Les principaux acteurs de l’agriculture malgache sont des micro-entreprises constituées de moins de cinq (5) employés et des petites entreprises de moins de quinze (15) employés . La prospection et l’orientation des paysans vers les marchés solvables ainsi que la spécialisation dans des activités « clés » suivant les particularités régionales s’avèrent cruciales pour augmenter les revenus générés. Des formations en technique et qualité ont été dispensées aux producteurs de cultures maraîchères par l’Equipe PROSPERER Analamanga (EPRA) afin d’appuyer leur professionnalisation, entre autres, l’initiation au label HOREB . Composé de trois volets : Hygiène, Organisation et Restauration de l’Environnement et de la Biodiversité, le label HOREB est un référentiel qualité servant d’outil pour la commercialisation. Le Programme PROSPERER a pour objectif d’ « améliorer les revenus des ruraux pauvres par la diversification des activités et la promotion de l’entreprenariat rural » et les Micro entreprises rurales (MER) en sont les principaux bénéficiaires ciblés . A la base des actions de cette amélioration de revenus, l’association « cluster fruits et légumes Analamanga (CFLA) » a été initiée en Mars 2011 dans le but de structurer les paysans au niveau régional afin de les rapprocher du marché. Pour appuyer le CFLA, l’EPRA aide à la recherche de partenaires commerciaux et des exportations vers Mayotte ont déjà pu se réaliser grâce au partenariat avec une société d’exportation locale. L’EPRA projette également de mettre en place, en collaboration avec la Chambre du Commerce et de l’Industrie d’Antananarivo (CCIA), des points de vente répartis dans les périphéries de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA). Une étude de faisabilité a été effectuée sur la mise en place de ces points de vente qui serviront au commerce des produits des membres de l’association CFLA.
Institutions concernées
Le Programme de Soutien aux Pôles de Micro-Entreprises Rurales et aux Economies Régionales (PROSPERER) qui se trouve sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture (MINAGRI) n’a pas d’unité de coordination du Programme (UCP) mais cette fonction a été dévolue à la Fédération des Chambres de Commerce d’Industrie, d’Artisanat et d’Agriculture (FCCI). Mis en place en 2007, le PROSPERER a pour objectif de promouvoir l’augmentation des revenus des populations vulnérables par la consolidation des Micro entreprises rurales (MER) au niveau local et régional . Au sein de chacune des régions d’intervention du PROSPERER, les districts ciblés offrent le meilleur potentiel de développement de pôles de micro-entreprises au sein des filières de production et des clusters d’artisans et de services. Les interventions de PROSPERER Analamanga depuis sa mise en place concernent les domaines de l’éducation de base et de la formation professionnelle . Les producteurs de fruits et légumes sont particulièrement considérés grâce à la mise en place de l’association Cluster Fruits et Légumes Analamanga (CFLA). Cette association se trouve être la consécration de toutes les formations antérieures. En effet, elle est supposée contribuer grandement au problème de commerce inéquitable.
Statut provisoire du CFLA
Des éléments du statut provisoire de l’association CFLA sont utilisés comme matériels dans l’étude, en particulier les objectifs et motivations du CFLA , l’organigramme et les descriptions de postes .
L’étude de faisabilité
Un document intitulé « Etude de faisabilité pour la mise en place de 40 points de vente de produits agricoles dans la région d’Analamanga » qui relate l’étude de marché effectué par un bureau d’étude fait l’objet de matériel. Dans le contenu de ce document, les principaux points de la stratégie marketing ont été tirés .
Lacune dans la communication et inégalité d’accès aux informations pour les membres selon le district d’après la typologie
Lacune dans la communication
A la base de la discussion se trouve une lacune dans le système de communication. Pour le District de Manjakandriana (type 1), les attentes par rapport à l’adhésion des membres sont basées sur la communication et l’implication sérieuse du CFLA. Les attentes concernant des dons de matériels signifient que la fonction de l’association est toujours confondue avec celle des projets de développement. Les Communes rurales pour le District de Manjakandriana sont éloignées de la route bitumée avec des pistes en mauvais état. Les communications par téléphone sont limitées par le réseau des opérateurs téléphoniques et le petit nombre de ménages ayant accès à l’énergie solaire pour l’électricité. Les malentendus sont le fruit d’une sensibilisation unique et sans évaluation de la compréhension des membres potentiels avant leurs inscriptions dans le CFLA. Géographiquement, le District de Manjakandriana et certaines Communes des Districts d’Ambohidratrimo et d’Andramasina et sont les plus éloignés du centre-ville d’Antananarivo et les plus enclavés à cause de l’état des routes. Il est fréquent que les membres se trouvant dans le District de Manjakandriana ne soient au courant des activités des autres districts que lors des assemblées générales. Ceci est causé par l’absence de membre du bureau du CFLA dans la zone en plus de l’enclavement et l’éloignement géographique. Le District d’ Ambohidratrimo (Type 3) présente les mêmes malentendus mais les attentes et feed-back des membres y sont plus précises : amélioration de la commercialisation et augmentation des revenus globaux. Cet avantage de précision est dû à des campagnes fréquentes pour attirer de nouveau membre grâce à la mobilisation du viceprésident actuel du CFLA qui habite ce District d’Ambohidratrimo.
La communication est meilleure dans les Districts d’Avaradrano et d’Andramasina (Type 2) car ils sont plus proches du centre-ville où les réunions et diverses formations du CFLA se tiennent. Ces Districts ont également déjà bénéficié de précédentes activités du PROSPERER Analamanga. Ainsi, les attentes et feed-back des membres y sont les plus précis et bien ciblés car ils concernent des problèmes directement liés à la commercialisation et aux projets du CFLA.
Inégalité d’accès aux informations
Les informations concernent les semences disponibles, les techniques de production, les prix des produits sur le marché, les caractéristiques des produits recherchés par les acheteurs, etc. Ces informations concernent également chaque activité du CFLA. L’accès aux informations est différent selon le District car les membres du bureau du CFLA sont les plus avantagés et ainsi que leurs Communes et parfois leurs Districts respectifs.
Des quantités élevées à des prix intéressants mais présentant des contraintes
Chiffres d’affaire et quantités intéressantes pour Mayotte
Les chiffres d’affaire et les quantités expédiées pour Mayotte sont élevés car l’exportation n’est intéressante pour la société qu’à un certain niveau de quantité. Les quantités faibles par rapport à des chiffres d’affaire élevés signifient que les produits expédiés occupent moins de place mais avec plus de valeur ajoutée. De plus, la fréquence trimestrielle convenue est devenue mensuelle à partir de la seconde expédition. Toutefois, cette fréquence n’est pas stable et les commandes ont une tendance spontanée. Ainsi, les quantités sont élevées alors que les commandes sont passées quatre à cinq jours avant la date de livraison. Ceci ne laisse pas assez de temps à l’association pour la collecte et les conditionnements. Les commandes ne sont alors jamais satisfaites à 100%.
Les opérateurs de Toamasina et Nosy-Be sont des partenaires commerciaux de l’organisation paysanne à Ambohimanambola. Les expéditions sont faciles à organiser car les quantités sont faibles mais à fréquence élevée qui sont respectivement deux et une fois par semaine. Toamasina est actuellement le plus important partenaire commercial d’Ambohimanambola en termes de chiffres d’affaire et de quantité de produits. Les variations des quantités de produits expédiés pour Toamasina sont dues à la présence ou non de produits à feuilles (poireaux, petsay, céleris et thy-sam). Les expéditions vers Nosy-Be sont de faible quantité car le partenariat est récent (quatre mois) mais elles sont de plus en plus importantes.
Ecarts de triage
Le manque de précision sur les normes de calibre des produits dans le contrat entraine des écarts du triage de plus en plus importants pour les expéditions vers Mayotte. En effet, les exigences des clients, et donc de la société d’exportation, sont de plus en plus restrictives tandis que les prix ne restent inchangés. Ainsi, Les produits rejetés doivent alors être vendus rapidement et souvent à perte. Si les écarts de triage sont trop élevés, le prix des produits pris par la société d’exportation ne compensent même pas celui des produits rejetés vendus à perte. Néanmoins, le conditionnement crée des emplois temporaires pour les producteurs à proximité d’Ambohimanambola. De plus, les salaires octroyés par l’association CFLA mais sont convenables (3 000Ariary/8h de journée de travail) avec des repas et des heures supplémentaires payées ainsi que des droits d’allaitement pour les jeunes mères.
Les écarts de triage pour Nosy-Be augmentent mais proportionnellement avec les quantités expédiées car les normes de produits recherchées sont bien précisées. Les écarts de triage pour Toamasina sont quasi-nuls car les produits de petites calibres sont tous acceptées mais à des prix différents. Ainsi, les produits rejetés sont constitués principalement de ceux qui sont abîmés ou ne correspondant pas à la maturité commerciale exigée.
Introduction |