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QUELQUES DEVELOPPEMENTS UTILES SUR L’ENTREPRISE
LA NOTION D’ENTREPRISE
En économie, l’entreprise est traditionnellement définie comme étant « une organisation économique, de forme juridique déterminée, réunissant des moyens humains, matériels, immatériels et financiers, pour produire des biens ou des services destinés à être vendus sur un marché pour réaliser un profit »10.
On constate alors que l’entreprise d’un point de vue générique se distingue par:
Son but: qui est l’essence même de son existence et qui est souvent confondu avec la nature du bien ou service qu’elle produit.
Les moyens qu’elle met en œuvre pour atteindre ce but: les objectifs de l’entreprise déterminent les moyens humains, matériels, immatériels et financiers qu’elle va engager pour produire.
La recherche du profit: une entreprise ne peut exister que si elle crée de la valeur ajoutée du fait même de sa fonction de transformation.
Mais limiter l’entreprise en tant que telle à sa simple expression économique, c’est faire l’impasse sur un certain nombre d’aspects qui rendent d’autant plus complexe la définition même de l’entreprise. Car celle-ci est aussi :
Une entité autonome : lors de sa création, l’entreprise acquiert une personnalité qui dépasse sa simple expression juridique. On attribue alors à l’entreprise une terminologie qui lui confère souvent des caractéristiques d’être vivant: une entreprise naît, grandit, meure, agit avec morale (entreprise citoyenne…)
Une entité qui modifie son environnement : par son action, une entreprise agit et réagit à son environnement via notamment les externalités qu’elle produit (pollution, création d’emplois…). Elle change donc constamment pour s’adapter aux évolutions de la sphère économique, sociale, juridique… dans laquelle elle évolue.
Une organisation sociale : qui est le reflet des individus qui la composent et qui poursuivent eux-mêmes des objectifs parfois différents de l’entreprise elle-même. L’entreprise est alors au cœur des conflits sociaux, le lieu de cristallisation des problèmes plus généraux de la société.
Un système complexe car ouvert : l’entreprise est constamment en relation avec un nombre important de partenaires vers lesquels (et à partir desquels) elle échange des biens, des services, des hommes, des informations…
Au delà de sa fonction première et essentielle qui est de produire un bien ou un service,
l’entreprise doit être vue comme une organisation complexe, créée et animée par des hommes, ouverte sur son environnement et qui est en interaction perpétuelle avec lui.
CLASSIFICATION DES ENTREPRISES
Les entreprises peuvent être classifiées suivant plusieurs critères :
En fonction de leur activité :
Entreprise artisanale : Elle vend une activité manuelle.
Entreprise commerciale : Elle achète des biens qu’elle revend sans transformation.
Entreprise industrielle : Elle transforme la matière première et vend des produits finis (ou semi finis).
Société de services : Elle revend un travail sans fabrication d’objet physique.
En fonction de leur secteur économique (déterminé par leur activité principale) :
Secteur primaire (agriculture, pêche…) Secteur secondaire (industrie).
Secteur tertiaire (services).
En fonction de leur taille et de leur impact économique:
TPE (Très Petite Entreprise) : 1 personne.
PME (Petites et Moyennes Entreprises) : 2 à 500 personnes.
Grande entreprise : plus de 500 personnes.
Groupe d’entreprises : comporte une société mère et des filiales
Entreprise étendue (ou en réseau, ou matricielle, ou virtuelle) : comprend une entreprise pilote travaillant avec de nombreuses entreprises partenaires.
En fonction de la branche et du secteur d’activité:
Le secteur : Ensemble des entreprises ayant la même activité principale.
La branche : Ensemble d’unités de production fournissant un même produit ou service.
En fonction de leur statut juridique :
Les entreprises privées (individuelles et sociétaires). Les entreprises publiques, gérées par l’État.
Les associations à but non lucratif, entreprises privées dont les bénéfices doivent être intégralement réinvestis.
LES DIFFERENTES APPROCHES DE L’ENTREPRISE
L’approche néo-classique de l’entreprise
Dans l’optique néo-classique qui a longtemps dominé, l’entreprise est une unité de fabrication qui transforme un ensemble de biens en produits finis.
Dans cette vision mécaniste de l’entreprise, sa structure n’est pas précisée ou ne fait pas l’objet de développements importants. L’entreprise est gérée par un individu ou un groupe homogène d’individus ayant un comportement général d’optimisation. Pour chaque problème (financier, organisationnel, de gestion, de production, etc.), il existe une solution unique et préférable à toute autre qu’il s’agit de rechercher.
L’entreprise : une « boîte noire » centrée sur un seul objectif
Cette approche développée dans le prolongement de l’analyse néo-classique de l’entreprise considère l’entreprise uniquement dans sa composante économique qui est la recherche d’un profit maximal (hypothèse de rationalité complète de l’entrepreneur).
De plus, l’entrepreneur est de fait assimilé entièrement à l’entreprise c’est-à-dire qu’ils poursuivent 11 le même but et que l’entrepreneur dispose d’un certain nombre de droits de propriété sur et dans l’entreprise :
droit de percevoir le revenu réalisé grâce à l’activité de production de l’entreprise (droit d’appropriation de la valeur ajoutée produite).
droit d’accroître ou de réduire la force de travail utilisée par l’entreprise dans son processus productif.
droit de céder les deux droits précédemment définis à un tiers.
droit de contrôle sur l’entreprise, c’est-à-dire que le propriétaire est aussi le décideur des actions à mener pour maximiser le profit de l’entreprise.
L’approche systémique de l’entreprise
1. Intérêt méthodologique de l’approche systémique
Il se trouve que malgré leurs différences, toutes les entreprises peuvent être représentées selon le principe d’un système.
a. Définition du système :
Bertalanffy définit le système comme « un ensemble d’unités en interrelation mutuelle », ce qu’E. Morin précise en définissant un système comme étant « une unité globale organisée d’interrelations entre éléments, actions ou individus ».
Derrière cette définition se cache en fait une approche reposant sur 4 concepts fondamentaux :
La notion d’interaction : les éléments du système interagissent les uns envers les autres.
La notion de globalité : l’ensemble n’est pas égal à la somme des parties qui le composent.
La notion d’organisation : qui définit l’état du système (son organigramme) et son processus de fonctionnement (son programme).
La notion de complexité : le système est à la fois compliqué et incertain.
b. Des éléments structurels :
Un système peut être défini par l’existence d’une frontière plus ou moins perméable et floue.
Un ensemble d ‘éléments identifiés, dénombrés et classés. Un ensemble de relations, transport, communication… Des réservoirs ou l’on stocke ce qui circule sur les réseaux. c. Des éléments fonctionnels :
L’existence de flux internes et externes.
Des centres de décision qui transforment les informations en actions en agissant sur les débits des différents flux.
Des boucles de rétroaction
Des délais de réponses
2. L’entreprise est un système
On peut alors définir l’entreprise comme étant un système ayant les caractéristiques suivantes :
concret : constitué d’un ensemble d’éléments concrets (machines, terrain…) mais aussi abstrait (une histoire, une culture).
organisé : c’est-à-dire doté d’une structure de fonctionnement permettant d’assurer la coordination des éléments du système.
ouvert : donc en relation (flux entrants et sortants) avec son environnement.
finalisé : c’est-à-dire ayant un objectif qui nécessite la mise en place d’une stratégie.
dynamique : en constante évolution, du fait entre autre des modifications de son environnement.
régulé : de manière à essayer d’atteindre constamment ses objectifs grâce à la prise de décision.
…organisé selon des sous-systèmes :
Bien que l’entreprise dispose d’une totale liberté de structuration interne, on constate dans la réalité la permanence de sous-systèmes dans la majorité de celles-ci. Ces derniers s’articulent autour de deux critères :
Critère fonctionnel : sous-systèmes approvisionnement, production, commercialisation.
Critère des flux échangés : sous-système physique (gère les flux réels de matières…) financier (flux de capitaux) ou de communication (flux d’information).
Ceci nous amène alors à distinguer trois sous-systèmes essentiels :
le sous-système d’information : défini par l’ensemble des moyens et procédures destinés à fournir aux membres de l’entreprise une représentation de l’état et du fonctionnement de celle-ci face à son environnement.
le sous-système de décision (ou de pilotage) : ensemble de tous les éléments (personnel, procédures, culture…) qui interviennent dans le processus de décision.
les sous-systèmes opérationnels : dont la fonction principale est d’assurer le bon fonctionnement de l’entreprise (système de production, système financier, système de gestion du personnel…).
Cette approche de l’entreprise permet de mieux comprendre l’organisation interne d’une entreprise. Ainsi, les sous-systèmes opérationnels seront souvent représentés dans l’organigramme de l’entreprise sous les dénominations « Marketing », « DRH », « service financier ».
L’approche « managériale » de l’entreprise
Cette approche reflète les évolutions du système capitaliste dans lequel de nombreuses entreprises se trouvent maintenant confrontées à une distinction de fait entre d’une part la propriété de l’entreprise (détenue par les actionnaires) et d’autre part la gestion de l’entreprise (dévolue au « manager »).
En conséquence, les actions de l’entreprise sont maintenant analysées comme étant le fruit d’une coalition de groupes d’agents économiques n’ayant pas nécessairement les mêmes objectifs :
les actionnaires recherchent le profit.
les managers ont des motifs différents : obtention de la rémunération (revenu) la plus importante possible, recherche du pouvoir, recherche de reconnaissance (prestige), recherche de la sécurité.
Cette approche se traduit par des effets qui éloignent l’entreprise de son objectif premier définit par le courant classique :
W.J.BAUMOL avance alors l’idée que les managers recherchent avant tout la maximisation du chiffre d’affaire au détriment de la maximisation du profit.
Pour O.E.WILLIAMSON, certaines dépenses de l’entreprise vont s’en trouver augmentées : dépenses de personnel administratif (source de pouvoir et de prestige pour le manager) ; les émoluments des managers (partie discrétionnaire de la rémunération : avantages en nature, prêts…) qui représentent leur pouvoir et leur prestige, des dépenses d’investissement qui représentent des opérations de prestige sans rapporter de profit.
L’approche « behavioriste » de l’entreprise
Appelée aussi « théorie des comportements », cette approche insiste encore plus sur l’aspect « humain » de l’entreprise, c’est à dire sur le rôle que jouent les différents membres de l’entreprise, en élargissant la notion de coalition d’intérêt à l’ensemble des groupes présents dans l’entreprise. Cette approche a notamment été développée par des auteurs tels : H.A. SIMON, R.M.CYERT ou J.G.MARCH.
Outre le groupe des actionnaires et celui du manager, les théoriciens du comportement identifient de nouveaux groupes qui vont agir sur les décisions de l’entreprise : les salariés, les partenaires de l’entreprise mais aussi les managers qui ne sont plus considérés comme un groupe unique.
A ce titre, le comportement des différents groupes sera alors analysé selon le critère de la motivation (volonté d’agir pour réaliser un objectif) :
motivation personnelle : dépend de l’avantage pécuniaire perçu en contrepartie du travail effectué pour l’entreprise.
motivation professionnelle : possibilité d’accroître son pouvoir ou d’obtenir une promotion au sein de l’entreprise.
En conséquence, le comportement de la firme n’est plus focalisé sur la recherche d’un profit maximum, mais répond à des objectifs multiples résultant d’un comportement global de satisfaction des acteurs participant à la vie de l’entreprise.
De plus en plus donc, l’entreprise ne ressemble plus à cet espace formel structuré autour d’un objectif majeur mais est représentée comme une structure plus informelle dont la stratégie dépend des objectifs poursuivis par les différents membres qui la composent. Cette approche a été encore accentuée avec l’émergence d’un courant de pensée
« dématérialisant » un peu plus l’entreprise en la représentant comme un réseau de contrats spécifiques (théorie de l’agence, théorie des comportements…).
Alfred D. Chandler propose une approche plus complète. Pour lui, l’entreprise est un acteur économique qui remplit simultanément quatre conditions:
C’est une entité juridique autonome, pouvant passer des contrats avec ses employés, fournisseurs, distributeurs et clients.
C’est une entité administrative c’est-à-dire dotée d’une équipe de managers pour assurer la coordination d’un ensemble de tâches spécialisées.
C’est une collection d’actifs, de compétences et de capacités, d’équipements et de capitaux.
C’est le principal instrument de la production et de la distribution des biens dans les économies capitalistes et d’orientation de ces activités à travers ses mécanismes administratifs d’allocation des ressources.
INTRODUCTION GENERALE: IMPORTANCE DES ORGANISATIONS ET DU MANAGEMENT
CHAPITRE I: LE CONCEPT DE MANAGEMENT: ORIGINES, DEFINITION(S), EVOLUTION ET ROLES
CHAPITRE II: QUELQUES DEVELOPPEMENTS UTILES SUR L’ENTREPRISE
CHAPITRE III: LE PROCESSUS DE MANAGEMENT
CHAPITRE IV: LES DIFFERENTES APPROCHES DU MANAGEMENT