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Effets sur les performances zootechniques
Baisse de productivité
Chez tous les oiseaux, la diminution du métabolisme de base, de l’utilisation digestive des aliments et l’alcalose respiratoire entraînent une diminution du gain de poids quotidien, associée à une immunodépression les rendant plus sensibles aux autres agressions. Enfin, la polypnée thermique entraîne une modification de l’ambiance dans le bâtiment qui vient augmenter les risques de pathologie intercurrente (Hermann et Cier., 1970). Les températures ambiantes élevées réduisent la croissance des poulets et ceci quelle que soit l’origine génétique des animaux (Washburn et Eberhart, 1988). La température ambiante au-dessus de laquelle il n’y a plus équilibre entre productions et pertes de chaleur, entraînant une augmentation significative de la température rectale, semble se situer autour de 32°C chez les volailles domestiques (Smith et Olivier., 1971). Mitchell et Goddard (1990) ont trouvé que les poulets élevés à 30°C ont des performances de croissance inférieures à celles des poulets élevés à 22°C, même lorsque leurs rations sont identiques. INRA (1991) a confirmé ces résultats en montrant que la chaleur entraîne chez le poulet de chair un ralentissement de la croissance. Chez le mâle, la croissance est un peu améliorée par les températures inférieures à 20°C (+ 0,1 p. 100 par degré); elle est surtout ralentie par les températures supérieures à 20°C (-1 p. 100 par accroissement de 1°C). Les femelles sont en général un peu moins sensibles à la température que les mâles (Larbier et al., 1992). La baisse des performances de croissance est due à une importante réduction de l’ingéré alimentaire (Smith, 1990) et à un effet direct sur les mécanismesphysiologiques de l’animal (Geraert, 1991). Sous un climat chaud, on note chez le poulet de chair, une importante réduction de l’ingéré alimentaire et une augmentation des dépenses d’extra chaleur liées à l’ingestion d’aliment (Larbier et Leclerq, 1992). Les baisses de performances observées chez le poulet de chair, sont principalement la conséquence d’une dépression de l’activité des glandes endocrines dont la glande thyroïde. Selon Fuller et Dale (1979), Mitchell et Goddard (1990), la réduction de la croissance du poulet en période chaude n’est pas seulement une conséquence de la réduction de l’ingéré alimentaire, mais aussi le fait des modifications métaboliques. En effet, il a été démontré que les hormones thyroïdiennes, n’ayant pas les mêmes efficacités, interviennent dans le métabolisme des autres organes: tube digestif (en favorisant le péristaltisme) ; le cœur (action chronotrope positive), les muscles (métabolisme de la phosphocréatine), la peau (dans la repousse des poils), l’os (dans la différenciation, maturation du cartilage de conjugaison et la croissance des os long).
Baisse de la durée de survie
Lorsqu’il fait chaud on note un taux de mortalité élevé chez les poulets de chair. La zone de confort thermique varie suivant les aptitudes de l’individu à produire de la chaleur, mais surtout à en éliminer ; elle dépend donc de l’espèce, de la souche, de l’âge, de l’état d’emplumement ou d’engraissement. De manière générale, la durée de survie des jeunes est plus grande que celle des adultes, mais tous présentent des baisses de performances (Vo et Boone, 1975). Les sujets les plus gros meurent en premier. Cela s’explique par le fait que le milieu ambiant est chaud, et les sujets les plus gros consomment plus d’aliment et produisent plus de calories par thermogenèse alimentaire. En plus de l’hyperthermie, les oiseaux sont en état d’alcalose respiratoire. Cet état d’alcalose respiratoire est la conséquence de la modification de l’équilibre acido-basique dans le sang. Le pH sanguin est normalement compris entre 7 et 7,8. Du fait de grande quantité de gaz carbonique éliminé en même temps que l’eau par hyperventilation pulmonaire, l’animal se retrouve en état d’alcalose respiratoire. Les échanges gazeux deviennent insuffisants. L’hypoxie et l’alcalose qui résultent donc de l’hyperthermie, entraînent la mort par arrêt cardiaque ou respiratoire. Différentes études montrent que la mortalité par coup de chaleur peut dépasser les 10% de l’effectif de départ (Gogny et Souilem, 1991).
Moyens de lutte contre le stress thermique
Manipulations thermiques des animaux
Pendant l’embryogénèse
Les manipulations thermiques réalisées au cours de l’embryogenèse, dans le but d’améliorer l’acquisition de la thermo tolérance du poulet, sont fondées sur l’hypothèse que les seuils de régulation des axes hypothalamus-hypophyse-thyroïde et hypothalamus-hypophyse-surrénales peuvent être altérés durablement lorsque ces axes sont encore en cours de développement. Ainsi, selon Collin et al. (2005), les manipulations thermiques réalisées les 16ème et 18ème jours de l’embryogénèse à travers une exposition à 39,5°C pendant 3h/jour, semblent favoriser la thermo tolérance du poussin, alors qu’à la même température et au même âge d’embryogénèse, les traitements allant à 6h/j et à 12h/j, paraissent stimuler la croissance initiale. Dans les deux expériences, les traitements n’affectent pas le poids vif à l’éclosion.
Pendant les premiers jours de la vie
Il existe un certain nombre de travaux qui ont montré l’effet bénéfique d’un «stress préconditionnant» sur la résistance ultérieure au coup de chaleur. Arjona et al., (1988) ont montré qu’une seule exposition à une chaleur modérée sur des poulets de 5 jours, pouvait, sans affecter le gain de poids, diminuer significativement la mortalité lors d’un coup de chaleur à la 6ème semaine.
Amélioration génétique
D’un point de vue génétique, les moyens de lutte contre le stress thermique sont très limités. En effet, une amélioration de la race s’accompagne toujours d’une diminution de la rusticité. Les races de poulets de chair les mieux adaptées à la chaleur sont généralement les races d’origine américaine (la Rhode Island Red, la New Hampshire, la Wyandotte blanche).
Modification de la photopériode
Des études ont révélé que les rythmes d’éclairage pouvaient avoir une influence sur la résistance à la chaleur ; par exemple une alternance régulière de 7 heures d’éclairement avec 7 heures d’obscurité permet d’augmenter le gain de poids lors de l’exposition au chaud (Teeter et al., 1989).
Alimentation
Selon Lott (1991) le jeûne, même de courte durée, avant la période de chaleur est préférable sur le plan des performances à un maintien de l’alimentation à volonté (la mortalité peut baisser de 10%). Ceci s’explique par le fait que d’une part la réplétion du gésier entraîne une activation de la sécrétion acide par le pro-ventricule, et renforce donc l’alcalose, et d’autre part, que l’activité motrice digestive consécutive à une alimentation ad libitum, augmente la thermogenèse . L’aliment intervient aussi par sa composition. Sibbald et Wolynetz (1986) rapportent que la supplémentation en certains acides aminés (méthionine, lysine) améliore les performances des poulets en période chaude. Waldroup (1982) suggère qu’une réduction de l’apport alimentaire d’acides aminés pourrait se faire si on utilisait des protéines supplémentées en acides aminés de synthèse. Toutefois, une légère augmentation de la fourniture en lysine s’avère bénéfique lorsque la température devient légèrement élevée (Mc Naughton et al., 1983). Il semble établi qu’un régime hautement énergétique est préférable chez les poulets de chair pendant la période chaude pour maintenir les gains de poids (Lott, 1991). En effet, selon Mac Leod (1985), l’extra-chaleur correspond à 10% de l’énergie métabolisable pour les régimes riches en graisse, contre 30% pour les régimes riches en fibres. Ainsi, le contenu énergétique net supérieur des régimes riches en graisses permettrait des ingérés énergétiques plus importants. Dans le même ordre d’idées, selon Rao et al. (2002), une augmentation de l’apport énergétique sous forme de graisses, améliore la croissance de la volaille en période de chaleur. Cependant, une amélioration de l’efficacité alimentaire avec des régimes riches en fibres chez le poulet en croissance dans les régions chaudes a également été observée. Par ailleurs, Aïn Baziz et al., (1990) ont montré que seule la quantité d’énergie déposée sous forme de lipides varie en fonction de la composition du régime, quel que soit la température. Geraert (1991) conclut en disant que la seule modification de la composition alimentaire ne permet pas d’améliorer la croissance chez le poulet de chair élevé en ambiance chaude. Une solution serait de réduire le stress thermique d’origine alimentaire en supprimant la distribution de l’aliment aux heures chaudes (Francis et al., 1991) en ambiance chaude, il est préconisé d’alimenter les oiseaux très tôt le matin et tard dans la soirée, ceci parce que la digestion de l’aliment s’accompagne d’une production de chaleur par thermogenèse alimentaire.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Aspects généraux de la filière avicole au Sénégal
I. Présentation du Sénégal
I.1. Situation géographique
I.2. Données climatiques
II. Filière avicole
II.1. Caractéristiques de la filière avicole
II.2 Spécialisation des élevages avicoles : la structure pyramidale
II.2.1. Sélection génétique
II.2.2. Accouvage
II.2.3. Elevage de production
III. Systèmes de production avicole au Sénégal
III.1. Système traditionnel
III.2 Système moderne
IV. Contraintes de l’élevage avicole au Sénégal
IV.1. Contraintes technico- économiques
IV.2. Contraintes alimentaires
IV.3. Contrainte sanitaires
IV.3.1. Contraintes liées aux pathologies
IV.3.2. Contraintes liées à l’environnement
Chapitre II : Stress thermique et utilisation d’un anti-stress chez les poulets de chair : cas de la Bétaine
I. Effets du stress thermique et moyen de lutte chez le poulet de chair
I.1. Effets du stress thermique chez les poulets de chair
I.1.1 Effets sur la thermorégulation
I.1.2. Effets sur le métabolisme
I.1.2.1. Baisse du métabolisme de base
I.1.2.2. Troubles hydro électrolytiques
I.1.2.3. Perte d’énergie
I.1.3. Effets sur les performances zootechniques
I.1.3.1 Baisse de productivité
I.1.3.2. Baisse de la durée de survie
I.2 Moyens de lutte contre le stress thermique
I.2.1 Manipulations thermiques des animaux
I.2.1.1. Pendant l’embryogénèse
I.2.2. Amélioration génétique
I.2.3. Modification de la photopériode
I.2.4. Alimentation
I.2.5. Abreuvement
I.2.6. Thérapeutiques diverses
I.2.6.1. Acclimatation précoce
I.2.6.2. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
I.2.6.3. Sels et vitamines
II. Généralités sur l’utilisation de la bétaine dans l’alimentation des poulets de chair
II.1 « BETAINE » : Structure chimique, Sources, et Effets métaboliques
II.1.1 Structure chimique de la bétaine
II.1.3. Effets métaboliques de la bétaine
II.2 Fonctions nutritionnelles et physiologiques de la bétaine
II.2.1. Osmorégulation
II.2.2. Bétaïne comme substance osmotique
II.3 Utilisation bénéfique de la bétaine chez la volaille
II.3.1. Effet sur le développement de l’intestin et de la digestibilité nutriments
II.3.2 Effet sur les performances
II.3.3. Effet sur la carcasse
II.3.4 Effet sur le bien-être
PARTIE EXPERIMENTALE : EFFET DU « BETAHIT » SUR LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES ET LE BIEN-ETRE DES POULETS DE CHAIR ELEVES AU SENEGAL EN PERIODE DE CHALEUR
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I. MATERIEL
I.1. Site et période d’étude
I.2 Matériel animal
I.3 Matériel d’élevage et de contrôle de performance
I.4 Ration alimentaire et eau d’abreuvement
I.5 Additif alimentaire « BETAHIT »
II. METHODES
II.1 Conduite d’élevage des oiseaux
II.1.1 Préparation du poulailler
II.1.2. Installation et répartition des poussins en lot
II.1.3. Programme de prophylaxie médicale
II.1.4. Alimentation et abreuvement
II.1.5. Eclairage
II.2. Collecte des données
II.2.1. Paramètres d’ambiance
II.2.2 Calcul des paramètres zootechniques
II.2.2.1 Consommation alimentaire individuelle
II.2.2.2 Evolution pondérale
II.2.2.3 Poids et rendement de la carcasse
II.2.2.4. Mortalités
II.2.3. Evaluation des performances de croissance
II.2.3.1. Consommation d’aliment et d’eau individuel
II.2.3.2. Gain Moyen Quotidien (GMQ)
II.2.3.3. Indice de consommation alimentaire
II.2.3.4. Poids, rendement de la carcasse (RC) et du blanc
II.2.3.5. Taux de mortalité
II.2.4 Méthode d’appréciation des pododermatites
II.2.5. Analyses statistiques des données
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
I. RESULTATS
I.1 Paramètres d’ambiance
I.1.1 Température ambiante
I.1.2. Hygrométrie
I.1.3 Qualité de la litière
I.2. Effet du « betahit » sur les performances zootechniques des poulets de chair.
I.2.1. Effet du « betahit » sur la consommation alimentaire(CAI) d’eau individuelle (CEI)
I.2.2 Effet du « betahit » sur le poids vif des poulets de chair
I.2.3 Effet du « betahit » sur le gain moyen quotidien (GMQ)
I.2.4 Effet du « betahit » sur l’indice de consommation (IC)
I.2.5 Effet du « betahit » sur le poids et le rendement de la carcasse du blanc
I.2.6 Effet du « betahit » sur l’état sanitaire et le taux de mortalité
I.3 Evaluation du bien-être par l’appréciation des pododermatites chez poulets de chair
II. DISCUSSION
II.1 Paramètres d’ambiances
II.1.1. Température ambiante
II.1.2 Hygrométrie
II.1.3 Litière
II.2 Effet du « bétahit » sur les performances zootechniques des poulets de chair
II.2.1 Effet du « betahit » sur la consommation alimentaire et d’eau individuelle
II.2.2 Effet du « betahit » sur le poids vif des poulets de chair
II.2.3 Effet du « betahit » sur le gain moyen quotidien (GMQ)
II.2.4 Effet du « betahit » sur l’indice de consommation (IC)
II.2.5 Effet du « betahit » sur le poids et le rendement de la carcasse et du blanc
II.2.6 Effet du « betahit » sur l’état sanitaire et le taux de mortalité
II.3 Evaluation du bien-être par l’appréciation des pododermatites chez les poulets de chair
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES