Simulation informatiques et géographie urbaine

Simulation informatiques et géographie urbaine

 Révolution théorique, spatiale et quantitative de la géographie et grands courants de modèles La géographie a recours depuis longtemps `a la théorisation et `a la modélisation, `a l’aide des mathématiques comme de l’informatique. Pour l’illustrer, nous proposons dans cette premi` ere section un résumé accéléré de l’évolution de la branche modélisatrice de la géographie, au cours du 20` eme siècle, en mentionnant quelques uns des épisodes importants (section 1.1).

Nous proposons ensuite de lire la chronologie de la modélisation quantitative en géographie comme un mouvement en trois temps : 1. d’abord des modèles descriptifs (des dessins, des cartes) centrés sur des cas particuliers, et des taxinomies (section 1.2); 1O` u il a obtenu le 2` eme prix du concours de géovisualisation du salon de la Géomatique.

1- Révolution théorique de la géographie et grands courants de modèles 2. ensuite des modèles mathématiques, des lois, mais statiques, phénoménologiques (section 1.3) ; 3. enfin des mod` eles génératifs cherchant `a reconstruire de fa¸ con stylisée des structures et des processus spatiaux dynamiques (section 1.4). Nous concluons cette section en expliquant pourquoi la période actuelle est, selon nous, celle d’une transition vers une nouvelle génération de modèles (section 1.5). 

La fin de l’exceptionnalisme en géographie

Si la géographie toute entière fait depuis longtemps avancer son socle de connaissances par application de méthodes quantitatives (la mesure a minima), les décennies 1950 et 1960 ont joué un rˆole singulier dans l’histoire de la discipline, en étant le théˆ atre d’une véritable révolution.

Le passage est celui d’une démarche d’étude des phénomènes dans leur singularité, au cas par cas (démarche qualifiée d’idiographique) `a une démarche o` u l’accent est mis sur la recherche de similarités entre les phénomènes et sur la recherche de « lois spatiales » (démarche qualifiée de nomothétique) [Rob95, Ora09].

La volonté de rupture est telle que les tenants de ce changement paradigmatique n’hésitent pas alors `a parler, pour se distinguer d’une géographie qu’ils qualifient de « classique », de Nouvelle Géographie. Cette révolution épistémologique « théorique et quan titative » est aussi une révolution « spatiale » par laquelle la question de l’espace se substitue, selon les diverses écoles préexistantes, `a la question de la « région » ou `a celle du « milieu ».

Cette rupture va bouleverser les modes de faire de la géographie. Pour [RCVMD09], c’est `a ce moment que : (. . .) le recours explicite aux concepts et aux raisonnements théoriques s’impose dans le cadre d’un examen critique de la discipline qui connaˆıt une mutation radicale. L’accent est mis sur l’analyse spatiale, démarche hypothético-déductive, et sur la mise en évidence des processus et des formes d’organisation spatiale qui en résultent (Avant-propos, p.5).

Cette métamorphose fut initiée par des géographes travaillant aux Etats-Unis, puis s’est diffusée en Europe, d’abord en Grande-Bretagne et en Su` ede au début des années soixante, puis en France au début des années soixante-dix, et dans les autres pays. Ces auteurs renouvellent l’étude de questions classiques par la modélisation, et le transfert de formalismes mathématiques et de méthodes issues des sciences de la matière.

Ce programme définit `a la fois de nouvelles problématiques pour les géographes et de nouvelles méthodes pour s’y attaquer. Pour citer quelques moments marquants de la chronologie de cette révolution, l’article de Fred Schaefer, Exceptionalism in geography [Sch53], un brˆ ulot contre R. Hartshorne2 et ce qu’il appelait l’« orthodoxie hartshornienne », fut également un plaidoyer pour la fin de l’étude de cas considérés comme uniques.

Pour que la géographie ait une consistance et une place distincte parmi les sciences dit-il, il faut en faire la discipline de l’espace. L’ouvrage de William Bunge en 1962, Theoretical geography [Bun62], mit en forme ce projet et posa les fondations théoriques, délimita les objets et offrit les outils (en tˆete desquels la topologie). Un des grands formalisateurs de cette révolution fut David Harvey, avec son Explanation in geography [Har69],

dans lequel il effectua une importante réflexion épistémologique. Enfin le manuel de Peter Haggett, Locational analysis3[Hag65], en proposant une histoire, une grammaire formelle de l’espace et un retravail sur des exemples, finit d’établir la « normalité » des nouvelles pratiques, qu’il fallait désormais traiter comme une branche `a part enti` ere de la géographie.

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