L’infection à HIV est actuellement un problème de santé publique dans tous les pays du monde. Le virus de l’immunodéficience humaine est un virus à ARN dont deux types sont actuellement connus, ce sont le HIV 1 et le HIV 2. Ce virus appartient au sous- groupe des Lentivirus et à la famille des Retroviridae [1]. Les Rétrovirus se présentent sous la forme de particules sphériques de 80 à 100 nm de diamètre, se définissant par la présence d’une enzyme qui permet la transcription rétrograde de l’ARN en ADN, alors que le flux de l’informatique génétique de la cellule va habituellement de l’ADN aux chromosomes aux protéines, par l’intermédiaire de l’ARNm [1]. A l’échelle mondiale, on estime à 33,4 millions le nombre de personnes vivant avec le HIV en 2008. Le nombre annuel de nouvelles infections à HIV a baissé de 3 millions en 2001 à 2,7 millions en 2008. Deux millions de personnes en sont mortes au cours de l’année 2008. Selon le rapport 2009 ONU SIDA/OMS, les taux d’infection ont diminué dans certains pays, bien que le nombre de personnes vivant avec le HIV a subi une légère augmentation en 2008. L’Afrique subsaharienne reste la région la plus durement touchée par le VIH avec 67% du total des personnes vivant avec le HIV dans le monde, 91% du total des nouvelles infections parmi les enfants et près des trois quarts (72%) des décès liés au SIDA en 2008 [2]. Au Mali, la prévalence globale du HIV-SIDA est estimée à 1,3%. Ce taux varie selon le sexe ; il est de 1,4% et de 0,9% respectivement chez les femmes et les hommes. Cette prévalence varie aussi selon les régions car certaines sont plus touchées que d’autres. La région de Gao est l’une des plus touchés avec une prévalence de 1,4% [3]. Après les premières tentatives de monothérapie à l’AZT sans succès, l’espoir est né à partir de 1996 avec la mise au point de molécules antirétrovirales (ARV) efficaces, dont l’association a permis de réduire significativement la mortalité liée au HIV. En effet ces médicaments entraînent une chute de la charge virale avec pour conséquence une restauration de l’immunité [4]. Depuis juillet 2004 la gratuité des ARV est effective pour tous les patients inclus dans l’Initiative Malienne d’Accès aux Antirétroviraux (IMAARV) [5]. Si les ARV représentent un espoir réel pour les personnes vivant avec le HIV; il faut noter cependant que certaines mesures s’imposent : un contrôle biologique, une stricte observance de la part du malade, un système sanitaire et social assurant un suivi correct des malades, un système de réglementation pharmaceutique. En effet la trithérapie utilisée est parfois mal supportée du fait de sa grande toxicité et peut entraîner la mort chez certains malades. Le taux de scolarisation est faible en Afrique, au Mali et particulièrement dans certaines régions comme Gao. Le nomadisme est très fréquent chez certaines populations de la Région. Ces deux facteurs ont une influence sur le mode de suivi des patients infectés par le HIV.
Historique
L’histoire du SIDA débute en Juin 1981 lorsque le Center for Disease Control d’Atlanta est informé de l’utilisation de la pentamidine dans les Hôpitaux de Los Angeles pour traiter cinq jeunes adultes atteints d’une forme particulièrement grave de pneumocystose pulmonaire. La survenue d’autres cas semblables chez des homosexuels et des toxicomanes aboutit à individualiser une nouvelle entité clinique, se manifestant par une altération de l’immunité cellulaire et donc appelée Syndrome d’Immunodéficience Acquis (SIDA). L’épidémiologie a d’emblée suggéré une transmission par un agent pathogène présent dans le sang et les humeurs. L’hypothèse rétrovirale a très rapidement été avancée d’autant qu’il existait plusieurs modèles animaux de déficits immunitaires impliquant cette famille de virus et que le virus HTLV-1 (Human T-cell Leukemia/Lymphoma Virus) venait d’être isolé chez des malades atteints de leucémies et lymphomes T humains.
L’agent causal du SIDA est le virus HIV-1 (pour : Virus de l’Immunodéficience Humaine ; auparavant LAV/HTLV-III) isolé pour la première fois par F. BARRE-SINOUSSI et coll. [6]. A l’Institut Pasteur en 1983 et par la suite aux Etats-Unis en 1984. Il est responsable de la pandémie actuelle. Un deuxième virus, appelé HIV-2, a été identifié en 1985 puis isolé en 1986. Ce second virus est présent essentiellement en Afrique de l’Ouest et est également associé au SIDA.
La situation du HIV/Sida au Mali
Situé en Afrique de l’Ouest en plein Sahel, le Mali est un vaste pays continental qui couvre une superficie d’environ 1.240.192 km². Il est entouré par sept (07) avec lesquels il partage 7.200km de frontière et dont deux (02) sont à haute prévalence pour le HIV/Sida. La Côte d’Ivoire au Sud, le Burkina Faso au Sud-Est. Les autres pays frontaliers sont l’Algérie au Nord, le Niger à l’Est, la Guinée Conakry au Sud, la Mauritanie et le Sénégal à l’Ouest. De plus la situation économique peu favorable dans tous ces pays incite beaucoup de jeunes à émigrer à la recherche de travail. A cette migration internationale s’ajoute la migration interne campagne/ville.
Depuis l’identification du premier cas de SIDA en 1985 chez un immigré malien (présentant une tuberculose pulmonaire, une cytomégalovirus, une cryptococcose et une diarrhée profuse fatale) par le professeur Aly GUINDO à l’hôpital Gabriel TOURE, le nombre de cas de SIDA et de séropositifs a régulièrement augmenté. De 1985 à 1996 l’accent était surtout mis sur la prise en charge des infections opportunistes et la prévention. L’année 1997 marque le début de la prise en charge au CESAC (Centre d’Ecoute, de Soins, d’Animation et de Conseil), Il s’agit de la prise en charge des IO. Jusqu’en 2000, la lutte contre cette pandémie se limitait à de nombreux pays africains. Par contre, dans les pays développés les traitements antirétroviraux sont utilisés depuis les années 90. Ils ont fait baisser de façon spectaculaire la morbidité et la mortalité liées au HIV/SIDA l’organisation des programmes de prévention (abstinence, fidélité, utilisation de préservatifs, dépistage et sécurité transfusionnelle, lutte contre les pratiques d’excision…) et le traitement des affections opportunistes au Mali comme dans d’autres pays. Face à cette situation, le Mali a opté en 2001 pour une initiative d’accès aux antirétroviraux avec le soutien du Fonds de Solidarité Thérapeutique Internationale. L’IMAAV a donc démarré sur trois sites (Le CESAC, l’hôpital du point G et l’hôpital Gabriel TOURE). De 2001 à 2004 il y eut une mise à disposition des fonds nationaux permettant le financement massif des ARV soit près de 5 milliards de francs CFA. C’est un programme d’accès coûteux aux antirétroviraux pour les patients infectés par le HIV. Non satisfaits les dirigeants maliens ont fait du Sida une priorité nationale après une déclaration en Avril 2004, avec en Juillet 2004 une lettre circulant instaurant la gratuité de la prise en charge. Mars 2005: Décret instaurant la gratuité des soins, ARV et médicaments des infections opportunistes. Ce programme a débuté sur 3 sites au niveau de Bamako puis s’est étendu aux autres régions du pays. A ce jour, plus de 7940 patients sont suivis régulièrement sous ARV sur 11263 patients initiés. Pour la fin des années 2007, 2008 et 2009 le plan sectoriel prévoit respectivement 15000, 21000 et 26000 patients sous ARV Grâce à ces traitements, de plus en plus de personnes infectées par le HIV peuvent aujourd’hui conserver une meilleure santé et mener une vie plus productive. En matière de recherche, les quelques publications disponibles fournissent des données à l’échelon d’un hôpital ou de quelques centres de traitement. Ces données sont insuffisantes et ne peuvent refléter la situation réelle de l’infection à HIV dans le pays [5].A cet effet, pour lutter contre le HIV/SIDA le gouvernement Malien a mis en place différents mécanismes de surveillance de l’épidémie à savoir : . Le Haut Conseil National de Lutte contre le SIDA (HCNLS) crée en 2005 et présidé par le chef de l’Etat lui-même. .Le Comité Sectoriel de Lutte contre le SIDA du Ministère de la Santé (CSLS/MS). Et enfin depuis le 30/11/2000 un plan stratégique national de lutte contre le SIDA dans le but de freiner l’avancée de la maladie et de réduire son impact sur les personnes infectées et affectées par le HIV et l’économie du pays. Selon les résultats de la dernière étude de séroprévalence de l’infection par le HIV1 réalisée dans la population générale adulte au cours de l’enquête démographique et santé en 2006, le Mali pourrait être considéré au premier regard comme un pays à faible prévalence (1,3%). Toutefois, l’examen attentif de cette étude révèle des caractéristiques variables : que le taux de séroprévalence HIV1 et HIV2 chez les femmes âgées de 15-49 ans est de 1,5 %, et le taux de prévalence HIV1 uniquement, de 1,4 %. Ces taux sont supérieurs aux taux obtenus chez les hommes âgés de 15-49 ans, estimés à 1,0 % pour le HIV1 et le HIV2 et 0,9 % pour HIV1 uniquement. Le taux de prévalence HIV au Mali est donc de 1,3 % dans la population de 15-49 ans d’hommes et de femmes pour le HIV1 et le HIV2 ou 1,2 % pour le HIV1 uniquement. Dans ce contexte, le VIH2 est très faible au Mali et on n’a trouvé que 13 cas au cours de l’EDSM-IV [3]. On remarque ainsi que le taux de séroprévalence atteint son maximum à 30-34 ans chez les hommes et 30-39 ans chez les femmes. Il faut noter que, du fait de la précocité de l’âge aux premiers rapports sexuels chez les femmes maliennes par rapport aux hommes, le taux de séroprévalence HIV est relativement élevé à 15-29 ans (0,6 % à 15-19 ans, 1,3 % à 20-24 ans et 2,0 % à 25-29 ans), comparé aux taux chez les hommes. Le taux de séroprévalence HIV chez les hommes reste faible aux jeunes âges : 0,7 % à 15-19 ans, 0,8 % à 20-24 ans et 0,6 % à 25-29 ans. Par contre, les hommes deviennent plus exposés aux infections du VIH aux âges intermédiaires 30-34 ans (2,2 %) et aux âges plus avancés 50-59 ans (1,7 %).Selon les écarts régionaux, la ville de Bamako (2,0 %), suivie des régions de Mopti (1,6 %), Ségou (1,5 %), Koulikoro (1,4 %) et Gao (1,4 %), possèdent les taux de prévalence les plus élevés. Par contre, les régions de Kidal (0,6 %), Tombouctou (0,7 %), Sikasso (0,7 %) et Kayes (0,7 %) possèdent les niveaux de prévalence les plus faibles. Selon le milieu de résidence, la prévalence HIV1 et HIV2 est beaucoup plus élevée en milieu urbain (1,7 %) qu’en milieu rural (1,1 %). Le taux de prévalence HIV1 et HIV2 dans les autres centres urbains est de 1,4% [3]. Par ailleurs, au regard de la perception que les jeunes du Mali ont encore du SIDA et qui se traduit par une défiance et une ignorance vis-à-vis du SIDA, on peut s’inquiéter pour l’augmentation d’un tel indicateur. En effet, les données de l’enquête intégrée sur la prévalence et les comportements en matière d’IST, corroborées par des déclarations récentes de jeunes maliens, sur Radio France Internationale lors du sommet France-Afrique en début Décembre 2005, ont montré que 2 jeunes sur 3 ne croient pas en l’existence du SIDA. La même enquête mentionne une situation préoccupante pour certains groupes à risque, où la prévalence du HIV est largement supérieure à celle de la population générale. Ainsi le taux de prévalence chez les professionnelles du sexe était de 29.7% ; de 6,8% chez les vendeuses ambulantes, de 5,5% chez les « coxeurs » (intermédiaires intervenant dans les différents processus de vente) et de 3,5% chez les transporteurs routiers .Face à la pandémie, le Gouvernement malien a adopté une politique sectorielle de santé et de population, dont l’objectif majeurs est d’assurer la disponibilité et l’accessibilité financière et géographique des médicaments essentiels (y compris les ARV, les contraceptifs, les vaccins), les réactifs et les consommables médicaux. Cette politique part des acquis déjà engrangés à travers la disponibilité des médicaments essentiels génériques, ou en Dénomination Commune Internationale (DCI). Toute la politique malienne de lutte contre le HIV/SIDA est organisée à travers le Haut-Conseil National de Lutte contre le SIDA (HCLNS) et la Cellule Sectoriel de Lutte contre le SIDA(CSLS).
Définition:
VIH = Virus de l’Immunodéficience Humaine
SIDA = Syndrome d’Immunodéficience Acquis.
C’est un rétrovirus qui affecte principalement les lymphocytes T CD4 et qui est l’agent responsable du Syndrome d’Immunodéficience Acquis. Ils existent deux types de HIV: HIV-1 et HIV-2 qui appartiennent :
Famille:
Le virus de l’immunodéficience humaine est un virus appartenant à la famille des Retrovidae ou des Rétrovirus car il possède la transcriptase inverse, qui a la propriété de rétro transcrire le matériel génétique viral (ARN) en ADN appelé pro viral.
Genre:
Son genre est celui des lentivirus, c’est-à-dire qui provoque une maladie à évolution lente. Actuellement, la famille des rétrovirus qui recouvre en faite toute particule possédant une transcriptase inverse, est divisée en trois sous groupes selon des paramètres phytogénétiques : Oncovirus, Lentivirus, Spumavirus, Mais c’est le groupe des lentivirus qui nous intéresse car le HIV y appartient.
Les lentivirus :
Ce sont des virus lytiques qui provoquent des maladies à évolution lente (pneumonies, désordres neurologiques). Ils sont caractérisés par l’absence de pouvoir immortalisant ou transformant. Les lentivirus sont responsables de la destruction cellulaire et de la mort de la cellule infectée. Ils peuvent aboutir à des maladies le plus souvent chroniques. Ce groupe comprend : Le virus–Maedi : responsable de la leuco– encéphalomyélite du mouton. Le virus HIV 1 et HIV 2 responsable de l’immunodéficience humaine.
1. INTRODUCTION |