Evaluation du Paquet intégré de services de santé maternelle, néonatale et infantile, VIH, tuberculose et paludisme
Situation épidémiologique des trois maladies prioritaires
Paludisme
La situation épidémiologique du paludisme au Sénégal est marquée par une double évolution entre 2008 et 2013 : a) une baisse de la prévalence, b) une augmentation de l’incidence. La prévalence parasitaire nationale a baissé de 2008 à 2013, passant de 5,9% en 2008 à 2,8% en 2013. Cette prévalence présente des disparités car la zone du Sud (Ziguinchor, Tambacounda, Sédhiou, Kolda, Kédougou) ont des chiffres élevés allant jusqu’à 9,1%. Pour la zone centre (Diourbel, Kaolack, Fatick, Kaffrine), elle est de 2,2% ; pour la zone ouest-nord (Dakar, Thiès, Louga, St Louis, Matam), elle est de 0,7%. L’incidence palustre est caractérisée par une augmentation de 14‰ à 27‰ 18 entre 2009 et 2013. Toutefois dans les cinq régions du sud elle est passée de 25,36‰ (2009) à 35,03‰ en 2012.
Tuberculose
La tuberculose (TB) reste encore un problème de santé prioritaire au Sénégal. Les estimations de l’OMS des taux de mortalité, prévalence et incidence ne montrent qu’une baisse faible de leurs niveaux entre 1990 et 2011 passant respectivement de 24 à 19, de 231 à 200 et de 138 à 136 pour 100 000 habitants. Les données épidémiologiques sur la TB montrent une augmentation du nombre de nouveaux cas notifiés de 2003 à 2013. Le taux de notification des cas de TB toutes formes (nouveaux cas TPM+, rechute, TPM-, TEP) est resté stationnaire depuis 10 ans autour de 87 cas pour 100 000 habitants avec un pic à 95 en 2013.
VIH
Le Sénégal est un pays à épidémie concentrée avec une prévalence de 0,7% dans la population générale et des prévalences de 18,5% chez les professionnels du sexe (ENSC, 2010), de 18,5% chez les hommes ayant de rapports sexuels avec d’autres hommes (ELIHoS, 2013) et de 10,2% chez les consommateurs de drogues intraveineuses (UDSEN, 2011). On note une féminisation de l’épidémie malgré une tendance à la baisse. Selon les résultats de l’EDS 5, le taux de séroprévalence de 0,8% chez les femmes de 15-49 ans est supérieur à celui des hommes de la même tranche d’âge qui est de 0,5%. Le ratio d’infection femme/homme, est passé de 2,25 en 2005 (EDS4) à 1,6 en 2010 (EDS5). Les régions les plus touchées sont : Kolda (2,4%), Kédougou (1,7%), Tambacounda (1,4%), Sédhiou (1,1%), Kaolack (1,1%), Ziguinchor (1%), Fatick (1%). Selon les résultats des estimations et projections, le Sénégal en 2012, compte 43 000 personnes vivant avec le VIH, dont 37 000 sont des adultes parmi lesquels 65% sont des femmes. Les nouvelles infections par le VIH sont estimées au nombre de 2 000 en 2012. On observe une baisse régulière estimée à 58% du nombre des nouvelles infections depuis l’année 2001
Les piliers du système de santé
L’OMS a défini six piliers sur lesquels repose le système de santé : la direction et la gouvernance, le financement de la santé, les ressources humaines, l’information sanitaire, les technologies et infrastructures, l’offre de services. Le renforcement de l’offre de services intégrés est une priorité en raison de la verticalité des interventions concernant la santé de la mère et de l’enfant, le VIH, la TB et le Paludisme au niveau des structures sanitaires. L’intervention consiste à la mise en cohérence d’un Paquet Intégré de Services (PIS) qui garantit une meilleure qualité de service pour la santé maternelle et néonatale, la prise en charge du VIH, de la Tuberculose et du Paludisme. Le PIS offre ainsi à tout client la possibilité de disposer de l’ensemble des services nécessaires [1-4]. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Renforcement du Système de Santé (RSS) financé par le Fonds Mondial et piloté par la Division de Lutte contre le Sida et les IST (DLSI), Il a été défini un Paquet de Services Intégrés de Santé de la Reproduction, VIH/Sida, Tuberculose et Paludisme (PIS).
Définition opérationnelle du Paquet Intégré de Services
Un paquet de service intégré a différentes significations pour différentes personnes. Une définition opérationnelle claire est importante pour traiter ce sujet. Dans ce travail, deux définitions sont retenues : Un Paquet de Services Intégrés est l’organisation et la gestion des services de santé afin que les gens obtiennent les soins dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin, d’une manière qui leur convient, afin d’atteindre les résultats escomptés et économiser de l’argent (notre traduction). Le paquet intégré de services dans le domaine de la santé renvoie à un ensemble de services essentiels intégrant un nombre limité de prestations liées à la santé du patient mis en œuvre à une certaine échelle et selon un délai précis. 20 L’intégration des interventions dans un contexte «approche programme» suppose qu’à chaque contact d’un patient avec une structure sanitaire l’intervention de sa motivation est couverte en plus des autres qui n’étaient pas le motif de son déplacement.
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