STRATEGIE DE PREVENTION DE LA TRANSMISSION MERE ENFANT DU VIH
GENERALITES
La Transmission de la Mère à l’Enfant (TME) du VIH est la contamination du fœtus ou de l’enfant par une mère infectée par le VIH. La Prévention de la TME (PTME) comporte donc toutes les actions permettant de diminuer ou d’empêcher cette transmission. La PTME est une suite d’interventions en cascade, dont chaque étape dépend de la réalisation de la précédente.
Epidémiologie
Epidémiologie générale de l’infection à VIH
Dans le monde
En 2016, 36,7 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde. Parmi elles, 34,5 millions étaient des adultes ; 17,8 millions étaient des femmes âgées de plus de 15 ans et 2,1 millions étaient des enfants âgés de moins de 15 ans. Soixante-dix pourcents (70%) des personnes affectées par le VIH dans le monde vivent en Afrique Subsaharienne. La dynamique des nouvelles infections, montre une tendance à la baisse de l’épidémie dans le monde, surtout dans les pays à revenu faible. Les nouvelles infections étaient estimées à 1,8 million [1,6 million – 2,1 millions] dans le monde en 2016. Quatre-vingt pour cent (80%) de ces nouvelles infections vivent en Afrique et en Asie. Depuis 2010, les nouvelles infections par le VIH chez les adultes ont diminué d’environ 11 %, passant de 1,9 million à 1,7 million en 2016. Chez les enfants la diminution des nouvelles infections à VIH est plus importante, passant de 300 000 en 2000 à 160 000 en 2016, soit 47%. Au total, depuis le début de l’épidémie, 76,1 millions de personnes ont été infectées par le VIH, et 35 millions sont décédées de suite de maladies liées au 5 SIDA. Les décès liés au VIH ont diminué de 48% depuis le niveau le plus élevé de 2005. En 2016, 1 millions de personnes sont mortes de suite des maladies liées au SIDA dans le monde, contre 1,9 million en 2005 et 1,5 million en 2010. La diminution du nombre de décès dans le monde est en phase avec une augmentation du nombre de personnes vivant avec le VIH mises sous TAR (figure 1) Figure 1 : nombre de personnes vivant avec le VIH traitées par antirétroviraux, monde, 2010-2016 [15].
En Afrique
Parmi les personnes infectées par le VIH, 70% vivent en Afrique subsaharienne. Des 2,1 millions de nouvelles infections en 2016 dans le monde, 1,4 million ont été enregistrées en Afrique et représentaient 80 % de toutes les nouvelles infections. 7,5 9,1 11 13 15 17 18,2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 Personnes sous traitement antirétroviral en million 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 6 En 2016, il y avait 6,1 millions de personnes vivant avec le VIH en Afrique de l’Ouest et centrale. Les femmes représentent 56% du nombre total de personnes vivant avec le VIH dans la région. Il y avait environ 370 000 nouvelles infections à VIH en 2016, mais il faut noter qu’elles ont diminué de 9% entre 2010 et 2016. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, 310 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida en 2016. Entre 2010 et 2016, le nombre de décès liés au sida dans la région a diminué de 21%. Il y avait 60 000 nouvelles infections par le VIH chez les enfants d’Afrique occidentale et centrale en 2016. Depuis 2010, il y a eu une diminution de 33% des nouvelles infections par le VIH chez les enfants dans la région.
Au Sénégal
L’analyse de la situation épidémiologique de l’infection à VIH au Sénégal, montre que le profil de l’épidémie est de type concentré avec une prévalence basse (0,5%) dans la population générale et élevée dans les populations clés (6,6% chez les professionnelles du sexe ; 17,8% chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes) [29]. Selon les dernières estimations de l’ONUSIDA, 41 000 personnes vivent avec le VIH au Sénégal en 2016, dont 4 800 enfants de moins de 15 ans. Les femmes infectées, âgées de 15 à 49 ans, représentent 60% de cette population. Les régions du sud et du sud-est sont les plus touchées : Kolda (2,4%), Kédougou (1,7%), Tambacounda (1,4%), Sédhiou (1,1%), et Ziguinchor (1%). La dynamique des nouvelles infections, montre une tendance à la baisse de l’épidémie au Sénégal. Les nouvelles infections étaient estimées à 1000 chez les adultes et les enfants en 2015. La distribution de ces nouvelles infections se répartit entre les populations clés. La baisse des nouvelles infections est beaucoup plus importante chez les enfants comparés aux adultes. En 2015, l’infection avait atteint moins de 500 enfants, soit une baisse de plus de la moitié 7 par rapport à 2001 (1300). Cette tendance à la baisse de l’infection à VIH au Sénégal est liée à la précocité et à la régularité des programmes d’accès aux soins et de prévention, comme la prévention de la transmission mère enfant.
Epidémiologie de la transmission mère enfant (TME) du VIH
En Afrique et dans le monde
En 2016, 76% des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès au TARV pour prévenir la transmission du VIH à leurs enfants [28]. Le taux élevé de l’infection à VIH de l’enfant résulte directement du taux élevé de l’infection à VIH chez les femmes jeunes (en âge de procréer) et de l’importance de la TME dans les pays en voie de développement. La TME représente 90% des infections à VIH chez l’enfant. En 2009, l’ONUSIDA avait lancé un appel en faveur de l’élimination de la transmission mère-enfant de l’infection à VIH à l’horizon 2015. Les progrès sont réels : ils ont permis de prévenir en 2015 l’infection par le VIH chez 1,4 million d’enfants dans le monde, dont 1,2 million en Afrique [28]. Grâce à l’expansion des programmes de TARV, qui impliquent désormais toutes les personnes infectées par le VIH, y compris les femmes en âge de procréer, à partir du diagnostic ; de la prophylaxie post exposition chez le nouveau-né de mère séropositive, les taux de TME sont faibles dans le monde. En 2016, la transmission mère-enfant représentait moins de 1% des nouvelles infections à VIH pédiatrique signalées dans la Région européenne de l’OMS [46]. En Afrique 50% des femmes enceintes séropositives seulement ont accès aux TARV pour la prévention de la TME en 2016 .
INTRODUCTION
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