La communication est le moyen ultime qu’ont les gens pour interagir avec les personnes qui les entourent, que ce soit socialement ou intimement. Lorsqu’elle est bien établie entre des individus, la communication favorise la compréhension, le règlement et le rapprochement. Toutefois, une mauvaise communication entraîne des situations conflictuelles et elle est fréquemment associée à des difficultés, distorsions et interprétations erronées lors du traitement de l’information. Les auteurs s’accordent pour dire que dans les relations conjugales où les niveaux d’intimité et d’interaction sont élevés, la communication joue un rôle central. Des difficultés à ce niveau favorisent l’éclosion de conflits qui, une fois installés, peuvent perturber ou paralyser le bon fonctionnement de la relation. À l’opposé, une communication compréhensive, chaleureuse et réciproque favorise le maintien et l’évolution d’une relation harmonieuse dans le couple Gottman et Markman cités par (Tremblay 1997, p.2). Enfin, pour certains chercheurs et thérapeutes conjugaux, il n’y a pas de doute que la communication constitue un facteur crucial dans le bon fonctionnement d’un couple Fitzpatrick cité par (Tremblay 1997, p.7).
Cependant, il est clair que la communication est un processus interactionnel à double sens, et ceci est encore plus remarquable dans les situations conjugales. En effet, il est reconnu que les messages ont en général un émetteur et un récepteur. Bien entendu, dans la communication conjugale, l’impact qu’un message en particulier a sur la relation entre deux époux dépendra donc de comment ce message est transmis et comment il est reçu (Noller, 1984, p.7). Au-delà de ce processus interactionnel, bien d’autres mécanismes ont une influence sur la communication conjugale. En effet, comme les besoins, les désirs et les ambitions des gens engagés dans des relations intimes ne peuvent être parfaitement synchronisés, certaines formes de conflits sont inévitables.
Par ailleurs, la dissolution conjugale est une problématique qui touche près de 40 % des couples au Canada, Statistiques Canada 2002 citées par (Beaulieu, 2010, p.6). Le Québec, plus précisément, possède le taux le plus élevé de divorces au pays en 2008 avec un indice synthétique de divortialité de 49.9 divorces sur 100 mariages, Statistiques Canada 2008 citées par (Beaulieu, p.6). Cette présence importante de difficultés relationnelles a poussé plusieurs chercheurs à étudier les déterminants de la satisfaction conjugale. II est moins fréquent aujourd’hui qu’autrefois de vivre une relation de couple durable.
Le taux de divorce dans les pays occidentaux a augmenté de 41 % entre 1960 et 1980. Au Québec, la proportion de mariages dissous par un divorce a atteint 42% en 1990. Tandis qu’Aux Etats-Unis, les statistiques font étant d’estimations de divorce de 50% Oderkirk cité par (Turgeon, 1996, p.9). En Afrique, plus particulièrement à la région subsaharienne, le taux des conflits conjugaux est globalement élevé avec des variations d’une région à une autre. Il est de 20/30% au Cameroun et 30,3% au Nigéria Olatunji et al, 2003 cités par (Wembulua, 2011, p.1). En République Démocratique du Congo (RDC), les quelques études faites tant sur les conflits conjugaux prouvent l’importance du psychologue. C’est le cas de celle réalisée à l’institut médical chrétien du Kasaï de 2004 à 2007, qui a révélée d’une part, une prévalence de 11% et d’autre part, la responsabilité partagée entre homme et la femme (34,6% vs 21,4%) Mubikayi et al, 2010 cités par (Wembulua, 2011, p.1). A Majengo, plusieurs raisons peuvent expliquer ou provoquer une rupture des relations conjugales. Quand un couple de notre entourage se sépare, nous interprétons facilement les causes de leur rupture, tant celles-ci nous semblent claires, vues de l’extérieur. « Elle n’était pas faite pour lui », « Ils se disputaient sans arrêt », « Il ne voulait pas d’enfants », « Il consacrait tout son temps à sa carrière », « son mari était alcoolique », etc. Selon les lamentations de la population du quartier Majengo, dans certains couples, des événements peuvent précipiter la séparation : déménagement, perte d’emploi, maladie, infidélité, problèmes personnels, etc. Pour d’autres, la séparation survient lorsque la relation est difficile ou insatisfaisante depuis le début : mauvaise communication, peur de l’engagement, manque de plaisir à être ensemble, absence de soutien affectif, violence physique ou verbale, incapacité à surmonter une étape de la vie de couple ou personnelle, etc. Parfois, il suffit d’un seul événement pour fragiliser l’union et l’amener à la rupture, mais dans la plupart des cas, une combinaison de plusieurs facteurs explique la séparation. Ce n’est pourtant pas faute d’amour et de bonne foi si les couples se disputent, divorcent ou se résignent. C’est plutôt par manque de connaissances sur les petites différences existant entre les hommes et les femmes et l’ignorance des dynamiques relationnelles inconscientes inhérentes à la vie à deux. Sans compter les nombreuses illusions concernant l’amour, le couple, les problèmes insolubles, la communication, la sexualité et ne sachant pas à quel saint se vouer…
Néanmoins, le conflit conjugal commence typiquement lorsqu’un des partenaires se comporte de façon déplaisante pour l’autre. À ce moment, deux possibilités s’offrent aux couples: d’abord, si le couple s’engage dans une discussion, il pourrait entrer dans un processus de négociation positive, jusqu’à ce que la vision de chaque personne soit entendue et comprise et qu’il soit convenu de faire les choses différemment dans le futur. Par contre, le couple pourrait aussi s’engager dans des processus négatifs jusqu’à ce que l’escalade dégénère en malaise ou en différend profond. En fait, chaque conflit entre les conjoints implique un ensemble distinctif de changements, de façon à poursuivre le conflit ou à l’activer Kurdek cité par (Tremblay, 1997, p.28) a identifié quatre principales stratégies verbales et non verbales de résolution de conflits: (a) le solutionnement positif des problèmes (se concentrer sur le problème en cours); (b) l’engagement négatif dans le conflit (exploser et perdre le contrôle); (c) le retrait (atteindre une limite, se refermer et refuser de parler); et (d) la complaisance (abdiquer sans essayer de défendre sa position).
Cependant, une bonne communication entre les partenaires amoureux permet d’éviter les ambiguïtés, les interprétations erronées et par conséquent les conflits Kelly cité par (Tremblay, 1997, p.26). Au contraire, le sous-entendu, l’évitement, l’injonction, la menace et l’humiliation sont des manières de communiquer qui font obstacle aux échanges positifs entre les partenaires et qui ouvrent la porte au conflit. Partant de cette idée, la communication et la gestion des conflits sont liées intimement, car le conflit ne peut pas se produire sans qu’il y ait une communication d’une part et le conflit ne peut pas également se résoudre sans qu’il y ait une communication d’autre part. Donc, gérer le conflit doit être une priorité et un objectif majeur des conjoints, et cela peut se faire à travers une communication interne et efficace.
La communication est un concept large utilisé dans divers domaines. Elle est, une relation entre individus. La communication est, tout d’abord, une perception. Elle implique la transmission, intentionnelle ou non, d’informations destinées à renseigner ou à influencer un individu ou un groupe des récepteurs (Sillamy, 2006, p.62). Cependant, c’est par la communication dite « expressive » que la personne qui parle (émetteur) sera en mesure d’exprimer ses sentiments à la personne qui écoute (récepteur) (Neveu, 2004, p.316). Communiquer, c’est non seulement dire ce que l’on ressent ou pense, c’est aussi être disponible pour l’autre, l’écouter attentivement et saisir les occasions de rapprochement (Robert, 2002, p.191). Être disponible pour l’autre, c’est lui accorder toute notre attention du moment ; écouter attentivement, c’est regarder l’autre dans les yeux, en lui démontrant des signes d’intérêt, comme des hochements de tête, et lui poser des questions de clarification.
Premièrement, la satisfaction dans le couple est parmi les caractéristiques conjugales les plus étudiées jusqu’à présent en lien avec la communication. La sexualité est à la fois fruit de notre amour au quotidien et nourriture de notre foyer. L’intimité de nos vies partagées, notre relation de confiance, d’estime et d’affection trouvent leur expression la plus forte dans notre union sexuelle et à son tour, notre sexualité se déploie au cœur de notre vie, nourrit notre amour et notre complicité de tous les jours. Nous avons donc à connaître notre corps, à l’accepter, à l’aimer et à apprendre à le gérer. Accepter d’être homme ou femme. C’est très important. L’Homme est fécond depuis sa puberté jusqu’à sa mort, tous les jours et 24h/24 (sauf difficultés médicales). La femme est fertile de l’âge de la puberté jusqu’à la ménopause (45-55 ans) et seulement avant et au moment de l’ovulation c’est-à-dire plus ou moins 8 jours par mois selon les femmes (http://www.ne.ch/autorites/DEF/OPFE/violenceconjugale/Documents/CNPSAVC.pdf.
Toutefois, l’’intimité dans le couple est source de grande joie, d’une véritable complicité entre les époux. Elle est le fruit de beaucoup de travail de la part de chacun pour apprendre à mieux communiquer. Et si nous sommes convaincus qu’il faut apprendre cet art, nous serons bien récompensés de nos efforts. Car, Saint Thomas d’Aquin n’hésite pas d’écrire que cette communion de personnes dans le mariage est « un Avant-goût du Ciel ». Car, lorsque les relations conjugales s’installent, c’est fréquemment au détriment des temps de véritables échanges verbaux et cela est un tort. La communication des corps est certes importante, mais elle ne remplace pas les échanges d’une communication orale, confiante et enrichissante.
Extrait d’un article paru dans « L’Homme nouveau », n°1508, de Marc et Maryvonne PIERRE, (2011), animateurs des sessions sur les thèmes du mariage, des relations au sein du couple et de la famille et de l’éducation. (Association « Croître et progresser ensemble, Notre-Dame de Cana »).
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