Surévaluation de la monnaie nationale

Surévaluation de la monnaie nationale

L’indépendance du cours de change du dinar algérien, par rapport aux variables macro économiques, découle de l’inconvertibilité de la monnaie nationale, conséquence de l’inexistence d’un marché de change. Dans une telle situation, la monnaie devient une simple unité de compte, un numéraire (Henni, 1987).

Le taux de change se fixant administrativement perd sa fonction traditionnelle de régulation macro-économique des échanges extérieurs, pour devenir un simple facteur de conversion administrative de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères. L’inconvertibilité de la monnaie est indissociable du contrôle de l’Etat sur le commerce extérieur.

Le monopole de l’Etat sur le commerce extérieur, le rationnement de l’octroi des devises étrangères, l’administration du taux de change et la surévaluation du dinar algérien ont donné naissance à un marché parallèle des biens et des devises étrangères.

Dans ce second marché, les prix des biens et des monnaies étrangères sont étroitement liés. Leur détermination se fait suivant la règle élémentaire de l’offre et de la demande. Le taux de change du marché parallèle est en général supérieur au taux de change officiel. La marge positive séparant les deux taux mesure le degré de surévaluation de la monnaie nationale.  

– Le déficit budgétaire comme cause de la dévaluation Depuis la fin des années 1980, l’Algérie connaît un déficit croissant de son budget ; ce dernier a atteint un niveau record en 1993 soit 190 milliards de dinars ; en d’autres termes, ce déficit atteint presque 35 % du montant général des dépenses publiques. Même s’il a été quelque peu réduit en 1994, ce déficit avoisine 140 milliards de dinars.

Le recours à ce déficit s’est avéré nécessaire selon les responsables, étant donné la récession de l’économie algérienne ; son objectif est de soutenir le revenu et l’activité économique. Au cours de ces dernières années, on remarque que ce déficit échappe au contrôle ; l’écart entre l’évolution du revenu et celle de la production s’accentue, ce qui entretient et développe l’inflation.

La dépréciation interne provoque la baisse du cours de la monnaie sur le marché des changes. Les détenteurs de capitaux finissent par s’inquiéter de la dette publique et anticipent l’inflation et la dépréciation. Ils cherchent alors à protéger leurs capitaux au détriment de l’intérêt national en les exportant (Abdelmadjid DENNOUNI 1998). Le déficit budgétaire s’accélère, la fuite des capitaux se poursuit et l’inflation devient galopante. La cause essentielle de la dépréciation du dinar est le déficit budgétaire continu et l’expansion de l’inflation

 Dévaluation

L’Algérie comme tout autre pays a besoin de devises pour payer ses importations ; elle peut se procurer des ressources grâce aux exportations. Le produit de ces dernières peut être complété par des placements de capitaux des non-résidents. Il faut tenir compte aussi des investissements étrangers.

L’ensemble de ces mouvements est repris dans un document qu’est la balance des paiements; cette dernière retrace les mouvements des biens et services et celui des capitaux, les offres et demandes de devises se font au jour le jour. Ces opérations d’offres et de demandes de devises sont confrontées sur le marché des changes.

Si le taux de change est fixe, l’équilibre n’est réalisé que si l’offre et la demande s’égalisent à ce prix ; lorsque la demande est supérieure à l’offre, les autorités centrales interviennent pour 94 Chapitre 2 : Politique de change et évolution des variables macroéconomiques en Algérie maintenir le cours. 

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