Sévérité du feu du lac Crochet
Bien que la sévérité soit l’effet global du feu sur l’écosystème, incluant la mortalité des arbres, des plantes et des organismes du sol ainsi que la matière organique consumée (Brown et Debyle, 1987), c’est de la sévérité du feu sur les arbres dont il sera question dans cette étude. Des cartes d’évaluation des dommages au bois (sévérité du feu sur les arbres) sont conçues par le MAN afin d’évaluer les possibilités de récupération des arbres suite à des feux de forêt majeurs, tel que celui du lac Crochet (Fig.2, voir carte jointe au travail). Ces cartes sont produites sur le terrain par voie aérienne, en délimitant sur des levés topographiques (1 :50,000), les polygones des peuplements ayant été affectés par le feu. Le plus petit polygone de la carte de la sévérité du feu du lac Crochet couvre une superficie de 0.4 hectare. Par contre, il s’agit du seul polygone ayant une superficie en deça de 1 hectare. On peut donc considérer une unité cartographique minimum d’environ 1 hectare. La résolution se situe à environ 30 mètres.
Des fichiers contenant ces informations ont été obtenus du MAN dans le format du système d’information géographique (SIG) Arcllnfo UNGENEAATE, avec des coordonnées en latitude et longitude. Ces fichiers ont été importés dans Arcllnfo pour former une couche de la sévérité. Après certaines corrections, la couche a ensuite été convertie à la projection du Transect Universel de Mercator (UTM, NAD83) dans la zone 18, cette projection étant choisie pour assurer l’uniformité de toutes les couches d’information utilisées.
Polygones forestiers et dépôts de surface
Les données numériques des polygones forestiers . ainsi que des dépôts de surface ont été fournies par la compagnie Produits forestiers Donohue lnc. L’aire minimale cartographiée est de 2 hectares pour les terrains improductifs et de 8 hectares pour les terrains forestiers productifs (Bard et al., 1984). L’intégration de ces données s’est révélée ardue de par le fait que les données devaient être transférées au format Arc/lnfo à partir du format intermédiaire DXF (Autocad ASCII Drawing lnterchange File}. Ces données ont également été converties, cette fois de la projection du Transectde Mercator modifié (MTM} à UTM.
Temps depuis le dernier feu
Analyses de photographies aériennes
Des photographies aériennes du gouvernement provincial du Québec ainsi que du gouvernement fédéral du Canada ont servi à reconstituer le tracé de plusieurs feux sur le territoire à l’étude. La cartothèque de l’Université du Québec à Montréal disposait de photographies qui remontent aux années 1950 pour certaines parties de la région concernée. L’échelle de ces photographies se situait autour de 1 :30,000 et 1 :40,000. D’autres photographies, couvrant le territoire à l’étude en entier et datant de 1936, ont pu être consultées et analysées à la bibliothèque nationale de photographies aériennes à Ottawa. Ces dernières avaient une échelle de près de 1:18,000.
Les superficies de feux qui précèdent de peu l’année des photographies aériennes peuvent être aisément représentées sur des cartes, le brûlis étant dénudé. Pour des feux moins récents, l’identification d’une forêt clairsemée ou de certains patrons de feux permettent aussi de déterminer le passage du feu. La présence de pin gris est également utile puisque ceuxci se régénèrent habituellement après feu.
En général, les photographies aériennes qui datent de moins de 30 ans après le passage d’un feu semblent efficaces pour retracer adéquatement les limites de cet incendie en forêt boréale (Kafka, 1996). Dans les zones où l’on retrouve des forêts surannées et équiennes, l’identification de limites de feux sur les photographies est facilitée par l’homogénéité de la texture de ces forêts.
Échantillonnage sur le terrain
L’interprétation de photographies aériennes ne peut à elle seule reconstituer l’historique des feux et, par conséquent, l’échantillonnage du territoire est nécessaire. Il permet de déterminer en un site précis, l’âge d’une forêt et l’année à laquelle un feu aurait eu lieu, ainsi que dans certains cas, l’âge des arbres qui ont brûlé. Surtout, l’échantillonnage permet d’associer une date avec les feux qui ont été délimités. En combinant les deux méthodes, il est donc possible de créer une carte du temps depuis le dernier feu.
Un échantillonnage a donc eu lieu à l’été 1996. Cet échantillonnage avait pour but de déterminer la date précise du passage du dernier feu ou l’âge de la forêt. La localisation des sites d’échantillonnage a été basée sur l’interprétation des photographies aériennes et elle se caractérise par un choix guidé susceptible d’apporter le plus d’informations utiles. Des cartes forestières ont aussi supporté l’échantillonnage de par leur information concernant le type et l’âge du peuplement. Par contre, leur utilité première consistait à vérifier l’accessibilité des points d’échantillonnage. La priorité d’échantillonnage, en termes d’espèces présentes en un site, est le pin gris puisqu’il indique le mieux la présence et la date d’un feu.
On a prélevé trois échantillons dans chacun des quatorze sites d’échantillonnage. Le travail de terrain consiste à prélever des coupes transversales et des carottes d’arbres, préférablement à la base des arbres choisis (Johnson et Gutsell, 1994). L’échantillonnage du site comprend également une vérification du sol dans le but de découvrir des débris carbonisés, confirmant alors le passage d’un feu.
INTRODUCTION ET PROBLÉMATIQUE |