Structure du virus grippal

Les particules de virus influenza sont enveloppées et ont un diamètre de 80 à 120nm . Leur génome code onze protéines différentes. L’enveloppe virale est constituée d’une bicouche lipidique dans laquelle sont insérées 3 protéines transmembranaires (les antigènes de surface majeurs) : l’hémagglutinine (HA), la neuraminidase (NA) et la protéine M2 comportant un canal à protons. La bicouche lipidique est constituée d’une mosaïque de radeaux lipidiques enrichis en cholestérol et de lipides non intégrés dans des radeaux, issus de la membrane plasmique de la cellule hôte [1].

Le virus grippal contient un ARN monocaténaire, antimessager, segmenté en huit gènes, ce qui facilite les échanges génétiques. Parmi les sept protéines constitutives du virion, trois dans le core viral, ont une activité ARN polymérase et permettent la transcription et la réplication du génome. Les fréquentes erreurs de lecture de ces ARN polymérase et l’absence de processus de réparation entraînent un fort taux de mutations. Deux autres protéines internes, dont la nucléoprotéine liée à l’ARN, fortement impliquée dans le processus de réplication ; et la protéine M, qui donne sa forme au virion et participe aux étapes de décapsidation, assemblage et maturation du virion ; ont une spécificité antigénique de type A, B ou C stable.

Les glissements antigéniques des virus influenza et les cassures (causant une pandémie) sont permanents.

L’HA est la glycoprotéine de surface la plus abondante (environ 80% des glycoprotéines de surface) et possède le RBS (receptor binding site) qui est le site de reconnaissance du récepteur cellulaire  . L’HA est aussi l’antigène de surface majeur.

La NA est la seconde protéine de surface la plus abondante (environ 20% des glycoprotéines de surface) . Il est consensuel d’attribuer trois rôles à la NA du virus influenza :
– Elle facilite la pénétration a travers les mucines riches en acides sialiques présentes dans le tractus respiratoire supérieur de l’homme et donc l’infectiosité du virus [3].
– Elle hydrolyse les liaisons alpha cétosidiques, 2-3 ou 2-6, existant entre un acide sialique (acide N-acetylneuraminique) et l’hydrate de carbone adjacent d’une glycoprotéine de surface cellulaire auquel le virion nouvellement forme est joint [4]. Ce clivage libère le virus nouvellement formé de la cellule et lui permet d’envahir de nouvelles cellules [3].
– Elle empêche également l’agrégation des virions nouvellement formés, augmentant leurs chances d’infecter de nouvelles cellules [5].

La troisième protéine d’enveloppe est la protéiné M2, un composant mineur qui possède une activité de canal ionique [7].

Grippe saisonnière

La grippe saisonnière est une infection virale évoluant sur un mode épidémique ou pandémique. Elle est due à la circulation chaque hiver d’un ou plusieurs virus influenza humain de type A ou B à l’origine d’une épidémie pouvant faire jusqu’à 250000 décès par an dans le monde. La plus grande proportion de récepteurs α2-6 (récepteurs spécifiques du virus grippal humain) au niveau respiratoire haut explique pourquoi lors d’une infection par un virus humain, le tableau clinique typique de la grippe saisonnière chez l’adulte jeune (après une incubation brève de 24 à 72h), se traduit par une trachéo-bronchite simple, associant des signes locaux (rhinite, toux, maux de gorge) et des signes généraux intenses (maux de tête, fièvre élevée d’apparition brutale, frissons, anorexie, myalgies, malaise) [26].

D’autres complications sont possibles [26] :
– Infections respiratoires : otite, sinusite, laryngite ou bronchite
– Troubles digestifs (diarrhée)
– Méningite lymphocytaire avec ou sans encéphalite
– Péricardite, myocardite
– Rhabdomyolyse chez l’enfant

Traitement

Traitement symptomatique

Grippe commune : repos, antalgiques, antipyrétiques (aspirine interdite chez l’enfant), sédatifs de la toux, hydratation correcte et alimentation équilibrée.

Traitements antiviraux

La prescription d’antiviraux a pour objectif de pallier une absence ou une inefficacité de la vaccination antigrippale et de prévenir les formes graves de grippe. Deux types d’antiviraux, spécifiquement actifs sur le virus influenza, existent :
➤ Les inhibiteurs de la pompe à protons
➤ Les inhibiteurs de la neuraminidase .

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Vaccin

Le meilleur moyen de lutter contre l’infection grippale reste la prévention et en particulier la vaccination. Les défis concernant la vaccination sont nombreux. D’une part, la réactualisation annuelle de la composition du vaccin est nécessaire et impose donc un délai pour la production de 6 mois entre le moment où les souches sont choisies et la mise sur le marché des premières doses. D’autre part, l’immunogénicité du virus étant moyenne, il est nécessaire pour les fabricants de produire de très grandes quantités de virus ce qui représente une vraie difficulté et repose sur la culture virale sur œuf. Actuellement, de nombreux procédés de production sont en cours de développement pour améliorer la production d’antigène. Il ne faut pas pour autant négliger les mesures barrières et les traitements prophylactiques qui permettent, lors du démarrage d’une épidémie dans une collectivité par exemple, de prévenir l’infection.

Justification du vaccin antigrippal

La contagiosité de la grippe, l’absentéisme et l’impact économique représentent les principaux facteurs justifiant la vaccination antigrippale.

Objectifs de la vaccination antigrippale saisonnière

– Protéger les personnes à risque
– Réduire la mortalité +++
– Réduire la morbidité
– Protéger ≪ l’entourage ≫ des personnes à risque par la vaccination de leur entourage et des soignants .

Choix du vaccin antigrippal 

En raison de la dérive antigénique continuelle des virus, la composition du vaccin est modifiée chaque année en fonction des souches les plus courantes en circulation afin de protéger la population contre de nouvelles infections [11]. Ces données virologiques sont recueilles par les 110 centres de référence nationaux répartis dans le monde et analysés par les 4 centres de référence mondiaux [10].

Sur la base des données de surveillance épidémiologique et virologique, la composition des vaccins contre la grippe est actualisée deux fois par an, 6 mois avant la campagne de vaccination, et 9 mois avant l’épidémie de la grippe.

Il faut savoir que :
– Les glissements antigéniques des virus influenza sont permanents, mais ne sont pas ≪ linéaires ≫.
– Lorsque la composition vaccinale n’est pas en adéquation avec les virus circulants (mismatches), le vaccin perd de son efficacité.
– Les mismatches reflètent l’apparition d’un variant antigénique.

Le vaccin contient 3 souches : 2 souches d’Influenza A et une souche d’Influenza B – produites séparément – sont combinées dans un même vaccin. Actuellement, la capacité de production dans le monde est d’un peu près 300 millions de doses de vaccin trivalent par an. Il existe deux types de vaccin grippal :
– Les vaccins inactivés injectables (par voies intramusculaire ou intradermique) : les vaccins sont composés soit d’antigène de surface du virus grippal, soit de virion fragmenté
–Le vaccin vivant atténué : administré par voie nasale Les vaccins pour le futur qui sont en cours d’études sont à base de :
• Acides nucléiques
• Vaccin « universel » : Anti Proteine M2

Table des matières

INTRODUCTION
MATERIELS & METHODES
I. Type de l’étude
II. Choix de la population d’étude et échantillonnage
III. Collecte des données
IV. Saisie et analyse statistique des données
RESULTATS
I. Caractéristiques générales du personnel soignant interrogé
II. Connaissances sur la maladie grippale
III. Connaissances concernant le vaccin antigrippal
IV. Etat de vaccination contre la grippe du personnel soignant
DISCUSSION
I. Rappel
1. Structure du virus grippal
2. Grippe saisonnière
3. Traitement
4. Vaccin
II. Discussion
1. Caractéristiques des interrogés
2. Connaissances sur la maladie grippale
3. Connaissances concernant le vaccin antigrippal
4. Etat de vaccination contre la grippe du personnel soignant
CONCLUSION

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