Standards de pratique en santé mentale

Standards de pratique en santé mentale

Les standards de pratique (OIIQ, 2016) permettent d’encadrer les pratiques infirmières auprès d’une clientèle exigeant des soins particuliers et un suivi adapté à leur trouble de santé. Selon ces standards, l’infirmière offre en tout temps des soins de qualité dans le cadre d’une relation thérapeutique. Elle doit évaluer la condition physique et mentale, exercer une surveillance clinique, assurer un suivi infirmier adéquat, appliquer les principes de base en sciences infirmières et les interventions appropriées selon les meilleures pratiques.

Dans le cadre de ses fonctions, l’infirmière réalise les standards de pratique qui touchent la gestion des situations de santé à risque, la coordination des soins et assure la continuité auprès des différentes ressources mises à la disposition du client tout en faisant preuve de leadership et en favorisant une collaboration intraprofessionnelle, interprofessionnelle et intersectorielle. De plus, l’infirmière doit être en mesure d’appliquer des programmes de prévention et de promouvoir la santé mentale (OIIQ, 2016). Les standards de pratique spécifiques à la santé mentale  exigent à l’infirmière d’avoir développé son jugement clinique.

Ces standards sont utiles pour les enseignants qui désirent former adéquatement l’étudiante qui aura à travailler auprès de la clientèle atteinte d’un trouble de santé mentale. De plus, les standards de pratique sont utilisés lors du stage en santé mentale et permettent de mieux outiller les étudiantes à répondre aux besoins de la clientèle.

Cas traceurs 

Le concept des cas traceurs a été développé par l’OIIQ dans la mosaïque des compétences cliniques (Bellavance, Leprohon, Lessard, & Lévesque-Barbès, 2009). Ce sont des situations cliniques pour lesquelles toute infirmière doit avoir développé des connaissances et des habiletés au cours de sa formation. Le développement des cas traceurs a été fait selon l’importance et la répétition du problème de santé rencontré dans le milieu clinique.

Dans le domaine de la santé mentale, l’OIIQ a défini huit cas traceurs afin de guider la formation de l’ étudiante et développer son jugement clinique. L’étudiante ayant été exposée aux situations cliniques définies par les cas traceurs est mieux préparée à soigner et à intervenir adéquatement face à des clients souffrant de troubles mentaux. Ces cas traceurs sont les suivants: les déficits cognitifs, la dépression, le trouble bipolaire, le risque de passage à l’acte agressif, les problèmes psychosociaux tels que la toxicomanie et les idées suicidaires et l’ état psychotique (Bellavance, Leprohon, Lessard, & Lévesque- Barbès, 2009). Ces cas traceurs touchent le développement des compétences cliniques chez l’étudiante pour évaluer un client atteint d’un trouble de santé mentale, interagir, agir et intervenir face à un client souffrant de schizophrénie, de dépression, de maladie affective bipolaire, de toxicomanie/alcoolisme, de démence, de même qu’auprès d’un client présentant des idées suicidaires ou exprimant des épisodes de violence physique ou psychologique.

Compétences cliniques 

Les compétences cliniques doivent être acquises tout au long du programme de formation d’une étudiante en sciences infIrmières. Ces compétences cliniques guident le travail de l’infIrmière et permettent de soigner des clients ayant des besoins particuliers. AfIn de guider la formation, la mosaïque fait ressortir les différentes compétences reqmses pour exercer la profession infIrmière. La mosaïque est divisée en trois composantes : la composante fonctionnelle, la composante professionnelle et la composante contextuelle (Bellavance, Leprohon, Lessard, & Lévesque-Barbès, 2009).

La composante fonctionnelle touche particulièrement la dimension des savoirs et comprend six champs. Le champ scientifIque englobe plus spécifIquement toutes les connaissances qu’une infIrmière doit avoir acquises pour comprendre et interpréter la situation de santé mentale du client. L’infIrmière connait les traitements médicaux qu’elle prodigue à son client.

Elle doit avoir aussi des connaissances phannacologiques et au niveau de la physiopathologie de la maladie mentale du client. Par exemple, l’infmnière comprend l’effet thérapeutique souhaité, les effets indésirables ainsi que les taux de toxicité des médicaments qu’elle administre à la clientèle atteinte d’un trouble de santé mentale.

L’observance du traitement et les interactions avec d’autres produits ou substances ainsi que la difficulté à reconnaitre le dosage thérapeutique idéal pour chaque personne constituent les principales difficultés rencontrées par les professionnelles de la santé (Gisev, Bell, McLachlan, Chetty, & Chen, 2006). L’infinnière doit être alerte aux signes complexes et parfois subtils de l’effet de la médication pour s’assurer d’offrir des soins de qualité à son client et répondre aux besoins de celui-ci.

Le champ suivant est le champ relationnel. Comme son nom l’indique, ce champ touche le savoir qu’une infmnière doit posséder pour établir une relation d’alliance et développer des habiletés communicatives pour enseigner ou conseiller le client. L’infinnière, entre autres, connait et applique des principes de communication et d’enseignement.

Par exemple, pour la clientèle en santé mentale, l’infinnière communique de manière à créer une relation d’aide et de confiance avec son client en utilisant, entre autres, l’entretien motivationnel lors de rencontres avec ses clients atteints d’un problème de santé mentale. De plus, l’infinnière se doit de maîtriser les mécanismes pennettant d’assurer le respect des droits du client.

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Le champ éthique et déontologique touche les savoirs concernant la justification d’une décision que l’infmnière prend et traite les obligations envers le client et sa famille. L’infirmière doit être en mesure de respecter les valeurs de la profession et connaitre les obligations déontologiques de celle-ci. Par exemple, l’infirmière est tenue au secret professionnel et à la confidentialité face au client.

Le champ juridique englobe tout ce qui a trait aux lois et aux règlements de la profession. En santé mentale, il arrive souvent que des notions en lien avec la loi de même que certaines restrictions juridiques soient appliquées, ce qui fait en sorte qu’elles doivent être connues par l’étudiante. Par exemple, le champ juridique nécessite que l’infirmière comprenne et distingue la garde en établissement de la garde préventive afin de gérer adéquatement les soins, traitements et exigences en lien avec ce type de garde.

La composante professionnelle touche le côté intervention et évaluation qu’une infirmière doit être en mesure de faire lors des soins et services offerts aux clients. Cette composante est divisée en trois champs: l’évaluation clinique, les interventions cliniques et la continuité des soins. Chacun de ces champs est subdivisé en dimensions, ce qui permet de définir les compétences de façon plus détaillée.

L’évaluation clinique englobe trois dimensions: l’évaluation initiale, l’évaluation en cours d’évolution et les constats de l’évaluation. Ce champ comprend les activités réservées d’une infirmière. L’évaluation de la santé mentale du client est au centre des activités réservées de cette profession.

L’évaluation initiale concerne le portrait « de la situation de santé du client» (Bellavance, Leprohon, Lessard, & Lévesque-Barbès, 2009). L’infirmière développe des habiletés pour effectuer une évaluation initiale et déceler des problèmes de santé chez le client.

L’évaluation en cours d’évolution vise à utiliser des activités de surveillance clinique, à les appliquer et à évaluer l’état de santé du client. L’infirmière assure cette surveillance et évalue les résultats des interventions qu’elle a mises en place. Les constats de l’évaluation touchent l’analyse et l’interprétation des données recueillies par l’infirmière tout au long de l’évaluation initiale du client en plus de l’inscription, au plan thérapeutique infirmier [pTI], des éléments de surveillance du client. Cette dimension nécessite le développement du jugement clinique de l’infirmière.

En santé mentale, l’infirmière doit être en mesure d’effectuer une évaluation adéquate et ciblée de l’état de santé mentale du client. Par exemple, elle reconnait les signes de détresse tels que la dyskinésie et, ainsi, applique des interventions adéquates.

Table des matières

CHAPITRE 1 : PROBLÉMA TIQUE
1.1 Fonnation
l.2 Complexité dans le domaine de la santé mentale
l.3 Compétences cliniques
l.4 Activités réservées et rôle de l’infirmière
1.5 Jugement clinique
CHAPITRE 2: CADRE DE RÉFÉRENCE
2.1 Le modèle de Tanner
CHAPITRE 3 : RECENSION DES ÉCRITS
3.1 Jugement clinique
3.l.1 Développement du jugement clinique
3.l.2 Apprentissage lors de la formation
3.2 Standards de pratique en santé mentale
3.2.1 Cas traceurs
3.2.2 Compétences cliniques
3.2.3 Étudiante face à un client atteint d’un trouble de santé mentale
3.3 Stratégies pédagogiques
3.3.1 Rôle de l’enseignante dans la formation de futures infirmières
3.3.2 Outils existants pour l’enseignante dans le développement du jugement clinique
3.4 Projet de maîtrise
CHAPITRE 4 : MÉTHODOLOGIE
4.1 Cadre de référence et devis
4.2 Échantillonnage, méthode de recrutement et description des participantes à l’étude
4.3 Instruments de mesure
4.3. 1 Grille de perception des étudiantes à l’égard de leur jugement clinique
4.3.2 Questionnaire portant sur la satisfaction des étudiantes au regard de l’utilisation des scénarios simulés comme outil pédagogique en santé mentale
4.4 Description du matériel utilisé
4.5 Cours théorique sélectionné par le projet de recherche
4.6 Déroulement du projet
4.7 Définitions opérationnelles
4.7.1 Jugement clinique
4.7.2 Scénarios simulés
4.7.3 Perception
4.7.4 Satisfaction
4.8 Considérations éthiques
4.9 Avantages et limites de l’étude
4.10 Plan d’analyse
4.11 Résultats et retombées attendues
CHAPITRE 5: PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
5.1 Grille de perception des étudiantes à l’égard de leur jugement clinique
5.1.1 Résultat de la note attribuée par l’étudiante sur la perception de son
jugement clinique pour chacun des concepts
5.2 Questionnaire portant sur la satisfaction des étudiantes au regard de l’utilisation des scénarios simulés comme outil pédagogique en santé mentale
5.2.1 Résultat de la section commentaires du questionnaire
5.1 Participantes
CHAPITRE 6: DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
6.1 Discussion
6.1.1 Perception des étudiantes à l’égard de leur jugement clinique suite au visionnement des scénarios simulés
6.1.2 Satisfaction des étudiantes au regard de l’utilisation des scénarios simulés comme outil pédagogique en santé mentale
6.1.3 Cadre de référence utilisé pour ce projet
6.1.4 Nombre d’étudiantes ayant participé au projet de recherche
6.2 Recommandations
CHAPITRE 7 : CONCLUSION

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