Soulager la douleur par un traitement pharmacologiquef

Soulager la douleur par un traitement pharmacologique

Les méthodes de traitement de la douleur en médecine vétérinaire sont bien développées, et en théorie bien adaptées aux espèces d’élevage. Les traitements thérapeutiques disponibles chez les oiseaux et les poissons sont moins nombreux du fait de différences physiologiques et du faible nombre d’études chez ces espèces.

En pratique, les traitements analgésiques et médicamenteux réellement autorisés sur un animal destiné à la production de denrées alimentaires sont peu nombreux en raison de certains freins (marché pharmaceutique réduit, limitation des risques de résidus médicamenteux, délivrance aux éleveurs).

A ce titre, les traitements pharmacologiques interviennent plutôt en dernier recours et la priorité est plutôt accordée à la prévention (voir paragraphe 5.2.). Lorsque les sources de douleur ne peuvent être évitées (« supprimer ») ou améliorées (« substituer »), la possibilité d’administrer un traitement contre la douleur (« soulager ») devient alors un besoin éthique.

Principes généraux du traitement de la douleur en médecine vétérinaire

Le traitement de la douleur peut être préventif (dans le cadre d’une intervention chirurgicale) ou curatif (pour une douleur déjà établie). Il vise à supprimer ou à réduire la perception initiale de la douleur (nociception*), mais aussi la composante émotionnelle souvent associée à l’évènement douloureux.

Le traitement de la douleur doit prévenir la mise en place, à court terme, d’un état d’hypersensibilité secondaire (notamment postopératoire) sous-tendu par le phénomène physiologique du « wind-up » (ou encore d’embrasement).

Enfin, il faudra prévenir sur le plus long terme la mise en place d’un état d’hyperalgésie*. Le traitement de la douleur vise donc principalement à réduire les conséquences physiologiques d’un traumatisme ou d’une lésion tissulaire telles que :

• l’hyperalgésie : exagération de la douleur au site du traumatisme, principalement d’origine inflammatoire locale ; • l’allodynie : douleur provoquée par de simples stimuli d’ordinaire non douloureux (touché, pression) jusqu’en dehors de la zone tissulaire traumatisée, d’origines inflammatoire et/ou spinale ;

• la sensibilisation centrale : douleur d’intensité croissante dans le temps, d’origine spinale et supraspinale ; • les douleurs persistantes (douleur répondant peu aux traitements conventionnels) et chroniques (douleurs perdurant au-delà de la guérison du trauma tissulaire qui en est à l’origine) ; • le stress associé aux douleurs : baisse de production, diminution de l’état général, retard de cicatrisation. 

Certaines lignes de conduite générale ont été recommandées (Anderson & Muir, 2005b) : • traiter, si possible, tout animal devant subir une intervention à caractère douloureux (intervention chirurgicale par exemple), de manière à en limiter à l’avance la douleur durant l’intervention : c’est l’analgésie préventive ; • traiter de façon systématique les douleurs faisant suite à une intervention chirurgicale : c’est l’analgésie interventionnelle ;

• traiter, si besoin, toute douleur aiguë (traumatisme) ou chronique (par exemple : boiterie) de façon à en limiter les symptômes et les répercussions économiques et physiologiques : c’est l’analgésie de secours. Pour suivre l’efficacité de l’analgésie postopératoire ou bien adapter le dosage d’une analgésie de secours, il convient de connaître et reconnaître certains signes cliniques d’un animal en état de douleur (cf. Chapitre 3).

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