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Le secteur agricole et non agricole
Le secteur agricole
La spécificité de l’économie comorienne, évoquée dans le premier chapitre, explique la structure de l’emploi. Ce secteur y inclus la pêche et l’élevage, regroupe 57,4% des emplois, si on réunit les activités manœu vrées en milieu « urbain », en apprentissages et en aides familiales. En effet, 80 à 90% de ces occupations ont eu lieu dans les zones rurales, bien que la distinction entre « rural » et « urbain » soit parfois difficile à opérer dans le pays. Évidemment, la structure de cette composante du système productif s’oppose d’une île à l’autreA. titre d’exemple, à Anjouan, elle englobe 72,0 ; 65,8 et 65,8% respectivement des éleveurs, des pêcheurs et des agriculteurs vivriers. Ainsi, le secteur agricole occupe 62,9% de l’emploi dans cette île, contre 50,1% en Grande Comore.
Dans ce secteur, la prédominance des femmes est beaucoup plus remarquable, précisément dans l’agriculture vivrière 57,2%, contre 42,8% des hommes. D’après l’EIM, le secteur agricole renferme 66,9% des emplois féminins et 51,2% des emplois masculins. Naturellement, les femmes n’occupent que rarement l’élevage et la pêche. Enfin, il est à noter que les gens qui travaillent dans l’agriculture appartiennent particulièrement aux ménages pauvres. Les familles pauvres sont employés à 41,4%, contre seulement 21,6% pour les ménages riches, dans le secteur agricole.
Le secteur informel non agricole
Ce secteur constitue une autre composante du système productif comorien. La contribution des micro-entrepreneurs et des indépendants du secteur informel à l’emploi national s’élève à 16,2%. Les activités dece secteur sont plus exercées dans les campagnes que dans les villes, notamment les indépendants de ce secteur sont localisés dans les zones rurales. Toutefois, en milieu urbain, la part de l’emploi informel est de 24,4%, comparée à 14,3% des zones rurales. Compte tenu de l’importance de la capitale (MORONI), l’emploi de ce secteur est plus important à la Grande Comore. Il est à souligner que le rôle des femmes dans le secteur informel non agricole est important. En effet, le secteur fournit 19,5% de l’emploi féminin, bien que la plupart d’entre elles sont des indépendantes, exerçant des activités plutôt marginales. On souligne aussi que la majeure partie des personnes travaillant dans ce secteur sont issues de familles pauvres (37,6; 37,8 et 24,5%, respectivement pour les pauvres, les intermédiaires et les riches).
b. Le secteur moderne (tertiaire)
Ce secteur regroupe les salariés du public et du privé. Si l’on considère que tous les salariés appartiennent au système productif moderne, ce dernier contribue à 26,3% de l’emploi national. Toutefois, le salariat non protégé prédomine dans le secteur moderne. Naturellement, ce secteur occupe une place centrale dans les villes. A cet égard, il présente 39,1% de l’emploi urbain, contre 18,3% de l’emploi rural. Les disparités prévalent d’une ile à l’autre, et Moroni, à part sa fonction administrative, occupe une place particulière. Ainsi, dans la capitale, la part des emplois salariés est de 58,6% (divisée en 22,0 et 36,6 respectivement des emplois salariés protégés et non protégés) de l’emploi total. Cependant, dans les centres urbains secondaires de la Grande Comore, la part du salariat est également impressionnante (54,0%) et aussi élevée que dans les zones urbaines de Mohéli et Anjouan.
Une autre caractéristique du secteur moderne, c’est la faiblesse de l’emploi féminin. La part des femmes, dans ce secteur, est seulement de 21,1%.
Insertion des individus sur le marché du travailet leurs
caractéristiques.
L’insertion sur le marché du travail tient compte de l’âge et du niveau d’instruction. Les modalités d’insertion sur le marché du travail diffèrent entre les jeunes hommes et femmes. En effet, les jeunes femmes sont plus nombreuses à travailler très tôt dans l’agriculture et le secteur informel urbain, comparativement aux jeunes hommes. Près de 70% des activités des jeunes filles de 24 ans et moins sont dans l’agriculture et dans le secteur informel (indépendantes et micro-entrepreneurs), elles occupent une place minoritaire dans le salariat (9,2%). En revanche, l’accès au marché des jeunes garçons de la même classe d’âge e st plus diversifié: le salariat (essentiellement non protégé), le secteur informel urbain, l’agriculture, l’élevage, et plus précisément la pêche (une activité réservée aux hommes); le salariat occupe une place non négligeable. Dans ces conditions, les filles accèdent au marché du travail par l’intermédiaire de « mauvais emplois », cela les emmène vers des activités à propre compte, souvent marginales. Par contre, les jeunes hommes accèdent au marché du travail plutôt par de « bons emplois » (n otamment le salariat),1 qui jouent un rôle plus important, mais pas exclusif, dans leur carrière professionnelle. Et aussi, la localisation de la main-d’œuvre dans certaines p arties du marché du travail s’explique aisément par la faiblesse du niveau d’instruction. Par exemple, 80,1% des femmes employées sont sans instructions, contre 63,9 pour les hommes.
D. Distribution des gains et sources de revenus
a. Distribution des gains
La compréhension du fonctionnement du marché du travail implique une étude de la distribution des gains des individus, selon les différents segments, ainsi que les relations où prévalent les dotations en capital humain. A cet effet, on remarque que les gains féminins annuels sont plus faibles que ceux des hommes : respectivement, 834 400 et 1 302 000 FC, soit un ratio de 0,641. La distribution des gains en fonction des activités est assez diversifiée. L’éducation est un facteur qui détermine les gains obtenus sur le marché du travail, et que les rendements croissent avec le niveau d’instruction. Le fait d’être un homme augmente les gains annuels de 116,3%, en moyenne. Les salariés non protégés, les agriculteurs et les éleveurs perçoivent des gains inférieurs à ceux des salariés protégés. La ocalisation géographique et le milieu jouent un rôle plus important dans la détermination des gains des individus (par rapport à Moroni, tous les travailleurs des milieux ruraux, et des zones urbaines de Mohéli, obtiennent des revenus inférieurs) ; et le niveau d’instruction secondaire du père affecte positivement les revenus du travail.
b. Source de revenus
L’emploi contribue indirectement à la richesse des individus, mais le revenu est l’élément direct de cette dernière. Aux Comores, les revenus des ménages sont issus de quatre sources majeures :
les gains de l’activité principale est de 36,9% ; l’autoconsommation alimentaire (27,7%) ; la valeur imputée du logement (23,9%) ;
les revenus de transferts externes et internes (2,5%).
En fait, le revenu moyen annuel (699 000 FC) est très proche des dépenses moyennes annuelles (698 600 FC), ce qui explique le faible niveau d’épargne. Par ailleurs, des significations différentes prévalent selon les îles et divers paramètres du chef de ménage ou du groupe. En particulier, si les revenus de transferts, externes et internes représentent 2,5% de l’ensemble des ménages, l’importance des envois de fonds par tête à la Grande Comore, comparativement à Anjouan, est à souligner : 95 400 FC, contre seulement 31 100 FC. De même, l’E IM met en relief l’ampleur considérable des ressources de transferts de ménages, gérées par une femme, comparativement aux ménages masculins (50 800 contre 88 600 FC).
Table des matières
DEDICACES
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
GLOSSAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SITUATION DE L’EMPLOI ET DU CHOMAGE AUX COMORES
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE L’ECONOMIE DU PAYS
Section I : Caractéristiques de l’économie des Comores
1. Présentation des Comores
A. Situation géographique
B. Situation démographique
C. Contexte politique
2. Structure économique du pays
A. Le secteur primaire
a. L’agriculture
a.1. Les produits de rentes
a.2. Produits vivriers
b. La pêche
c. L’élevage
B. Le secteur secondaire
C. Le secteur tertiaire
Section II : Evolution de la croissance économique
1. La notion de PAS
A. Le programme d’ajustement structurel aux Comores
a. L’objectif du PAS aux Comores
b. Les conséquences du PAS
2. L’évolution récente de l’économie
Section III. Situation macroéconomique
1. Politique économique
2. Les indicateurs macroéconomiques
A. Notion budgétaire
a. Définition du budget
b. Equilibre budgétaire
c. Politique budgétaire.
B. Balance de paiement
a. Définition
a1. Les transactions courantes
a.2. Le compte de capital et d’opérations financières
b. Notion de solde de la balance de paiement
3. Le commerce extérieur des Comores
A. Les exportations.
B. Les importations
4. Situation de la dette aux Comores
CHAPITRE II : LES CONCEPTS DE L’EMPLOI.
Section I : Définitions
1. Emploi
2. Chômage
A. La mesure du chômage
B. Population active :
C. Population inactive
D. Chômeurs
Section II : Les différentes formes du chômage
1. Les principales formes :
A. Le chômage conjoncturel
B. Le chômage structurel.
C. Le chômage frictionnel
D. Le chômage saisonnier
2. Les autres formes du chômage
A. Chômage de longue durée
B. Chômage volontaire et involontaire
C. Chômage total, partiel et déguisé
D. Chômage classique, keynésien et technologique
E. Chômage accidentel
F. Chômage résiduel
G. Chômage transféré
H. Chômage caché
I. Chômage cyclique
Section III : Les causes théoriques du chômage
1. Les causes du chômage
A. Selon les grands courants de la pensée économique
a. Les doctrines classiques
b. La théorie néoclassique
c. L’analyse keynésienne
d. La théorie marxiste
B. L’analyse multicritère
a. La relation entre la croissance économique et le chômage
b. La relation entre le chômage et le coût du travail
c. L’impact de la concurrence internationale
d. L’influence du progrès technique
2. Caractéristiques du chômage : la sélectivité
CHAPITRE III : RELATION ENTRE LE MARCHE DU TRAVAIL ET LA PAUVRETE
Section I : Caractéristiques de l’offre de travail
1. Structure et dimension des ménages
A. Ménage monoparental
B. Ménage nucléaire
C. Ménage élargi
2. Structure des ménages et de dépendance
3. Structure de l’offre de travail
A. Le sexe du ménage
B. L’âge des individus
C. Le niveau d’instruction
D. Le niveau de vie des ménages
Section II : Le marché du travail et la pauvreté
1. Le système productif et le dualisme de l’économie
A. Caractéristiques du travail dans les pays en développement
B. Le système productif et la structure dualiste de l’économie
a. Le secteur agricole et non agricole
a.1. Le secteur agricole
a.2.Le secteur informel non agricole
b. Le secteur moderne (tertiaire)
C. Insertion des individus sur le marché du travail et leurs caractéristiques.
D. Distribution des gains et sources de revenus
a. Distribution des gains
b. Source de revenus
E. Statut du travail et pauvreté
a. Les micro-entrepreneurs et la pauvreté
b. Pauvreté et agriculteurs
c. La pauvreté et les salariés.
3. La participation des enfants sur le marché du travail
4. La place des enfants sur le marché du travail aux Comores
5. Le travail des enfants et la pauvreté
Section III : Le chômage et la pauvreté
1. Rappelons quelques définitions
2. Chômage et chômeurs
3. Le chômage et la jeunesse
4. Le chômage et la pauvreté
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DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L’EMPLOI ET STRATEGIE DE LUTTE CONTRE
CHÔMAGE
CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DU CHÔMAGE ET LES PERSPECTIVES DE L’EMPLOI
Section I: Les impacts sociaux du chômage
1. L’insécurité
2. Condition et statut humiliant
A. Condition
B. Statut humiliant
a. Isolement social
b. Liberté de choix et d’action
Section II : Les impacts économiques
1. Le niveau de vie
A. PIB par habitant
B. IDH (indice de développent humain)
2. Secteur informel
Section III: Population active et inactive
1. Population active
A. Population potentiellement active par sexe
B. Composition de la population active
a. Les actifs occupés
a. 1. Effectif de la population active occupée
b. Aspects différentiels des actifs occupés
b.1. Différence selon les secteurs d’activité
b.2. Différence selon les zones géographiques
b.3.Différence selon la nationalité
c. Caractéristiques socio-économique des actifs occupés
c.1.Situation professionnelle des actifs occupés
c.2.Groupe de profession et niveau d’instruction
C. Branches d’activités
a. Variation selon les îles
b. Variation selon le niveau d’instruction
2. Population inactive
A. Situation d’ensemble
B. Variation selon les zones géographiques
CHAPITRE II : LES MOYENS THEORIQUES POUR LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE
Section I : Politique de relance
1. Politique structurelle
2. Politique conjoncturelle
Section II : Les politiques actives
1. Mesures relatives à l’insertion professionnelle
2. Réduction du coût du travail
3. La réduction du temps de travail (RTT)
4. Aménagement du temps de travail (ATT)
5. Heures supplémentaires
6. La productivité du travail
7. La politique de formation
8. Développement des micro-entreprises
9. Régulation du marché du travail
A. Intervention sur l’offre de travail
B. Intervention sur la demande de travail
Section III : Politiques passives
1. Assistance au chômage
2. Assurance –chômage
3. Allocation de chômage
CHAPITRE III : LES SOLUTIONS ENVISAGEABLES
Section I : Croissance économique
1. Généralités sur la croissance
A. Définition et concept
B. Mesure de la croissance
a. Le produit intérieur brut (PIB)
b. Produit national brut (PNB)
2. Les modèles de la croissance
A. Le modèle HARROD-DOMAR
B. Sources de croissance
3. Croissance – emploi – pauvreté
A. Interdépendance entre croissance, emploi et réduction de la pauvreté
B. Réalisation d’une croissance par secteur
C. Répartition de la croissance selon le secteur
D. Facteurs essentiels d’une croissance élevée, durable et créatrice d’emplois
Section II : Développement économique et social
1. Généralités sur le développement
A. Définition
B. Besoins humains essentiels ou besoins fondamentaux
2. Indicateurs généraux du développement
A. Indicateur du développement humains: IDH
a. Définition
b. Calcul de l’IDH
3. Effet de l’éducation et de la santé sur le développement
A.L’éducation dans le développement
a. Définition
b. Rôle de l’éducation dans le développement
B. La santé dans le développement
a. Définition
b. L’effet de la santé sur le développement
Section III : Renforcement des secteurs
1. Améliorer le secteur primaire
A. Les sous secteurs agricultures
B. Le sous secteur élevage
C. Le sous secteur pêche
2. Le développement du secteur secondaire ou industriel
3. Secteur tertiaire ou services
A. Le tourisme
B. Infrastructures portuaires
a. Infrastructures routières
b. Infrastructures aéroportuaires
c. Infrastructures des télécommunications
C. Les services
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES