Stratification sociale et inégalités
Démocratie et inégalités
Objectif: apprécier le rôle de la démocratie dans l’évolution des structures économiques et sociales par rapport au changement social.
Qu’est-ce que la démocratie ?
Le sens purement politique de la démocratie.
La démocratie au sens politique est un Etat dans lequel le pouvoir est exercé par et pour le peuple. Elle oppose au pouvoir d’un seul le pouvoir de citoyens libres et égaux. Si tous les citoyens sont égaux, aucun n’a le pouvoir de commander les autres, à moins qu’il n’ait été désigné par ces derniers pour l’exercer en son nom.
Aujourd’hui, les régimes démocratiques reposent sur la séparation des pouvoirs : pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. La démocratie s’oppose au totalitarisme c’est à dire un Etat dans lequel il n’y a pas de séparation des pouvoirs, pas de liberté d’opinion, d’expression ou d’association..
La démocratie vue par Alexis de Tocqueville (1805-1859).
Alexis de Tocqueville, aristocrate normand marqué par les drames de la Révolution française, réalise un voyage aux Etats-Unis en 1831-32, et découvre dans ce pays neuf un idéal démocratique, destiné à remplacer la société aristocratique déclinante. Dans son ouvrage De la démocratie en Amérique (1835) il analyse les fondements cette démocratie. Pour lui, la démocratie se caractérise par l’égalité des conditions. L’égalité des conditions est un principe qui stipule que tous les individus sont juridiquement égaux, qu’il n’existe plus de hiérarchie sociale rigide et donc que la position d’un individu n’est plus assignée par sa naissance. Les inégalités n’ont certes pas disparu, mais, grâce à la mobilité sociale, et à la généralisation de l’instruction et du salariat, tous les individus peuvent espérer accéder à des statuts sociaux (positions sociales) équivalents : ceux-ci dépendent des mérites de chacun (et non plus transmises héréditairement comme dans la société d’ordres).Une société démocratique est donc une société égalitaire, caractérisée non pas par l’égalité des situations mais par l’égalité des chances : tout individu, quelle que soit son origine sociale, doit être capable de réussir et d’accéder aux positions sociales que lui permettent ses talents. Ainsi, dans une démocratie libérale comme aux États-Unis, on parvient à concilier l’égalité des droits et les inégalités de faits parce que la représentation dominante de la société est celle d’« une société sans classe » garantissant à tous l’« égalité des chances ». Si chacun a eu sa chance de réussir, les inégalités de position ne font que traduire les qualités personnelles de chacun dans la compétition et, en aucun cas, des rapports de domination. L’existence d’une classe moyenne nombreuse et majoritaire caractérise, par conséquent, une société démocratique. Pauvres et riches sont en petit nombre alors « qu’entre ces deux extrémités de sociétés démocratiques, se trouve une multitude innombrable d’hommes presque pareils, qui, sans être précisément ni riches ni pauvres, possèdent assez de biens pour désirer l’ordre, et n’en ont pas assez pour exciter l’envie. »La démocratie politique découle des progrès de la démocratie sociale. En effet, l’enrichissement et l’égalisation des conditions permettent au plus grand nombre de développer une opinion personnelle, de lire des journaux, de discuter dans les cafés, de participer à diverses associations. De plus, si chacun est considéré comme l’égal de l’autre, toutes les opinions se valent : c’est l’opinion de la majorité qui sert alors de référence.
Sommes-nous dans une société égalitaire ?
Introduction : On constate dans les PDEM une diminution séculaire des inégalités. A une phase croissante des inégalités caractéristique des premières étapes de l’industrialisation a succédé une phase de réduction de ces inégalités. On peut alors penser que plus un pays se développe, plus les inégalités se réduisent ; Ainsi les inégalités sont plus faibles dans les pays développés que dans les pays en développement, en témoigne l’IDH.
Pour autant toutes les inégalités se réduisent-elles de façon uniforme ? Ce mouvement de réduction s’est-il poursuivi depuis la crise ?
Moyennisation et réduction des inégalités. Doc 6 et 7 p 143
Q1- Recensez les facteurs et décrivez les mécanismes qui ont conduit à une homogénéisation de la société.
Q2- Question 3 du doc 6 p 143.
Comment lire un strobiloïde ?
Pour comprendre comment se répartit le revenu disponible d’un pays, et le partage entre riches, moyens et pauvres, qui en découle, Louis Chauvel a mis au point une représentation sous formes « strobiloides » (du grec strobilos. toupie). L’intérêt de cette représentation est de mettre en évidence les proportions et les positions relatives des pauvres, des gens moyens et des riches. À partir d’un axe vertical de revenu croissant où le niveau 100 est le revenu médian, on peut construire une courbe dont la largeur est proportionnelle au nombre d’individus pour chaque niveau de revenu. La forme de société qui naît de cette répartition donne une sorte de toupie, le « strobiloïde » ; en haut, les revenus élevés, de plus en plus rares lorsqu’on s’élève sur l’axe vertical ; au centre, un corps dodu représentant les classes moyennes qui se regroupent autour du revenu médian. Au dessous, les pauvres dont le revenu peut être inexistant (niveau 0). Même si les critères sont arbitraires, on considère généralement que les « pauvres » sont définis comme les personnes qui perçoivent moins de la moitié du revenu médian (50 %). Les classes moyennes se situent entre 50 % du revenu médian et 200 %.=> La constitution d’une vaste classe moyenne, regroupant les professions intermédiaires, certains cadres, les ouvriers qualifiés, une bonne partie des employés, serait la conséquence (et aussi sans doute la cause) de cette réduction des inégalités et de cette uniformisation des modes de vie. Cependant, les inégalités de patrimoine se sont beaucoup accrues depuis 20 ans du fait de la montée du prix des actifs patrimoniaux (immobilier, titres boursiers), certains biens restent socialement sélectifs (lave-vaisselle, ordinateurs, etc…) et les études restent très différentes selon le groupe social d’origine.