Substitution de l’huile de poisson par les huiles végétales (Balanites aegyptiaca et Adansonia digitata)
UTILISATION DES LIPIDES EN AQUACULTURE
La formulation des aliments pour la pisciculture est de plus en plus orientée vers une utilisation accrue des lipides alimentaires afin d’augmenter la croissance des poissons, limiter les rejets azotés et préserver les ressources marines (Corraze et Kaushik, 2009). La teneur en lipides des aliments destinés à Ictalurus punctatus est en général de 5-6 % (Wilson et Moreau, 1996). En ce qui concerne Clarias gariepinus, une teneur de l’aliment en lipides de 10 à 12 % semble être optimale (Uys, 1989 in Van Weerd, 1995). De plus, un certain équilibre entre les acides gras longs n-3 et n-6 doit être maintenu. Ainsi, des concentrations élevées en acide linoléique (C18 :2n6) ou en acide linolénique (C18 :3n3) dans les aliments destinés à Ictalurus punctatus conduisent à des taux de croissance inférieurs chez ce dernier. Cet effet néfaste de la série apportée en excès est vraisemblablement dû à la compétition au niveau des mêmes enzymes de désaturation (Guillaume et al., 1999 ; Xu et Kestemont, 2002). Quant à la composition en acides gras (AG) des muscles de Clarias gariepinus, elle varie en fonction de la composition en AG de l’aliment (Hoffman et Prinsloo, 1995 ; Ng et al. 2003. Les huiles végétales riches en acides gras de la série n-6 et / ou n-3, telles que l’huile de soja, l’huile de maïs, l’huile de tournesol, l’huile de canola, l’huile de palme et l’huile de lin ont été signalées être de bonnes sources de lipides pour le tilapia (Lim et al. 2009). Certaines études ont montré que la valeur nutritionnelle de l’huile de poisson est similaire à celle des huiles végétales, tandis que d’autres ont rapporté une mauvaise performance de croissance des poissons soumis à des régimes alimentaires contenant de l’huile de poisson. Les huiles végétales possèdent plusieurs propriétés permettant de les étudier pour remplacer l’huile de poisson. Des études ont montré que l’incorporation d’huiles végétales dans les aliments piscicoles, en remplacement de l’huile de poisson, n’altère pas les performances de croissance dans la mesure où les besoins en acides gras essentiels (AGE) sont couverts (Corraze et Kaushik, 2009).
Huile d’Adansonia digitata
Description botanique de l’arbre Adansonia digitata
C’est un arbre à tronc ventru et au bois mou gorgé d’eau (on l’appelle pour cela « arbre bouteille ») à une allure caractéristique. Il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 12 m de circonférence (cf. photo 2) ; son diamètre atteint 5 à 7 m. Il présente au sommet du tronc une couronne de branches irrégulières et dépourvues de feuilles neuf mois sur douze (en tout cas, les feuilles sont absentes tout au long de la saison sèche, ce qui peut représenter une longue période dans les zones où la saison des pluies est courte), c’est une des explications à son appellation « l’arbre à l’envers » car il paraît avoir été retourné tête en bas. L’écorce est fibreuse, grise et lisse, ce qui lui confère un aspect presque luisant lorsqu’elle est vue de loin, quelquefois irrégulièrement tuberculée. Elle a la particularité de pouvoir se régénérer. Le bois est mou et spongieux. Adansonia digitata a un caractère botanique unique dans le genre Adansonia : des fleurs blanches pendantes, au contraire des autres espèces à fleurs érigées. Ces fleurs mesurent environ 15 cm de diamètre et sont suspendues au bout d’un long pédoncule. La floraison a lieu durant les deux premiers mois de la saison des pluies. Le fruit du baobab (pain de singe) se présente sous une forme oblongue d’environ 100 mm de diamètre et 200 mm voire 30 cm de long. Il est entouré d’une coque assez dure, ligneuse et contient des graines enrobées d’une pulpe déshydratée.
Qualité de l’huile d’Adansonia digitata
Les graines d’Adansonia digitata fournissent environ 30% d’huile par extraction par solvant. L’extraction par pression à froid n’a qu’un rendement d’environ 4% mais elle permet de préserver au mieux les qualités naturelles de cette huile d’exception. Propriété organoleptique Aspect : Liquide à 25°c Couleur : Jaune clair selon l’échelle des couleurs Gardner Odeur : Faible, caractéristique Goût : caractéristique Caractéristique physico-chimique Densité : 0,916 Viscosité : non déterminée Indice d’acide : 2,77 mg/g Indice d’iode : 86,37 g/100g Indice de peroxyde : 0,92 meq/kg Insaponifiables : 0,58 % Composition en acides gras L’huile de baobab est composée de près d’un tiers d’acides gras essentiels (voir tableau II), essentiellement acide linoléique (32 %) et de la même proportion d’acide oléique (33%). Elle est également riche en oligo-éléments
Utilisation de l’huile d’Adansonia digitata
Cette huile est utilisée à des fins culinaires à l’occasion de fêtes traditionnelles mais elle est aussi appréciée pour ses vertus médicinales (Akoandambou, 2012). Dans la pharmacopée traditionnelle sénégalaise, la pâte obtenue en hachant les graines est décrite comme traitement local antiallergique, émollient, régénérateur de la peau et antiinflammatoire, utilisée notamment pour soulager les brûlures traditionnellement utilisée comme huile de massage en raison de ses propriétés émollientes et adoucissantes et de sa facilité de pénétration, les femmes africaines utilisent aussi l’huile de baobab comme soin capillaire sur les cheveux secs, cassants, fourchus, et agressés par le soleil. 2.2 Huile de Balanites aegyptiaca
Position systématique (cf. figure 4)
Balanites aegyptiaca est une espèce originaire des zones sahéliennes et soudaniennes appartenant à la famille des Zugophyllaceae et de l’ordre des Sapindales.
Description botanique de Balanites aegyptiaca
Balanites aegyptiaca est connu sous différents noms. On l’appelle : Dattier du désert, Acacia dattier, savonnier, « Hajilij » (nom communs dans différents pays Africains), « tané »; « golétéki »; « matia toki » (Peul), « tanni »; « gudjadi » (fulfuldé), « ségéné » (Bambara), « adua » (Haoussa), « sump » (Wolof), « Hajlîj » (arabe tchadien), « Djond » (sara madjingaye) (Rongead, 2014). Balanites aegyptiaca est une espèce sahélienne. Cet arbre s’étend de l’Algérie au Zimbabwe, en passant par le Tchad. Il est très représentatif dans la muraille verte Dakar-Djibouti. Le Balanites se trouve aussi au Moyen Orient (Israël et Arabie Saoudite) (Rongead, 2014). Balanites aegyptiaca est un arbre très épineux de 8 à 9 m de hauteur avec des feuilles caduques et de longues épines robustes, droites, atteignant 8 cm de long (cf. photo 3). Le tronc est bien défini, droit ou légèrement tortueux, à écorce brun-grisâtre, crevassée longitudinalement. Les branches sont nombreuses et très ramifiées. Les fleurs sont verdâtres. Les fruits sont des drupes ovoïdes de 3 à 4 cm de long, très anguleuses, verdâtres pendant la maturation, jaune clair à maturité. Ils contiennent un noyau dur au sein duquel se trouve une amande riche en huile. Cet arbre est doté d’un double régime racinaire : des racines en surface qui captent l’eau dès qu’elle tombe et des racines en profondeur, qui vont jusqu’à 7 mètres pour puiser l’eau. L’arbre est donc particulièrement résistant à la sécheresse .
REMERCIMENTS |