Situation entomologique avant la mise en service d’un barrage

Barrage de Kandadji Situation Entomologique avant la mise en service du barrage

La construction de barrage est une activité très ancienne. Les premiers ouvrages connus remontent à 5000 ans et se situent au Proche Orient. Elle n’a cessé de se développer depuis ; surtout à partir de 1950, pendant l’ère de développement d’après-guerre, lorsque les infrastructures à grande échelle étaient considérées comme des symboles de fierté patriotique et de progrès technologique. Un nombre croissant de barrages a été construit au fur et à mesure de la croissance démographique et du développement économique. Au XXème siècle de nombreux barrages de plus en plus gigantesques ont été érigés le long des cours d’eau. Le dernier exemple en date concerne la construction du plus grand barrage du monde décidée par la Chine : édifiée sur le fleuve Yangtze. Son lac de retenue fera 600 km de long et contiendra 40 milliards de m³ d’eau (5). En 2001, la superficie totale sous irrigation dans le monde était estimée à 272 millions d’hectares (ha) par rapport aux 139 millions d’ha en 1961. Parallèlement, on estime qu’au moins 45 000 grands barrages et 800000 petits barrages ont été construits dans le monde entier. A ce jour, près de la moitié des fleuves dans le monde comptent au moins un grand barrage(5). Diverses raisons ont de tout temps motivé de tels aménagements : irrigation et lutte contre la sécheresse ; alimentation en eau des populations ; régulation de crues et production d’énergie électrique, etc. Les grands barrages offrent à la société des bénéfices considérables mais imposent également des impacts négatifs non négligeables, que ce soit dans le domaine environnemental, économique ou social. Jusqu’à une époque encore récente ; décideurs et entrepreneurs considéraient les barrages uniquement sur la rentabilité économique sans en voir l’impact sur l’environnement ; encore moins sur la santé et la prolifération des vecteurs des maladies (6, 8,9, 22). La relation entre aménagement hydro agricole et conséquences sanitaires ; la dichotomie entre bénéfice socio-économique et coût sanitaire est particulièrement évidente. Trop souvent, les conséquences sanitaires d’aménagements hydro agricoles sont observées a posteriori alors que dans l’idéal ; l’aménagement devrait incorporer toute une série de mesures visant à prévenir et à traiter les retombées sanitaires prévues ou non.

Les sites des barrages et leurs périmètres sont l’objet de modifications hydrologiques, géodynamiques et éco systémiques favorisant la transmission des maladies liées à l’eau et la prolifération de certains vecteurs de maladies (1, 3, 15, 17, 22, 28, 34). Les données, concordantes, montrent que l’impact des barrages sur la santé humaine concerne essentiellement le paludisme, la bilharziose, l’onchocercose, la filariose de Bancroft, la dracunculose mais également le SIDA du fait des flux migratoires (15, 17, 22). D’une façon générale, Les conditions écologiques créées offrent à certaines espèces animales ou végétales des conditions propices à leur développement ; et leur aptitude à transmettre les maladies. En effet, dans ces grandes étendues d’eau, l’extension des biotopes aquatiques et l’eutrophisation concourent à favoriser l’installation et la multiplication d’invertébrés (les culicidés et les mollusques) vecteurs des maladies, et de la flore. Cependant, d’autres espèces de la faune, notamment les moustiques, peuvent disparaître ou se développer sélectivement dans de petits territoires. Il en est de même des plantes flottantes dont la laitue d’eau (Pistiastriatiodes) ou la jacinthe d’eau (Eichorniacrassipes), considérées comme gîtes aquatiques des insectes vecteurs et de mollusques hôtes intermédiaires de maladies. En outre, tout barrage de par ses dimensions, sa localisation géographique et son potentiel de production énergétique ou agricole crée un espace vital qui attire un flux de populations et les expose à des pathologies impliquant des accidents de travail et les maladies vectorielles en passant par les infections transmissibles telles que la tuberculose, les maladies sexuellement transmissibles (MST) et les atteintes respiratoires. Certaines sont spécifiques à des zones géographiques ; c’est le cas des endémies parasitaires comme le paludisme, les filarioses, la bilharziose et les trypanosomiases d’autres sont plus ou moins cosmopolites. Quel que soit le cas, la construction d’un barrage a sur l’environnement et sur l’homme des conséquences fort variées qu’il faut évaluer avec soin afin d’être certain que les bénéfices qui en découlent sont supérieurs aux coûts (34). En effet, « un aménagement bien conçu et bien géré devrait être synonyme de l’élévation du niveau de vie et de meilleure santé» (10). Il est dès lors impératif de faire la situation des vecteurs de maladie existants sur le site du futur barrage de Kandadji situé à 180 km en amont de Niamey sur le fleuve Niger afin de prendre des mesures pour minimiser les conséquences néfastes de la construction de ce barrage sur les populations riveraines d’où le choix de notre thème : « Barrage de Kandadji : Situation entomologique avant la mise en service du Barrage »

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