Sur la régénération naturelle de Raphia farinifera
D’après notre étude, la régénération naturelle de Raphia farinifera est influencée par la température et la conductivité éléctrique de l’eau. Avec une température ambiante au alentour de 28,5°C et/ou 30°C et une conductivité éléctrique à une valeur peu élevée de 20 remHos/cm à 25 remHos/cm : on a une très bonne régénération de Raphia farinifera pour tous les sites de relevé. Ce résultat est cohérent avec l’étude menée par l’université d’Hawaii et montre que la température est le facteur principal pour améliorer la germination (ROBINSON, 2009) ; et à celui de ELLISON et ELLISON en 2001 qui dit que la germination des palmiers tropicales et subtropicales semble être idéal à une température 27 ° C à 32°C. Ainsi qu’à celui de BANKS et MARCUS en 1999 qui disent que l’hydratation et la chaleur sont les clés de la réussite des niveaux élevés de germination des graines de palmier. De plus RAKOTOARINIVO en 2008 a montré dans son étude que les Palmiers préfèrent les stations caractérisées par un taux d’humidité constamment élevé et une chaleur permanente. Pourtant, pour le site d’Antrema, sa régénération naturelle est faible par rapport aux autres sites car les zébus détruisent des plantules des Raphiales. Cela confirme l’étude de RABARIVOLA en 2011 qui dit que les zébus éliminent un grand nombre des plantules des Raphiales en les piétinant et en les broutant. (RABARIVOLA, 2011). Pourtant les Raphiales peuvent tolérer le milieu presque salin jusqu’à une valeur élevée de 120 remHos/cm, c’est le cas de Beantsiva, où la régénération naturelle est encore très élevée même si la conductivité électrique est très élevée par rapport aux autres sites. Ce résultat confirme celle de MOURANCHE en 1955 qui dit que les Raphiales sont des plantes Discussions et recommandations 41 qui se développent sur les marécages. La sur salure de ce site est dû au fait qu’il se situe très proche de la mer (carte 4), cela confirme l’étude de RAKOTOARINIVO en 2008 qui affirme que lors de passage des cyclones, il y a inondation, l’eau de mer va entrer vers la zone à Raphiales provoquant la sur salure de cette zone. – RABARIVOLA en 2011 montre aussi l’augmentation du taux de régénération dans ce site par rapport aux autres même si ce site a une conductivité électrique très élevée.
Sur l’induction de la germination des graines de Raphia farinifera
D’après notre étude, nous avons constaté que la germination normale de graines de Raphia farinifera est très lente : 122 jours après le semis avec un faible taux de germination : 5 %. Pourtant, cette germination se produit dans 90 jours à un taux de germination 11,25% avec la technique de scarification. La scarification assure et accélère alors la germination des graines de Raphia farinifera par rapport aux autres prétraitements. Ces résultats confirment l’étude de ROBINSON en 2009 qui dit que la graine des palmiers est très dure, ce qui entraine la germination très lente et la plupart des palmiers prennent 100 jours ou plus pour germer, avec un taux de germination faible inférieur à 20%. NAGAO et al en 1980 ainsi que le site web http://www.ilerouge.org/spip/spip.php?article21,( juillet 2016) ont déjà dit aussi que les nombreuses graines de palmier ont une couche dure sous le péricarpe charnu et fibreux. En effet c’est souvent recommandé d’enlever mécaniquement cette couche pour faciliter l’hydratation ; et il a été démontré que la scarification augmente le taux de germination des graines de palmier à endocarpe imperméable à l’eau. C’est pour cela qu’ils sont classés parmi les graines qui ont une dormance exogène physique (NIKOLAEVA, 1977). Avec la présence de tégument dure, l’imbibition de l’eau et les échanges gazeux sont impossibles et l’absence de ces deux derniers entraine l’impossibilité de la reprise de la croissance embryonnaire et de la germination. Dans ce cas le prétraitement est nécessaire pour lever la dormance et stimuler la germination .Les prétraitements destinés à lever la dormance tégumentaire physique consistent à amollir, percer, user ou fendre le tégument de manière à le rendre perméable, sans pour autant endommager l’embryon et l’endosperme. Tout traitement qui met un terme total ou partiel à l’imperméabilité tégumentaire est d’ordinaire qualifié de “scarification” (BONNER, 1984a). La scarification à l’aide de papier de verre qui réduit l’épaisseur du tégument était le traitement le plus efficace à augmenter et à accélérer la germination de certaines essences à tégument dur (NISA et QADIR, 1969). Discussions et recommandations
Etat actuel de la zone à Raphiales
Lors de notre déscente sur terrain en 2015, nous avons constaté que la superficie de la zone à Raphiale dans la NAP Antrema est de 181 ha. Par rapport à l’année 2011 : en 4 ans, nous avons constaté qu’il y a une perte de superficie jusqu’à 57,69 ha à cause de la transformation des zones Raphiales en Rizières ainsi que les dégats cycloniques (communication personnel). Ce résultat confirme l’information de site web : www.tanisiaina.com, juillet 2016 , qui dit que la population locale a choisi la zone à Raphiales par sa capacité d’entretenir la source d’eau et de maintenir l’humidité d’un marécage pour les transformer en champs de riz. L’étude de RAKOTOARINIVO en 2008 a montré que les cyclones sont considérés comme des ravageurs des Raphiales. Les cyclones sont des dépressions tropicales caractérisées par des vents très violents et des pluies torrentielles (DONQUE, 1972) ; à cause de ses caractères ils peuvent endommager la couronne et les inflorescences ou même casser le stipe de Raphia farinifera. (RAKOTOARINIVO, 2008). Après quelques années, plusieurs individus disparaissent sans se reproduire; et aboutissent à la dégradation de la zone à Raphiales. A partir des années 2011 quelques cyclones violant ont frappé la cote Ouest de Madagascar provoquant des dégâts sur les Raphiales d’Antrema; les cyclones entrainent la pénétration de l’eau de mer accompagné des sables jusqu’au niveau de ces formations qui se dégénèrent petit à petit. (RABARIVOLA, 2011). Même si le Projet Bio Culturel d’Antrema (P.B.C.A) intervient, il y aurait encore une surexploitation operée par la population locale tels que les coupes des rachis pour la construction des cases d’habitation, le prelèvement des fibres. Ces activités sont aussi considérées comme principale source de dégradation de la zone à Raphiales ; et conduit au défrichement des Raphiales ; puisqu’il y a avancement de la fructification à cause de l’enlèvement de la totalité des feuilles, conduisant à la mort des plantes avant la taille normale pour se reproduire (MOURANCHE, 1955). Donc il y a disparition de nombreux individus qui se termine par la dégradation de la zone à Raphiales si certaines mesures ne sont pas prises. D’après ces résultats, on a constaté que la superficie de la zone à Raphiales diminue mais le taux de régénération augmente car presque tous les individus recensés sont des régénérés.
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