Spectre des infections fongiques à localisation cutanéo-muqueuse

Le Spectre des infections fongiques à
localisation cutanéo-muqueuse

Introduction

 Un champignon est un organisme eucaryote, uni ou pluricellulaire et dépourvu de chlorophylle (ce qui le distingue nettement des végétaux ou métaphytes). Sa structure est constituée d’un thalle (ou mycélium), certains restent unicellulaires (levure). Le champignon est un organisme hétérotrophe, ce qui le rapproche des animaux. (10) Les champignons peuvent présenter plusieurs aspects :  les champignons filamenteux : ils se développent sur leurs substrats nutritifs par un système de filament plus ou moins ramifié appelé thalle.  les champignons levuriformes : dans ce cas, le thalle se réduit à un état unicellulaire. L’aspect classique est celui d’une levure de forme ronde ou ovalaire.  les champignons dimorphiques : ils se présentent dans l’environnement sous forme filamenteuse produisant des spores et dans les tissus parasités sous forme de « levure » 

 Agents pathogène

 Les levures On retrouve trois genres de levures pathogènes pour l’homme : Candida, Cryptococcus et Malassezia 

Les Candidoses

 Les candidoses sont des infections cosmopolites provoquées par des levures appartenant au genre Candida. Ce dernier est incriminé dans plus de 80% des infections à levures 

 Agent pathogène

 Le genre Candida compte actuellement 166 espèces et regroupe des levures non pigmentées, non capsulées, à bourgeonnement multilatéral, productrices ou 10 non de filaments (C. albicans, C. glabrata) et donnant des colonies blanches, crémeuses et en culture (2). Au Sénégal, la prévalence des différentes espèces identifiées est de 52,75% pour le Candida albicans, 4,40% pour le Candida tropicalis, 4,40% pour le Candida glabrata et 1,1% pour le Candida dubliniensis. Les autres espèces de levures sont constituées de Candida lusitaniae (0,55%) et de Candida kefyr (0,55%) 

 Facteurs de risques

 Plusieurs facteurs de risque peuvent être associés à l’infection à Candida :  Facteurs intrinsèques liés à l’hôte qui peuvent être physiologique tels que l’âge (les nouveau nés) et la grossesse (risque élevé de candidose vaginale durant le troisième trimestre de la grossesse), locaux tels que la transpiration, la macération, l’humidité, diverses microlésions ou liés aux terrains ou maladies sous-jacentes tels que l’hémopathie, un cancer ainsi que toutes les maladies entrainant un affaiblissement de l’état général ou de l’immunité, le diabète par exemple.  Facteurs extrinsèques et/ou iatrogènes, antibiothérapie à large spectre, traitements chirurgicaux, cathéters, brulures… 

 Aspects cliniques  

Candidose buccale

La candidose orale ou muguet est une infection fréquente chez le sujet âgé, le porteur de dentier, le nourrisson ou les sujets immunodéprimés. Il existe de nombreuses variantes cliniques de la candidose . Figure I : Différents aspects cliniques d’une candidose buccale  Candidose génito-urinaire o Vulvo-vaginite à Candida : les symptômes les plus évocateurs sont l’existence de leucorrhées abondantes, granuleuses, blanchâtres et d’un prurit vulvaire souvent intense. o les balano-posthites à Candida : elles se manifestent par une irritation intense de la muqueuse, sans ulcération avec enduit blanc jaunâtre et caséeux dans les replis du sillon balano-préputial. o Les candidoses urinaires : les urétrites se limitent souvent à une méatite mais peuvent réaliser un écoulement purulent avec des douleurs mictionnelles. Elles n’affectent très souvent que les segments antérieurs (3).  Intertrigo candidosique L’aspect caractéristique d’un intertrigo est un érythème suintant avec enduit crémeux blanchâtre au fond du pli qui est volontier crevassé. (3) On peut observer :  Un intertrigo des grands plis : il concerne les plis inguinaux, axillaires, abdominaux, sous mammaires, interfessiers…  Un intertrigo des petits plis : il s’agit d’un intertrigo-palmaire et plus rarement intertrigo-plantaire. Il est fréquent et se rencontre le plus souvent chez les sujets dont les mains sont soumises de façon répétitive à l’humidité ou à des traumatismes répétés . Figure II : Exemple d’un intertrigo interdigital (Atlas de mycologie).  Candidoses des ongles Les onychomycoses à Candida spp sont beaucoup plus fréquentes aux mains qu’aux pieds. Les femmes sont plus fréquemment atteintes car elles sont plus souvent exposées aux principaux facteurs de risques locaux que sont : les contacts prolongés et répétés avec l’eau et les produits d’entretien, le port de gants de protection, les microtraumatismes et les abus de soins de manucure. La contamination résulte d’une auto-inoculation à partir d’un foyer digestif ou génital. Candida albicans est l’espèce la plus souvent incriminée. Classiquement, l’onychomycose à Candida débute par une atteinte des tissus péri-unguéaux (périonyxis) .Figure III : Image d’une onychomycose à Candida 13  Candidose cutanéo-muqueuse chronique Elle se manifeste habituellement dans la première ou la deuxième enfance par une infection orale, de la peau et des phanères qui rechutent malgré le traitement 

 Malassezia furfur 

Agent pathogène 

On le trouve chez l’homme à l’état commensal (sur la peau) des champignons du genre Malassezia. Cette levure lipophile peut se présenter sous plusieurs formes : ovale, arrondie (habituellement en amas de 10 à 30 éléments en forme de grappes), pseudo-filamenteuse (filaments courts épais, flexueux, non ramifiés et non septés). Le type de bourgeonnement de la forme levure ovale est caractéristique du genre, unipolaire à base large soulignée par une collerette

Facteurs favorisants 

Ils prolifèrent dans l’épiderme en produisant un mycélium sous l’influence de différents facteurs propre à l’hôte : peau grasse ou application de corps gras sur la peau, chaleur, humidité, sudation, grossesse, hypercorticisme ou immunodépression. Il existe probablement une prédisposition génétique. 

Aspects cliniques

 On décrit classiquement cinq entités cliniques : Pityriasis versicolor : cette dermatose siège sur le thorax et le cou mais peut s’étendre à tout le corps (sauf sur la paume des mains et sur la plante des pieds). Il s’agit de macules de couleur chamoise et finement squameuse (signe du copeau) qui s’étendent de façon centrifuge. Dermite séborrhéique : elle siège au niveau du visage. Cette dermatose est favorisée par le stress et l’immunodépression.

Table des matières

INTRODUCTION
RAPPEL SUR LE DIABETE SUCRE
I. Diabète de type
1. Physiopathologie
2. Signes cliniques
II. Diabète de type 2
1. Physiopathologie
2. Signes cliniques
III.Complications infectieuses du diabète sucré
RAPPEL SUR LES MYCOSES SUPERFICIELLES
I. Introduction
II. Agents pathogènes
1. Les lévuloses
1.1Candidoses
a. Agents pathogènes
b. Facteurs de risques
c. Aspects cliniques
1.2 Malassezia furfur
a. Agent pathogène
b. Facteurs favorisants
c. Aspects cliniques
1.3Trichosporon
a. Agent pathogène
b. Facteurs favorisants
c. Aspects cliniques
2. Les dermatophyties
2.1. Définition
2.2. Agents pathogènes
2.3. Facteurs favorisants
2.4. Physiopathologie et anatomopathologie
2.5. Aspects cliniques
a. Lésions de la peau glabre
b. Lésions du cuir chevelu : teignes
c. Lésions des poils
d. Lésions des ongles : onyxis ou onychomycoses
e. Dermatophytides
3. Les moisissures
3.1. Définition
3.2. Agents pathogènes
a. Aspergillus sp
b. Fusarium sp
c. Scorpulariopsis sp
d. Acremonium sp
e. Paecilomyces sp
f. Les pseudo-dermatophyties
III. Diagnostic biologique
1. Diagnostic mycologique
1.1. Prélèvement
1) Le matériel
2) Modalités du prélèvement
1.2. Examen direct
1) Techniques
2) Résultats
1.3. Cultures
1) Milieux de cultures
2) Ensemencement
3) Démarches d’identification au laboratoire 30
IV. Traitements
1. Les polyennes
2. Griséofulvine
3. Flucytosine
4. Les dérives azolés
5. Les allylamines
6. Autres antifongiques
METHODOLOGIE
I. Cadre de l’étude
II. Type d’étude
III. Population d’étude
1. Critères d’inclusion
2. Critères de non inclusion
IV.Procédure d’échantillonnage et nombre de sujet à inclure
V. Collecte de données
1. Outils de collecte
2. Variables à recueillir
VI.Méthodes biologiques
1. Prélèvement
2. Examen direct
3. Culture
4. Identification
5. Saisie, analyse de données
RESULTATS
I. Caractéristiques générales de la population d’étude
1. Age
2. Sexe
3. Statut du patient
4. Statut matrimonial
5. Type de diabète
6. Etat glycémique des participants
7. Lessive et habitude de vie
II. Type de lésion et nature des prélèvements mycologiques
1. Type de lésion
2. Nature du prélèvement mycologique
III. Résultats des examens
1. Résultats de l’examen microscopique
2. Résultats de l’identification mycologique
2.1. Fréquence globale des agents fongiques
2.2. Fréquence des agents fongiques selon le type de prélèvement
2.2.1 Cuir chevelu
2.2.2 Résultats de l’examen des ongles
2.2.3 Résultats de l’examen des autres produits pathologique
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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