Stratégies environnementales vers un nouveau mode de gestion du territoire agricole

Stratégies environnementales vers un nouveau mode de gestion du territoire agricole

L’environnement : un objet de recherche Etudier les relations agriculture-environnement nécessite un petit détour conceptuel sur la notion d’environnement. Revenir aux sources de ce concept si souvent utilisé et suivre l’évolution de sa définition constituent les étapes indispensables à la réflexion.

De l’environnement…

Le mot « environnement » émerge au XIIIème siècle et signifie le « contour » puis il prend le sens de « périphérie » par rapport à un centre. Il a été réellement imposé en tant que terme technique en 1912 par le géographe Vidal DE LA BLACHE qui le définit non seulement comme « ce qui entoure » mais « ce qui inclut ». Pour rendre compte de la complexité du terme, l’auteur s’interroge : « Mais si l’on réfléchit à tout ce qu’implique le mot […] d’environnement selon l’expression anglaise, à tous les fils insoupçonnés dont est tissée la trame qui nous enlace, quel organisme vivant pourrait s’y soustraire ? ». Les problématiques écologiques naissantes, le concept perd sa dimension humaine pour ne désigner que le milieu naturel. Plusieurs définitions de l’environnement vont alors émerger sous un point de vue écologiste : – « ensemble, à un moment donné, des aspects physiques, chimiques, biologiques et des facteurs sociaux et économiques susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et les activités humaines » (colloque « Enseignement et environnement », Aix-en-Provence, 1971) ; – « ensemble des éléments qui forment les cadres, les milieux et les conditions de vie de l’homme et de la société tels qu’ils sont ou tels qu ‘ils sont ressentis » (Stockholm 1972). Il faudra attendre la conférence des Nations Unies sur l’environnement humain à Stockholm en 1972 pour que le « construit humain » soit à nouveau réintégré. Pierre GEORGES en 1970, voit dans l’environnement « l’ensemble des rapports réciproques entre les groupes humaines et leur domaine spatial, les interrelations qui lient les sociétés et le milieu dans lequel elles se situent ».

…au développement durable

Le développement durable est devenu aujourd’hui un objet de discussion, parfois longuement controversé, mais ayant trait à la protection de l’environnement. Mais qu’en est-il vraiment ? Quelle est sa définition et comment l’aborder dans une recherche en géographie agricole ? Les définitions de ce concept sont nombreuses. C’est dans le rapport Bruntland intitulé « Notre avenir à tous » de 1987, mais plus médiatiquement, à la conférence de Rio de 1992 (Sommet de la Terre) qu’apparaît ce terme pour la première fois (Annexe 2 : les grandes étapes du développement durable). On lui donnera alors la définition suivante : « mode de développement ayant pour but la satisfaction des besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». On pose alors sur le plan politique le problème de la gestion des ressources naturelles en lien direct avec les activités humaines. Ce concept soulève alors de nombreuses interrogations dans le monde scientifique, toutes disciplines confondues. Aujourd’hui, la notion de développement durable reste encore ambiguë. Dominique BOURG, directeur du Centre de recherche et d’études interdisciplinaires sur le développement durable, écrit : « Il en va du développement durable comme de Dieu dans la théologie négative : audelà des slogans et de quelques formules consacrées, nous ne savons pas positivement et concrètement ce qu’il est. Nous savons en revanche beaucoup plus clairement ce qu’il n’est pas ». En effet les différentes atteintes aux systèmes naturels (eau, air, sol) apparaissent plus clairement qu’un véritable équilibre entre leurs composantes. Le développement durable correspond à un système où le jeu d’interactions et de rétroactions permet de maintenir l’équilibre (figure 6), c’est-à-dire où la stabilité de chaque composante de l’environnement naturel, économique et social est assurée. Cette stabilité se résume à une relation triangulaire appelée « triangle du développement durable », résultat d’une harmonie entre tous les éléments du système. Par exemple, les aides à la modernisation des exploitations de la politique agricole (environnement politico-économique) permettent aux agriculteurs de mieux s’équiper, donc de vivre mieux (environnement social) mais engendrent une surmécanisation de certaines parcelles agricoles qui, rapidement, se dégradent (environnement naturel), ce qui va conduire les pouvoirs publics à adopter des mesures pour limiter l’érosion des sols, leur déstructuration…

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