Stratégie nationale soutien à la publication et au développement de projets logiciels au sein de l’ESR E
Inscrire le développement et le maintien de projets logiciels et open source au sein des politiques institutionnelles et de l’évaluation des chercheurs
Lever les freins à la publication des codes sources : qualité du code, compétitivité, manque de valorisation La question des freins à la publication de code source a été abordée au sein du questionnaire. Le manque de temps (30 %) est une raison majeure mentionnée. Néanmoins, d’autres raisons ont été notées se rattachant d’une part des modalités d’évaluation actuelle des chercheurs et des projets de recherche (compétitivité, etc.) et, d’autre part, du manque de soutien de la part des institutions vis-à vis des initiatives d’ouverture de code source.
Points clefs questionnaire : Dans les raisons pour la non-publication, la plus plébiscitée est celle du manque de temps. Dans les commentaires, les répondants évoquent beaucoup de sentiments improductifs, voire négatifs en lien à la culture de recherche actuelle. Les idées les plus récurrentes concernent la peur de l’évaluation des pairs en rapport avec la qualité/propreté du code d’une part et la rivalité entre équipes de recherche.
Le manque d’incitation politique institutionnelle et de valorisation pour les chercheurs de l’ouverture des codes sources est évoqué. Plusieurs remarques en lien avec la non-publication du code source rejoignent les réticences mentionnées à d’autres initiatives associées à la science ouverte (mise à disposition des données, publication en open access).
Il s’agit à la fois de la peur de la critique et du jugement sur la qualité du code jugée trop faible, la reconnaissance par les pairs étant clef dans l’évaluation des chercheurs. Plusieurs personnes en commentaire du questionnaire notent qu’elles ne souhaitent pas exposer du code qui n’est pas « propre » ou avaient peur des répercussions négatives associées.
La peur de publier les codes est aussi associée à des enjeux de compétitivité et une rivalité entre équipes et recherche comme le résument ces commentaires. « Volonté de nettoyer le code avant. » « Peur d’être jugé sur la beauté du code. » « L’égo et l’évaluation des pairs en somme. » « Peur de la visibilité et des retours négatifs, impact sur l’image de l’organisme/service (j’ai connu ça il y a quelques années). »
Etude relative à l’ouverture des codes sources au sein de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR)Page 32/57 E |Stratégie nationale : soutien à la publication et au développement de projets logiciels au sein de l’ESR Recommandation 16 : Identifier les freins personnels rencontrés face à la publication de codes, spécifiques ou non à l’ESR.
Un renforcement et une coordination des initiatives de politiques publiques déjà en cours
Le manque d’incitation de stratégie de la part des institutions a été aussi relevé avec des leviers de valorisation absents pour les personnes produisant ces codes sources au regard du risque encouru pour leur carrière ou éventuelle promotion. En résumé, alors même qu’une motivation intrinsèque est forte au sein des personnes participant à l’ouverture des codes sources, le système institutionnel en place ne crée pas les incitations nécessaires permettant de potentialiser ces initiatives.
Plusieurs besoins ont ainsi été remontés et dessinent le rôle clef de politique institutionnelle en soutien aux initiatives open source existant et aux communautés qui y participent. Ces actions peuvent s’appuyer sur les politiques déjà à l’œuvre au sein du Ministère de L’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI).
Le Comité pour la science ouverte et un nouveau comité pour les infrastructures numériques (en cours de constitution) sont des instances clefs (pilotage, groupe de travail) pour la mise en place de politiques cohérentes au sein des différences institutions de l’ESR. Plus que des enjeux de science ouverte, il s’agit avant tout d’aider à la coordination d’acteurs de l’ESR en transition avec de nouveaux enjeux numériques (modèles économiques, infrastructures à déployer, adoption de nouvelles pratiques, etc.).