’hôte (d’où leur nom), renforçant ainsi la réponse immunitaire. Les interleukines sont ainsi nommées car les premières observations semblaient montrer qu’elles étaient exprimées par les globules blancs (leucocytes) en guise de moyen de communication (inter-leucocytes). Il existe aujourd’hui une trentaine d’interleukines, portant chacune un numéro qui lui est propre. On peut citer l’interleukine 1 (IL1) sécrétée par les macrophages pour stimuler la prolifération puis la différenciation des lymphocytes CD4 spécifiques à un antigène présent sur les membranes des macrophages et ayant préalablement été phagocytés par ces derniers. On peut aussi donner comme exemple, l’interleukine 2 (IL2) sécrétée par les lymphocytes T, résultant de la différenciation des CD4, donnant « l’autorisation » aux autres lymphocytes ayant reconnu le même antigène que lui de se diviser et de proliférer

Table des matières

Chapitre I Mise au point bibliographique
A. Le Cancer
1. Aspect sociétal
2. Facteurs d’impact
3. Définition du cancer
4. Mécanisme de cancérisation
5. Les traitement actuels contre le cancer
5.1 Chirurgie
5.2 Chimiothérapie
5.3 Radiothérapie
5.4 Hormonothérapie
5.5 Thérapies ciblées
5.6 Immunothérapie
5.6.1 Système immunitaire et ses acteurs
5.6.1.a Les lymphocytes B
5.6.1.b Les lymphocytes T
5.6.1.c Les cytokines
5.6.1.d Les macrophages
5.6.1.e Les cellules dendritiques
5.6.1.f Les anticorps
5.6.2 L’immunité antitumorale
5.6.3 Les traitements immunothérapeutiques
5.6.3.a Les injections d’interféron et d’interleukines
5.6.3.b Les Vaccins
5.6.3.c Les check point immunitaires et anticorps
thérapeutiques
5.6.3.d Les inhibiteurs de VEGF
5.6.3.e Les inhibiteurs d’IDO
B. Les produits naturels marins
1. La mer une source d’inspiration
2. Les pyrroloquinolines
Chapitre II Etude de la synthèse totale de la Wakayine
A. Rappels bibliographiques
B. Synthèse totale de la Wakayine
1. Première stratégi
2. Deuxième stratégie
3. Troisième stratégie
Chapitre III Analyse structurale et docking d’IDO1
A. L’indoleamine-2,3-dioxygénase (IDO1)
1.Caractéristique
2. Mécanisme enzymatique
3.Mécanisme d’inhibition
B. Étude structurale de l’IDO1
1. Collection de structures et architecture d’IDO1
C. Analyse structurale
1.Principes
2. Préparation et alignement des structures
3. Regroupement des structures
4. Élément de comparaison des structures
5. Regroupement des structures enzymatiques
6. Classification des structures
7. Choix des structures de référence
8) Choix de la structure utilisée pour l’arrimage moléculaire
D. Docking
1. Le processus d’arrimage
2. Protocoles d’arrimage utilisés.
E. Choix des Produits
Chapitre IV Synthèse d’analogues de la wakayine
1. Première série
2. Deuxième série
3. Troisième série
4. Quatrième série
Chapitre V Evaluation Biologique
1. Tests d’activité
2. Interprétation des résultats
3. Etudes de docking
Conclusion
Partie expérimentale
Bibliographie
Molécules décrites
Annexes

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