Site atelier de la rivière Allier
3. Les études classiques de granulométrie s’effectuent normalement sur le terrain à l’aide de méthodes telles que celle couramment utilisée par Wolman (« Wolman pebble count » ; Wolman, 1959) qui préconise d’étudier la distribution granulométrique en prélevant 100 particules et de mesurer la plus grande largeur de chacune d’elle. Le gros inconvénient de cette méthode est d’être destructrice et, compte tenu du grand nombre de points relevés, elle est aussi très consommatrice de temps. Pour pallier ces inconvénients, des photographies numériques du fond de la rivière ont été prises depuis une caisse en bois, munie d’un fond en plexiglas (surface 0,25 m2), posée en miroir sur l’eau (Fig. 12). Compte tenu de l’absence de transport solide par charriage au cours de la période de basses eaux estivale, le fond n’a pas été remanié et cette étude n’a pas été répétée pour la campagne hydrobiologique d’été (pour laquelle un jeu de données biologiques a été recueilli). 4. Les macrophytes sont des habitats privilégiés servant de refuge à des communautés denses de macroinvertébrés (Grubaugh et al., 1996), mais ils sont très hétérogènes et non pérennes. Une analyse préalable (Beauger et al., 2006) a permis d’éliminer ce type de substrats de notre protocole d’échantillonnage. Parallèlement à la caractérisation physique des biotopes, des échantillons de macrofaune ont été collectés de façon à ce que les sédiments ne soient pas trop perturbés par le piétinement, pour éviter une dérive des macroinvertébrés. Les organismes ont été recueillis à l’aide d’un filet Surber (surface d’échantillonnage 0,05 m² et maille 500 μm), lorsque la profondeur n’excédait pas 70 cm. Dans les zones les plus profondes, une benne Petersen (surface d’échantillonnage 0,04 m²) a été utilisée. Au départ, il était prévu de faire des triplicats de chaque classe de granulométrie présente sur le site (particules mesurées suivant l’axe b). Cependant, compte tenu de la conformation du terrain, les classes de granulométrie minoritaires (classes [8‐16[ et < 8 mm ; Tab. 11) ont été prélevées au prorata de leur présence. De même, les zones profondes, difficiles d’accès, ont été faiblement échantillonnées. In‐situ, les invertébrés ont été tamisés, récupérés vivants et fixés (formaldéhyde à 10%), avant d’être conditionnés dans des piluliers. Ainsi, nous avons constitué une base de données de 55 échantillons. Comme nous l’avons précisé précédemment, vitesse, profondeur et granulométrie ont été mesurées à chaque point d’échantillonnage faunistique.
d’analyses statistiques élémentaires de la granulométrie. La fréquence de chaque classe granulométrique a été calculée et des courbes de fréquences cumulées ont été construites pour chaque point géomorphologique et hydrobiologique. De ces courbes, la taille médiane des particules ainsi que leur degré de tri ont été extraits (Cailleux & Tricart, 1959). Le degré de tri, aussi appelé indice de classement, est un indicateur de la sélection hydraulique des particules par la turbulence de l’écoulement (Vatan, 1967). Il témoigne de la dispersion des particules par rapport à la tendance centrale de l’échantillon. de tri) ont été étudiées à l’aide des techniques d’analyses exploratoires des données (boîte à moustaches) puis analysées avec une Analyse en Composantes Principales normée (ACP) associée à des analyses inter‐classes (inter‐UG, inter‐biotopes et inter‐UG * biotopes) afin de mesurer la différenciation des groupes de biotopes (seuil de significativité p < 0,05). L’ACP est normée, c’est‐à‐dire qu’à chaque valeur est soustraite la moyenne de la colonne, l’ensemble étant divisé par l’écart‐type. Cette analyse est particulièrement adaptée à l’étude des structures entre les variables car elles présentent une nature et un ordre de grandeur différents (Hotelling, 1933 ; Dolédec, 1986 ; Dolédec et Chessel, 1991).
3. Pour déterminer si les distributions faunistiques sont significativement semblables ou différentes d’un biotope à l’autre, nous avons appliqué le test non‐paramétrique de Kruskal‐ Wallis aux richesses totales, aux richesses en EPT et aux densités (log transformées). Cette analyse a ultérieurement permis de regrouper les biotopes ayant le même potentiel d’accueil des organismes. Des Analyses Factorielles des Correspondances (AFC) associées à des analyses inter‐classes (inter‐UG, inter‐biotopes et inter‐UG * biotopes) ont été effectuées afin de tester la variabilité entre les deux unités géomorphologiques et entre les biotopes, de manière à visualiser la distribution des macroinvertébrés (taxons dont l’abondance relative est > 1%) en fonction des biotopes (seuil de significativité p < 0,05). LʹAFC, pour laquelle la transformation effectuée correspond à un double centrage (Noy‐Meir, 1973 ; Benzécri, 1973 ; Dolédec et Chessel, 1991) est la méthode la plus fréquemment employée pour traiter un tableau de données dʹabondance. En effet, lʹAFC ordonne les taxons et les relevés en fonction de leur profil et elle met en évidence des associations dʹespèces indépendamment de leur abondance (Blanc, 2000).