STRUCTURES ET DYNAMIQUES SPATIALES DES MIGRANTS PAR NATIONALITE

STRUCTURES ET DYNAMIQUES SPATIALES DES MIGRANTS PAR NATIONALITE

Différents types de concentration 

Nous allons à présent étudier les nationalités qui composent les ensembles continentaux que nous avons décrits dans le chapitre 2. Nous n’allons pas nous intéresser à toutes les nationalités mais seulement à celles qui sont les plus significatives. Pour l’Union Européenne, nous avons sélectionné les nationalités représentant au moins 10% de la population de l’UE présente en Espagne. Pour les Amériques, nous avons décidé de garder arbitrairement les nationalités andines (Bolivie, Colombie, Equateur et Pérou) car elles sont les plus présentes Espagne. En plus nous avons aussi gardé l’Argentine qui est la nationalité la plus présente après les andins. Nous allons utiliser la même méthodologie que pour l’étude des ensembles continentaux : en premier, l’étude des concentrations puis l’étude des zones de concurrence et enfin l’étude des taux d’évolution. a) Approche par les indices de concentration Comme pour les ensembles continentaux nous avons calculé des indices de ségrégation qui vont pouvoir nous donner les premiers indices concernant les concentrations et la taille des espaces occupés par chaque nationalité.Il faut d’abord préciser que les données ne sont pas toutes disponibles à la même date. Nous pouvons déjà remarquer que différents profils se dégagent. Le profil des marocains, péruviens et des chinois, avec une diminution régulière de l’indice, montre que ces nationalités s’étendent au cours temps. La valeur de l’indice est liée à la taille des poches de départ si elles prennent peu de superficie par rapport au pays entiers, l’indice sera fort. Les chinois et les péruviens se localisent dans des petites poches puisque leurs indices est avoisine les 0,85. Les marocains, eux, forment de plus grandes poches ou alors un plus grand nombre de poches puisque leur indice est de 0,80. Le second profil est celui des roumains et des anglais (UK). Il se caractérise par une forte baisse au début de leur période respective (les statistiques des anglais sont disponibles à partir 1998 et celles des roumains à partir de 2007) puis d’une stagnation. Les anglais semblent occuper des zones très restreintes puisque l’indice d’environ 0,90 en 1998 mais à partir de 2004, il baisse à 0,85. Leur emprise spatiale a donc augmenté entre 1998 et 2004 puis est restée identique entre 2004 et 2013. Pour les roumains, la baisse est encore plus importante et plus rapide, en un an, l’indice est passé de 0,79 en 2007 à 0,74 en 2008. L’indice continue de diminuer de façon plus modérée pour atteindre 0,72 en 2013. Les poches de concentration initiales des roumains sont plutôt restreintes mais s’élargissent fortement dés 2008. A partir de cette date, les indices DELTA des roumains sont les plus faibles de toutes les nationalités. Nous pouvons déjà penser que les poches de concentration calculées par autocorrélation spatiale seront les plus grandes de toutes. Le troisième profil est un profil de très faible diminution de l’indice. Il concerne les argentins, les colombiens, les équatoriens, les allemands et les bulgares. Au maximum, les indices de ces nationalités baissent de 0,02 points. A part les bulgares, les autres populations ont des indices supérieurs à 0,80. Ils sont donc concentrés dans des petites espaces et le resteront pendant toute la période. Les bulgares, eux, ont des indices plus faibles de l’ordre de 0,75. La différence avec les autres nationalités n’est pas flagrante mais nous pouvons penser que l’empreinte spatiale des bulgares sera quand même bien plus grande que celles des autres. Enfin le dernier profil est constitué uniquement des boliviens. En effet, ce sont les seuls qui ont des indices qui augmentent sur la période. De plus, la valeur de ceux-ci sont élevés (0,85). Les boliviens occupent des petites superficies et ont tendance à se regrouper au fils du temps Pour compléter l’indice DELTA, nous allons calculer l’indice de regroupement ACL pour savoir si les concentrations de ces nationalités sont localisées dans une seule grande poches ou dans plusieurs plus petites. 

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Des cartes de taux comme première spatialisation 

Nous allons commencer par les trois nationalités qui ont des indices ACL qui augmentent : les roumains, les marocains et les anglais. La structure spatiale globale des marocains n’évolue pas beaucoup sur la période d’étude mais les agrégats avec les taux les plus forts semble augmenter (Cartes 35 et 36). Nous les retrouvons dans la banlieue de Madrid, dans la poche à l’Ouest de Madrid que nous avions relevé lors de l’étude de la population africaine, à Logroño, à Murcia, en catalogne et dans les archipels. De plus la bande de forts taux dans qui longe la côte dans l’arrière pays de la Catalogne et de la communauté de Valence est due à la localisation des marocains. Les poches avec les taux les plus forts semblent donc s’étendre et correspondent donc avec la valeur et l’évolution des indices ACL calculés. La structure des roumains, évolue de manière impressionnante (Cartes 37 et 38). D’abord présent à dans toute la région de Madrid et au nord de la communauté de Valence en 2004, les roumains sont présent dans quasiment tout le pays en 2007 et jusqu’à la fin de la période. Les deux poches de 2004 se sont agrandies et des taux plus moyens occupent le reste du pays. La structure spatiale est composée de très grandes poches ce qui explique la valeur des indices DELTA. Les polygones avec les taux les plus forts étant souvent situés à proximité les uns des autres et la population étant répartie sur tout le territoire même avec des taux plus faibles, l’indice ACL augmente puisqu’il calcule une proportion moyenne de roumains dans les polygones voisins de ceux en ayant. Pour les anglais, l’évolution est plus progressive (Cartes 39 et 40). Localisés tout le long de la côte méditerranéenne, les plus fort taux sont dans la province d’Alicante et sur la côte andalouse prés de Malaga. Ils sont aussi très présent dans les archipels et le resteront toute la période. Jusqu’en 2013, la structure initiale va s’élargir pour former une large bande avec de nombreux polygones ayant les taux les plus forts. Avec ces trois nationalités, nous avons deux types de structures spatiales qui donnent des valeurs de l’indice ACL les plus fortes de toutes les nationalités. Les roumains et les marocains sont localisés sur tout le territoire. La valeur de l’indice ACL est donc, en comparaison avec les autres, élevée et l’indice DELTA faible. Pour les anglais, l’indice ACL est élevé grâce à des taux très fort dans des zones restreintes. Même si les anglais sont absents  dans beaucoup de régions, la surreprésentation sur le littoral permet d’avoir une proportion moyenne d’anglais élevée dans les polygones voisins. Les zones restreintes d’occupation observées correspondent aussi avec la valeur forte de l’indice DELTA. Les équatoriens, qui ont un indice ACL qui diminue, ont une structure spatiale identique sur la période (Cartes 41 et 42). Il ya quatre zones dans lesquelles nous les retrouvons particulièrement : la région de Madrid, la province de Murcia étendue au Nord et au Sud, Logroño jusqu’au Pays Basque, la Catalogne et les Baléares. Même si la structure globale est stable dans le temps, il semble quand même que les taux diminuent et que les poches avec des taux très forts comme Madrid et la Catalogne sont en décroissance. C’est cette diminution globale de la population qui a pour effet de faire diminuer l’indice ACL. 

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