STRUCTURES DE SANTE ET DE PRODUCTIONS ANIMALES

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Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar (E.I.S.M.V)

Définition

L’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar (E.I.S.M.V), à l’image des institutions d’enseignement supérieur Africaines, est confrontée à des défis et mutations liés à l’évolution de la société du monde d’aujourd’hui.
Créée en 1968, elle avait pour mission de dispenser un enseignement supérieur vétérinaire adapté aux réalités africaines. Il s’agissait surtout de former des cadres vétérinaires zootechniciens pour les fonctions publiques. L’accent dans cette formation était mis sur la santé animale, la protection sanitaire et dans une moindre mesure sur les productions animales (EISMV, 2009). L’école a ainsi fonctionné jusqu’en 1985 sans grandes difficultés administratives et financières.
Mais depuis 1986, avec la mise en œuvre des Programmes d’Ajustement Structurel dans les Etats membres, la situation s’est dégradée du fait des restrictions budgétaires, engendrant ainsi de nombreuses difficultés qui se résument pour l’essentiel :
 au non recrutement à la fonction publique dans les pays membres, des vétérinaires formés par l’EISMV ;
 au ralentissement, voire au tarissement du recrutement des nouveaux élèves à l’école (suppression des bourses dans de nombreux pays) ;
 au non payement des contributions des Etats membres à l’EISMV ;
 au non payement des salaires des enseignants, et à des crises scolaires.

Historique

L’analyse historique de l’EISMV a permis de relever les périodes clées de son évolution sur le plan institutionnel, de la formation et de la gouvernance.

Sur le plan institutionnel

1961 : lancement de l’idée de création d’une faculté vétérinaire pour tous les pays d’Afrique francophone, au sein de l’université de Dakar par les autorités académique à l’occasion des journées médicales de Dakar suite à des grandes épizooties (peste bovine, péripneumonie contagieuse bovine, charbon) qui décimaient les animaux de rente en Afrique subsaharienne (EISMV, 2009).
1967 : ouverture d’un Cours Préparatoire aux Etudes Vétérinaires (CPEV) à l’université de Dakar ;
1971 : l’Institut des Sciences de Médecine Vétérinaire à Dakar devient, à la suite de la réunion de l’Organisation Commune Africaine et Malgache (OCAM) à Ndjamena (ex Fort Lamy), une institution spécialisée de l’OCAM sous le nom d’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) avec l’acquisition progressive d’une autonomie administrative et financière ;
1976 : autonomie administrative et financière complète et prise en charge totale par treize Etats membres signataires d’un accord de siège avec la république du Sénégal ;
1985 : le Conseil d’Administration (qui regroupe les Ministre chargés de l’enseignement supérieur des pays membres) devient l’instance suprême de l’institution suite à la dissolution de l’OCAM (EISMV, 2009).

Sur le plan de la formation

Dans l’évolution historique de la formation, deux grandes périodes ont été identifiées. Il s’agit :
Période de 1968-1994 :
 la création de l’Ecole à la définition de nouvelles orientations au Conseil d’ Administration de Lomé en 1995 ;
 la double vocation d’enseignement et de recherche. L’EISMV a pour mission de dispenser les enseignements supérieurs vétérinaires adaptés aux réalités africaines, c’est-à-dire : « tout ce qui concerne la santé, les productions animales, la conservation et l’exploitation des animaux
notamment l’économie, la zootechnie, l’hygiène, la chirurgie et la pharmacie des animaux domestiques et sauvages, ainsi que le contrôle et l’utilisation des produits d’origine animale, y compris les produits de la pêche » ;
 la formation des cadres vétérinaires et zootechniciens pour la fonction publique. L’accent dans cette formation était mis sur la santé animale, la protection sanitaire et moins sur les productions animales ;
 la recherche était surtout menée de manière individuelle ou par les services (EISMV, 2009).
Période de 1995 à nos jours :
 la diversification des activités de l’E.I.S.M.V tant sur le plan de la formation, de la recherche que l’expertise suite à l’adoption de la décision n°2/CA / 1995 lors de la 24ème session du Conseil d’Administration tenue à Lomé en 1995 qui indique les « axes de recherches de l’E.I.S.M.V doivent intégrer et privilégier les préoccupations des Etats membres en matière de médecine vétérinaire et le développement des productions animales. L’E.I.S.M.V mettra ses services à la disposition des Etats membres dans la réalisation de projets de développement » ;
 la professionnalisation accrue de la formation initiale, le développement de la formation continue et des formations délocalisées dans les pays, la création d’un enseignement de 3ème cycle (Diplôme d’Etude Approfondie) ;
 la création d’un conseil scientifique chargé de définir la politique et d’apprécier la pertinence et l’évolution des travaux de recherche. Encouragement à la recherche de fond extérieur pour la recherche, à la fédération des compétences en équipes pluridisciplinaires et l’établissement de partenariats. Incitation de la Revue Africaine de Santé et de Production Animale (RASPA) ;
 l’intervention dans les Etats à travers les expertises (EISMV, 2009).

Sur le plan de la gouvernance

 1968-1976 : l’école est un institut d’université placé sous la tutelle de l’université de Dakar ;
 à partir de 1976 : autonomie administrative et financière ;
 1982 : politisation de la nomination du Directeur ;
 1982-1985 : crise d’ajustement structurel, aggravation des difficultés financières de l’institution, forte réduction du recrutement de diplômés par les fonctions publiques ;
 de 1995 à nos jours : mise sur pied d’un comité de direction, de trois départements (2 pédagogiques et 1 communication), du comité de concertation ; renforcement et diversification des partenariats (EISMV, 2009).

Dispositifs de la formation à l’EISMV

Formation initiale

Elle comprend :
 le Cours Préparatoire aux Etudes Vétérinaires (CPEV) : c’est une année préparatoire sanctionnée par le certificat préparatoire aux études vétérinaires. Elle se caractérise par une forte sélection à l’entrée. Le niveau requis est celui du baccalauréat scientifique ;
 le Diplôme de Docteur vétérinaire. les étudiants ayant réussi l’année de CPEV, et ceux provenant des facultés des sciences et techniques avec un niveau de Bac +2 font quatre années d’études et une année de thèse pour la rédaction et la soutenance d’une thèse en vue d’obtenir le grade de Docteur vétérinaire, diplôme d’Etat.

Formations post universitaires

L’école dispense des formations spécialisées de type master2, les masters spécialisés.
La mise en place du système LMD et l’analyse des enquêtes de terrain sur l’insertion professionnelle des diplômés de l’EISMV ont permis d’identifier les spécialités de master à organiser en priorité.
Trois masters sont déjà fonctionnels, il s’agit de :
 Productions Animales et Développement Durable (PADD) ;
 Santé Publique Vétérinaire – Spécialité EGRS ;
 Qualité des aliments de l’homme.

PROFESSION VETERINAIRE AU SENEGAL

Définition

Le terme « vétérinaire » dérive du latin « vétérinarius » relatif aux bêtes de somme. Au Sénégal, la profession vétérinaire est de nos jours reconnue comme étant une profession d’essence libérale dont l’exercice découle de principes et normes inspirés du code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE (OIE, 2003), auxquels s’ajoutent des exigences fondées sur des stratégies de réduction de la pauvreté et de développement rural en général (PACE SENEGAL, 2003).
Selon l’article premier de l’ODVS : « constitue l’exercice de la profession vétérinaire au sens de la présente loi, tout acte qui a pour objet de donner des consultations vétérinaires, d’établir des diagnostiques vétérinaires, de fabriquer, détenir, diffuser, prescrire et délivrer des médicaments et produits biologiques pour animaux, de pratiquer des interventions chirurgicales vétérinaires, de traiter des maladies animales selon les règles de l’art, de procéder à l’inspection d’hygiène et de salubrité des denrées d’origines animales et halieutiques, de concevoir et d’appliquer des plans de prophylaxie ».
Trois catégories de personnel interviennent dans la profession, au nom de l’Etat du fait des traditions administratives mais aussi d’usages non règlementés :
 les Docteurs vétérinaires ;
 les Ingénieurs des travaux d’élevage ;
 les Agents techniques d’élevage.
En plus de ces acteurs, on peut ajouter les ingénieurs zootechniciens et les auxiliaires d’élevage qui interviennent aussi dans le domaine vétérinaire.
Au Sénégal, les para professionnels vétérinaires sont représentés par les ingénieurs des travaux d’élevage, les agents techniques d’élevage et les auxiliaires d’élevage ; ils peuvent exercer tant dans le contexte public que libéral
(PACE SENEGAL, 2003).

Rôles et fonctions du vétérinaire

Le vétérinaire peut opérer deux fonctions : publique ou privée.
Les vétérinaires professionnels exercent des missions centrées sur :
 la formation et la mise en œuvre des politiques d’élevages;
 la santé publique vétérinaire ;
 la gestion et la préservation des ressources naturelles ;
 la recherche, l’enseignement et la formation ;
 la zoo prophylaxie collective ;
 le suivi de l’exécution du mandat sanitaire ;
 les haras nationaux.
Les attributions du vétérinaire exerçant en clientèle privée tournent autour de :
 la pratique de la médecine, la chirurgie et la pharmacie vétérinaire ;
 la pratique du conseil zootechnique et en santé animale ;
 la délivrance de certificats sanitaires officiels pour les actes accomplis dans l’exercice de leur clientèle ;
 la zoo prophylaxie collective grâce au mandat sanitaire.
D’une manière générale, les vétérinaires tant publics que privés, exercent leurs missions en collaboration avec les cadres supérieurs tels que les zootechniciens dans le domaine des productions animales en particulier.

STRUCTURES DE SANTE ET DE PRODUCTIONS ANIMALES

Les structures de santé animale

Cliniques vétérinaires

Les animaux de compagnie (chien, chat, lapin, d’inde, perroquet, etc.) ou les animaux de ferme (cheval, vache, mouton, chèvre, basse-cour) sont quelquefois malades ou blessés (un gros problème se pose, par le fait qu’ils ne peuvent pas parler, dire où ils ont mal). D’où l’importance des vétérinaires.
Le diplôme de Docteur vétérinaire est un diplôme protégé, qui permet l’exercice de la médecine et la chirurgie des animaux. Ces vétérinaires chargés de soins et suivis des animaux exercent le plus souvent dans un cabinet vétérinaire ou une clinique vétérinaire.

Installation en clientèle privée au Sénégal

Le préalable avant toute forme d’exercice est l’inscription à l’Ordre des Docteurs Vétérinaires (O.D.V). Il est indispensable de prendre un avis éclairé de l’O.D.V avant de prendre la décision de s’installer quelque part ; ceci pouvant éviter de se retrouver dans des situations difficiles.

Données sur la branche vétérinaire

Les cliniques vétérinaires proposent des services de soins variés tels que : les soins courants, le service de radiologie, des examens du sang, des vaccins et différentes opérations chirurgicales (stérilisation, césarienne…). Certaines cliniques sont également pourvues de services d’hospitalisation ou de pension, le vétérinaire passant chaque jour constater l’évolution de la santé et prodiguer des soins : traitements post-opératoires, pansements, piqûres, perfusions, etc.
Dans d’autres cliniques, on peut acheter en plus des médicaments spécifiques aux animaux, de la nourriture et divers accessoires d’hygiène. Une partie de ces endroits offre des services de toilettage pour les animaux sur place.

Subdivision dans la branche vétérinaire

Les cliniques vétérinaires fonctionnent dans plusieurs branches :
 Animaux de compagnie, surtout les chiens et chats ;
 Grands animaux : chevaux, bovins ;
 Animaux de fermes : ovins, volailles, poissons, lapin, l’aulacode ;
Et plus récemment, les nouveaux animaux de compagnie (N.A.C) : furet, serpent, caméléon, rat, etc. qui prennent de plus en plus d’ampleur dans les pays occidentaux.

Impact socio-économique

Clientèle : détermination du marché ciblé, son volume et sa segmentation

On peut diviser la clientèle potentielle des cliniques vétérinaires de la même manière que la division des cliniques dans la branche :
 clients individuels de toutes les couches de la population possédant des animaux à la maison (moutons, chiens et chats) ;
 agriculteurs, fermes pour la boucherie ou pour le lait et les œufs ;
 parcs zoologiques, les zoos pour enfants et fermes.
Les clients ont tendance à rester fidèles aux vétérinaires auxquels ils sont attachés tant qu’ils n’ont pas une raison particulière pour en changer (déménagement, erreur professionnelle ou mauvais services).

Concurrence

Les principaux concurrents menaçant une clinique vétérinaire viennent des autres cliniques vétérinaires de la région.

Moyen de marketing

D’après la loi, un vétérinaire n’a pas le droit de faire de la publicité pour lui-même, sauf les rubriques de l’annuaire des pages jaunes ou autres et la pancarte de devanture de la clinique. La meilleure méthode de marketing est de fournir de bons services de qualité (professionnels, de bons rapports avec les clients et une attitude chaleureuse vis -à-vis des animaux eux-mêmes), afin de créer une base de clientèle satisfaite et fidèle qui recommandera ses services à leurs amis.

Facteurs de réussite dans la branche

La réputation constitue le principal moyen d’obtenir de nouveaux clients et de conserver les clients existants. Par conséquent, le principal facteur de réussite d’une clinique vétérinaire est son renom et sa compétence professionnelle.
 Compétences : il s’agit du savoir-faire et du savoir-être.
Le métier exige une solide formation scientifique et un vif intérêt pour l’évolution des technologies. La sûreté du diagnostic est liée aux facultés d’observations et d’analyse des comportements des animaux. La résistance physique et la force sont nécessaires, surtout en exercice rural. Une grande habilité manuelle est requise, notamment pour les interventions chirurgicales. La profession exige, outre des compétences médicales, de nombreuses qualités personnelles : amour des animaux, sens du contact, disponibilité. Savoir communiquer est de plus en plus utile pour conquérir une clientèle recherchée par d’autres professionnels tels que les techniciens agricoles, capables de prendre en charge une partie des soins (vaccins, insémination artificielle, etc.)
(BIONANTES, 2008).

Obstacles d’entrée dans la branche

 le coût élevé d’établissement en clientèle privée ;
 la création d’une base de clientèle dans un délai permettant de parvenir à couvrir les frais et faire des profits dans un temps raisonnable.

Activité des cliniques

En général, les activités des cliniques vétérinaires de Dakar sont essentiellement orientées vers :
 la clinique et pharmacie vétérinaires ;
 l’étude de projets d’élevage ;
 l’encadrement d’exploitation ;
 des prestations de services (traitement des animaux, chirurgie, vaccination, toilettage etc…).
Le chiffre d’affaires moyen mensuel d’un cabinet vétérinaire se situe dans la fourchette de 1 à 5 millions Fcfa pour les Docteurs vétérinaires (PACE SENEGAL, 2003). Concernant les para-professionnels, leur chiffre d’affaires gravite autour de 2 millions de Fcfa. Dans la formation de ce chiffre d’affaires, la clinique et la pharmacie vétérinaires y contribuent pour 80%, le mandat sanitaire pour 10 à 15%, le reste étant constitué par les consultations et les autres activités de diversification.

Structures de productions animales

Production animale au Sénégal

L’élevage constitue une composante essentielle de l’économie Sénégalaise et occupe une place prépondérante dans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, notamment en produits d’origine animale. En 2002, le sous-secteur de l’élevage a représenté 35 % du PIB du secteur primaire et 4,8 % du PIB national (MEF/DPS, 2004a). D’après les résultats de la 2ème enquête sénégalaise auprès des Ménages (ESAM II), réalisée en 2001-2002 auprès de 6600 ménages (MEF/DPS, 2004b), le bétail est un bien précieux, comme la terre, surtout en milieu rural. La possession de bétail est une source de prestige et de reconnaissance sociale. Le bétail représente, aussi, une source alimentaire, d’engrais, d’épargne (sécurité) et de revenus. Plus de 56 % des ménages sénégalais possèdent du bétail : 7 % possèdent du gros bétail, 16,7 % de petits ruminants et 32,4 % les deux types. La plupart des ménages ruraux propriétaires de bêtes (près de 55 % de l’ensemble des ménages) élèvent, à la fois, du gros bétail et de petits ruminants (MEF/DPS, 2004b). Par contre, à Dakar et dans les autres villes, ce sont les petits ruminants qui prédominent (13,7 % et 21,7 % respectivement). 83 % des ménages dakarois et 62,2 % des autres ménages urbains ne possèdent pas d’animaux : ceci pourrait s’expliquer, en partie, par le manque d’espace propre à l’élevage, le coût de l’entretien aussi bien en termes d’alimentation que de temps, sans oublier l’effet immédiat sur le cadre de vie des ménages.
Le cheptel du Sénégal était estimé en 2009 à 3,255 millions de bovins et 9,986 millions de têtes de petits ruminants (5,388 millions d’ovins et 4,598 millions de caprins) et 40,268 millions de têtes de volailles (DIREL, 2010). L’évolution des effectifs de la plupart des espèces élevées au Sénégal est représentée dans le tableau I.
La production locale de lait est estimée en 2009 à 222,1 millions de litres, dont 140,8 millions pour le lait de vache (63,4%) et 81,2 millions pour le lait de petit ruminant (36,6%) (MEF/DPS, 2009). Les races bovines locales sont peu productives (de 0,5 à 2L/vache/jour). Ainsi, la production laitière nationale reste très faible, irrégulière et fortement marquée par une variation saisonnière. Elle ne peut répondre aux besoins nationaux et la satisfaction de la demande demeure tributaire des importations. Elle représentait 11% de la production laitière de l’UEMOA en 2000 (COVAPE, 2003).

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Types de production au Sénégal

Au Sénégal, la production est au cœur des stratégies pour la quête de l’autosuffisance alimentaire. Différents types de productions existent au Sénégal, on peut citer entre autres : la production de viande ; de lait et des œufs de consommations DIREL, 2004.

Production de viande au Sénégal

L’élevage au Sénégal, de par sa diversité et son dynamisme, présente plusieurs créneaux dans les productions animales, dont les principaux sont la production avicole, la production de viande, les cuirs et peaux, et la production de lait. Ces dernières sont, pour une large part, tirées de l’espèce bovine DIREL, 2004.

Viande bovine

Au Sénégal, on rencontre une pluralité d’espèces animales. Pour ce qui est des bovins, les statistiques de la direction de l’élevage dénombrent au Sénégal 3,137 millions de têtes (MEF/DPS, 2006b). L’élevage représente environ 35% de la valeur ajoutée du secteur agricole et contribue à hauteur de 7,5% du PIB national. Cette production locale ne couvre pas les besoins des populations en protéines d’origine animale. Les contraintes d’ordre alimentaire, le faible potentiel génétique de races locales associées à la forte urbanisation avec une démographie galopante constituent les freins du développement de ce secteur.

Viande des petits ruminants

Au Sénégal, l’élevage du mouton est destiné principalement à la production de viande ; la production de lait est très faible et occupe une place secondaire. L’élevage des ovins dans le système traditionnel est de faible productivité. Cette faiblesse des productions ovines s’explique entre autres par les caractéristiques propres de ce système d’élevage.
Les animaux restent tributaires des pâturages naturels dont la productivité est très variable suivant les saisons de l’année et des zones.
Le niveau actuel de la production de viande est faible et ne couvre pas les besoins des populations. En effet, la production de viande de toutes espèces réunies se situe à environ 113347 tonnes (2003) de carcasses et abats soit une consommation per capita de 12,04 kg par habitant et par an. Les ruminants, (bovins, ovins, caprins) interviennent pour 77% de cette production, volaille 12%, porc et autres espèces 11%.
Le cinquième plan de développement économique et social 1977-1981 visait à l’horizon 1980-1981 une consommation de 15,7kg de viande par habitant alors que la production nationale de viande toutes espèces comprises oscillait autour de 12kg par habitant et par an en 1978. Ces chiffres sont très faibles si on les compare par exemple à ce que l’on retrouve dans certaines zones comme l’Océanie ou ils s’élèvent à 79,5kg/an/habitant (pour la consommation de viande seulement). La consommation annuelle par habitant de 1,71kg fournis par les petits ruminants est très modeste mais ne concerne que les abattages contrôlés. L’autoconsommation et les abattages non contrôlés sont très importants et peuvent être chiffrés à environ 2,13kg /habitant/an pour les petits ruminants.

Viande de porc

Au Sénégal, peu de données existent en matière de la production porcine du fait du caractère islamique de la majorité de la population (environ 90%). Néanmoins, les résultats d’enquête menée par (Bulgen et al., 1994) font apparaître plusieurs catégories d’élevage de porc bien différenciées: élevages «naisseurs» (48 pour cent) «engraisseurs» (20 pour cent) et mixtes (32 pour cent). Cependant, les systèmes d’élevage mixtes sont plus fréquents en milieu villageois. Une classification des exploitations sur la base des groupes ethniques a été établie par ces auteurs et cela a montré que les éleveurs appartiennent à l’ethnie Sérère, à Mandingue et à l’ethnie Diola. L’ethnie Wolof, dominante dans cette partie du territoire national, n’est pas représentée, car la grande majorité de cette population est musulmane.
En ville, la profession principale des éleveurs est très varice: employés, ouvriers, commerçants, pensionnés, etc. Dans les villages, les animaux appartiennent à des agriculteurs éleveurs, Par ailleurs, l’élevage du porc est souvent associé à la production de poulets de chair ou de canards, ces trois activités secondaires procurant une source de revenu supplémentaire. Dans la majorité des cas, ce sont les femmes et les enfants qui assurent la surveillance et l’entretien du cheptel. Les hommes n’interviennent que pour la castration et l’abattage.
La motivation des éleveurs pour ce type d’élevage réside dans la simplicité des techniques mises en œuvre et la facilité de mobilisation du capital thésaurisé sous cette forme. En outre, la peste aviaire qui décime régulièrement la population avicole traditionnelle incite de nombreux éleveurs à abandonner cette spéculation au profit de l’élevage du porc (Bulgen et al., 1994).
En milieu villageois, le logement des animaux est très différent de celui pratiqué en ville.
Le porc est maintenu dans un petit enclos de forme circulaire confectionné en bois sur terre battue. Plus rarement, il bénéficie d’une logette en dur équipée d’une dalle en béton. Dans les deux cas, un sac, quelques branchages ou une tôle, disposée en guise de toiture, servent de protection contre l’insolation et les intempéries. La claustration est générale, surtout en saison des pluies, afin d’éviter les dégâts aux cultures. Les logements sont souvent situés à quelques dizaines de mètres des habitations, et il n’est pas rare de trouver plusieurs porcheries regroupées au même endroit.
En ville, la porcherie est confectionnée à partir de matériaux de récupération (tôles, châssis de voitures, grillages, branchages, etc.). Elle sert plutôt de point de rassemblement nocturne que de moyen de claustration. Dans certains cas, il n’y a pas de logement particulier, et le porc est maintenu dans la cour des habitations pour la nuit (Bulgen et al., 1994).
La conduite de l’élevage est très rudimentaire. La castration est pratiquée à l’âge de 4 à 5 mois selon la méthode sanglante, en utilisant une lame de rasoir. La désinfection est réalisée au moyen de sel de cuisine, de cendres ou de pétrole. Pour augmenter les chances d’obtenir une saillie fécondante, les éleveurs placent généralement la truie en présence d’un mâle pendant une semaine et n’assistent pas à l’accouplement. Le sevrage a lieu vers l’âge de 3 mois en ville et de 2 mois dans les villages. Pour ce faire, l’éleveur commercialise ou abat la mère ou vend les porcelets. L’engraissement est réalisé au moyen de mâles ou de femelles, sans préférence, mais les éleveurs recherchent des animaux bien conformés et d’un poids élevé. La réforme des reproductrices est rarement basée sur des critères objectifs tels que l’insuffisance des portées, le cannibalisme ou l’agalactie. Il n’y a guère de différence dans la composition des rations destinées aux porcs en ville et dans les villages. Dans les deux cas, ce sont les restes de repas et de cuisine, mil, riz, épluchures de manioc ou de patate douce, feuilles de baobab, pulpes de tomates ou feuilles de choux, qui servent de base dans les régimes. En milieu villageois, les races utilisées sont pour la plupart indigènes et les animaux sont laissés en liberté presque toute l’année (Falvey, 1981; Pathiraja, 1986). Constamment à la recherche de nourriture, les porcs se comportent en grande partie comme des herbivores. Parfois, les éleveurs villageois y ajoutent de l’aliment composé du commerce et du son de mil. Des quantités identiques, soit environ 3 kg d’aliment, sont distribuées aux truies reproductrices avec ou sans portée et aux animaux à l’engrais quel que soit l’âge des sujets. D’un point de vue quantitatif, la ration de base correspond donc aux résidus de cuisine disponibles au sein des exploitations. En général, ceux-ci sont mélangés à environ 4 litres d’eau et distribués en deux repas sous la forme d’une soupe (Bulgen et al., 1994). Du point de vue effectif, il tourne autour de 300.000 têtes réparties essentiellement entre les régions de Ziguinchor, Fatick, Kaolack et Thiès.
L’espèce porcine fait l’objet d’une exploitation traditionnelle familiale selon un mode extensif basé sur la divagation et la valorisation des déchets ménagers.

Viande de volaille

La production de viande de volaille au Sénégal a connu une évolution progressive depuis 2000. Sous l’impact des importations massives de cuisses de poulets d’origine européenne ou brésilienne, la filière a enregistré une chute de 24% de sa production en volume, entre 2001 et 2003. On note cependant une nette amélioration de la situation en 2004 avec la production de poulets de chair qui représente 21% de la production locale de viande et 14% de l’offre globale. En 2005, cette évolution de la production se maintient du fait de l’arrêt des importations de cuisses et l’augmentation des mis en élevage. En 2006, avec la relance de l’activité avicole, la production de poulet de chair a enregistré une augmentation de 30% de l’offre globale en viande de volaille. En 2006, avec un cheptel de 8 millions constitués de poulets de chair et de poules pondeuses réformées, la filière chair a produit 11299 tonnes de viandes, pour une valeur monétaire de 17 milliards de FCFA. L’aviculture familiale quant à elle a produit 20 347 tonnes ; ce qui signifie qu’il y a eu une offre de 31 647 tonnes de viandes de volaille en 2006 sans compter bien évidemment les poulets fumés disponibles au niveau des supermarchés (DIREL, 2006). La production de viande de ces différentes espèces est présentée dans le tableau II.
La production nationale de viandes (toutes espèces confondues, abattages contrôlés, abattages clandestins et importations) est estimée à 128.500 tonnes en 2003. Elle est principalement assurée par les bovins (47,8 % en moyenne) et les petits ruminants (24,6 % en moyenne). La contribution des volailles, évaluée à 25000 tonnes, soit 22%, est également appréciable. On remarque une évolution régulière de la production, de l’ordre de 3 à 4% par an, en moyenne. Celle-ci résulte essentiellement de la progression numérique des volailles et des petits ruminants, grâce à la vaccination et de l’amélioration du poids moyen des carcasses de bovins qui est passé de 135 kg en 1999 à 150 kg en 2002.

Production des œufs de consommation

La filière ponte se porte relativement bien avec une production de 371 millions d’œufs de consommation en 2006 (CNA, 2006). Une progression de 46% par rapport à 2001, s’explique notamment par le nombre important de reconversions d’éleveurs de chair en éleveurs de ponte. De plus, la filière ponte bénéficie d’un environnement protectionniste favorable à son développement.

Production laitière

La production globale de lait (toutes espèces confondues), est estimée à 222,1 millions de litres en 2009 (MEF/DPS, 2009). La production laitière est repartie entre trois systèmes de production. Le système pastoral a un faible apport dans cette production à cause des influences très marquées des saisons et de la mauvaise production des races exploitées. Cependant, le lait produit possède un taux élevé de matière grasse. La production des systèmes semi-intensif et intensif l’emporte largement sur celle du système pastoral grâce à l’utilisation des races améliorées et exotiques, mais également à la stabulation des vaches et à une meilleure alimentation (LY et al., 1997).
Dans le cadre de l’amélioration de la filière lait au Sénégal, plusieurs projets de développement ont vu le jour. Le projet en cours exécution est la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA) qui a été lancé en 2008. Ce projet vise une autosuffisance alimentaire à très court terme. Le volet laitier avec l’insémination artificielle vise à produire 400 millions de litres de lait et 43500 tonnes de viande d’ici 2012. Malgré ces tentatives d’amélioration de la filière, la production nationale reste tributaire.

Importance des productions animales au Sénégal

La population pastorale du Sénégal est estimée à plus de 3 millions d’individus. Avec 350 000 familles actives dans le secteur, l’élevage joue un rôle important dans le développement économique et social du pays (SENEGAL, 1999). En effet, l’élevage représente environ 4% du PIB (Produit Intérieur Brut) national et en moyenne 28 % de la Valeur Ajoutée (VA) du secteur primaire (SENEGAL, 2009). Cette contribution est pour la plupart assurée par les bovins, les ovins, le lait brut et la volaille traditionnelle (SENEGAL, 2009). Cependant, malgré la croissance remarquable au niveau de la filière avicole moderne suite à l’embargo sanitaire, la contribution globale de l’élevage à l’économie nationale est restée relativement stable de 2005 à 2008 ( SENEGAL, 2009), alors que la croissance démographique se renforce à un taux annuel moyen de 2,7%.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: GENERALITES SUR LA FORMATION ET LA PROFESSION VETERINAIRE AU SENEGAL
I.1. Historique de l’enseignement vétérinaire dans le monde
I.2. Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar (E.I.S.M.V)
I.2.1. Définition
I.2.2. Historique
I.2.2.1. Sur le plan institutionnel
I.2.2.2. Sur le plan de la formation
I.2.2.3. Sur le plan de la gouvernance
I.2.3. Dispositifs de la formation à l’EISMV
I.2.3.1. Formation initiale
I.2.3.2. Formations post universitaires
I.3. PROFESSION VETERINAIRE AU SENEGAL
I.3.1. Définition
I.3.2. Rôles et fonctions du vétérinaire
CHAPITRE II: STRUCTURES DE SANTE ET DE PRODUCTIONS ANIMALES
II.1. Les structures de santé animale
II.1.1. Cliniques vétérinaires
II.1.1.1. Installation en clientèle privée au Sénégal
II.1.1.2. Données sur la branche vétérinaire
II.1.1.3. Subdivision dans la branche vétérinaire
II.1.1.4. Impact socio-économique
II.1.1.4.1. Clientèle : détermination du marché ciblé, son volume et sa segmentation
II.1.1.4.2. Concurrence
II.1.1.4.3. Moyen de marketing
II.1.1.4.4. Facteurs de réussite dans la branche
II.1.1.4.5. Obstacles d’entrée dans la branche
II.1.1.5. Activité des cliniques
II.2. Structures de productions animales
II.2.1. Production animale au Sénégal
II.2.2. Types de production au Sénégal
II.2.2.1. Production de viande au Sénégal
II.2.2.1.1 Viande bovine
II.2.2.1.2. Viande des petits ruminants
II.2.2.1.3. Viande de porc
II.2.2.1.4. Viande de volaille
II.2.2.2. Production des oeufs de consommation
II.2.2.3. Production laitière
II.3. Importance des productions animales au Sénégal
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES
I.1. Site et période d’étude
III.2. Matériel
III.2.1. Méthodologie de la recherche
III.2.2. Echantillonnage
III.2.3. Enquêtes
III.2.3.1. Enquête exploratrice
III.2.3.2. Enquête descriptive transversale par questionnaire
III.2.3.2.1. Organisation du questionnaire
III.2.3.2.2. Collecte, saisie, traitement et analyse des données
III.2.3.2.3. Plan d’analyse
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION
IV.1. Etat des lieux des entreprises de santé et de production animale
IV.2. Description générale de l’étude
IV.3. Attentes et besoins des structures vis-à-vis de l’EISMV
IV.3.1. Besoin en formation
IV.3.2. Attentes des professionnels vis à vis de l’E.I.S.M.V
IV.4. Services fournis par l’E.I.S.M.V
IV.5. Axes de collaborations potentielles
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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