Sélection des ressources par la spatule blanche la spatule africaine et l’échasse blanche des niayes

Végétation et faune

Les Niayes de Pikine sont dominées par une espèce typiquement guinéenne (Elaeis guineensis) qui marque la zone de contact entre le bas du système dunaire et la dépression. On remarque aussi la présence de Cocos nucifera et, une importante strate herbacée conditionnée par la topographie du milieu (Touré, 2004).
En outre, il y a la présence de certaines espèces aquaphiles (les roseaux, les typhas…) qui y poussent spontanément.
En dehors des activités de maraichage pratiquées dans la zone, nous y avons identifié plusieurs autres espèces végétales (voir annexe 5).
Dans cette couverture végétale vit une faune très variée, composée d’organismes du sol (protozoaires, nématodes, rotifères, vers de terre, fourmis, et autres petits insectes aptérygotes) qui constituent une grande partie de la nourriture des oiseaux. Ces derniers, représentent la majorité des Cordés présents sur le technopôle (voir tableau 1).
Aussi, sur les berges, on note la présence de reptiles de l’ordre des squamates, tels que le varan des sables (Varanus panoptes), le varan d’eau (Varanus niloticus) l’agame commun (Agama agama), et quelques ophidiens. Certains plans d’eau, envahis par les roseaux, sont riches en poissons, en particulier le carpe qui est l’unique représentant de la classe des poissons.

Généralité sur les populations de sous espèces

La Spatule d’Europe présente une distribution étendue mais fragmentée dans le Paléarctique, avec une aire de répartition lors de la reproduction s’étendant de l’Europe à la Chine, l’Inde, la Mer Rouge et le Nord ouest de l’Afrique (Cramp et Simmons, 1977 in AEWA, 2008; Hancock et al. 1992).
Quatre à cinq populations /sous-espèces peuvent être distinguées : Platalea leucorodia leucorodia, la sous-espèce nominale, répartie de l’Europe de l’ouest à l’Europe centrale et du sud-est. Elle est souvent séparée en deux populations, Atlantique et Centrale et sud-est européenne, différente dans leur distribution et leur écologie, en particulier pendant la saison de reproduction. La population qui se reproduit dans l’Est de l’Europe et en Asie est considérée comme une sous-espèce séparée Platalea leucorodia major sur la base de sa taille plus grande que celle de la sous-espèce nominale. Deux espèces existent en Afrique, P. l. balsaci dont la distribution est limitée au Banc d’Arguin (Mauritanie) et P. l. archeri, la Spatule de la Mer Rouge. Ces deux populations ne sont pas migratrices et se mélangent aux Spatules d’Europe pendant la période hivernale (AEWA, 2008). Les races de spatule en Eurasie et Afrique ne sont pas classées comme menacées à l’échelle mondiale mais, elles sont classées comme Préoccupation mineure -PM- sur la liste rouge de l’UICN (BirdLife International, mais 2009). En France, elles sont considérées vulnérables (Dubois et al., 2008 in AEWA, 2008).

L’Echasse blanche

Identification de l’oiseau

L’Echasse blanche mesure 35 à 40 centimètres de long, avec une envergure de 67 à 83 centimètre et pèse 160 à 200 grammes. Elle a le plumage noir et blanc avec les ailes entièrement noires, ainsi que le haut du dos et l’arrière du cou. Les parties inférieures sont blanches, avec un collier blanc contrastant avec le dos et la nuque noirs (http://www.oiseaux.net/oiseaux – consulté le 25/05/2012).
La tête présente une face blanche, et le sommet de la calotte est noir. Les yeux sont rouges. Le bec long et fin est noir et droit. Les très longues pattes et les doigts sont rougeâtres rose. En vol, elle les tient en extension, et elles dépassent largement de sa queue.
Les deux sexes sont presque semblables, mais la femelle est brunâtre alors que le mâle est plus noir et présente des plumes verdâtres brillantes. Le juvénile est plus clair que l’adulte.
L’Echasse blanche peut vivre au maximum 10 ans (http://www.c3ed.ird.sn/biodiversite/spip.php?article95&id_document=80 – consulté le 25/05/2012).

Alimentation

Avec le sommeil, la recherche de nourriture est l’une des activités fondamentales des oiseaux. Les espèces de petite taille comme l’Echasse blanche, dont le métabolisme rapide impose une prise de nourriture régulière, consacrent une bonne partie de leur activité journalière à la recherche de nourriture (Lesaffre, 2006).

Régime alimentaire de la spatule blanche

Seule ou en groupe, de jour comme de nuit, dans des eaux peu profondes des zones humides alluviales ou tidales, dans les lacs, marais et pâtures, la Spatule se nourrit de petits poissons (épinoches) en eau douce, de crustacés (principalement des crevettes), d’insectes aquatiques, de grenouilles, de sangsues ou de vers de terre.
Les oiseaux nécessitent environ 555 grammes de petits poissons (poids frais) par jour (Kersten 1998). L’alimentation est parfois en coopération avec d’autres espèces piscivores telles que les cormorans, pélicans et les hérons. Les Spatules s’alimentent dans les eaux peu 10 Mémoire Master II en Ecologie et Gestion des Ecosystèmes / Aissatou Yvette DIALLO / 2012 profondes (entre 6 et 21 centimètres de profondeur) d’après Yu et Swennen 2004b in Ueng et al, 2006.
Des interactions avec les cormorans, pélicans et Laridés pour subtiliser ou manger des proies laissées, pendant le nourrissage des jeunes sont observées fréquemment (AEWA, 2008).
Elle peut également consommer des algues ou de petits fragments de plantes aquatiques (même si ceux-ci sont peut-être ingérés accidentellement avec la matière animale). La Spatule blanche patauge dans les eaux peu profondes en fouillant la vase avec son bec, en faisant des mouvements de gauche à droite. Les spatules blanches se nourrissent en petits groupes, ce qui rend leur pêche plus efficace (http://www.oiseaux-birds.com/fiche-spatule-blanche.html consulté le 05/09/2012). La population atlantique dépend grandement des habitats saumâtres, intertidaux pour la plupart, tandis que les oiseaux de la population d’Europe centrale et de l’est exploitent des étangs piscicoles et des zones d’inondation quand ils reviennent de leurs zones d’hivernage au printemps (Schneider-Jacoby, 2002).
La Spatule africaine quant à elle, se nourrit de petits poissons et d’invertébrés aquatiques tel que les scarabées et les écrevisses (Hancock et al., 1992).

Régime alimentaire de l’Echasse blanche

Le régime alimentaire de l’Echasse blanche ne diffère pas beaucoup de celui des Spatules blanches. Elle se nourrit d’insectes aquatiques, vers de terre, têtards, larves de mouches, crustacés, mollusques et araignées. Elle peut plonger la tête sous la surface de l’eau pour saisir quelques invertébrés aquatiques. Elle picore sa nourriture dans le sable ou dans l’eau. Cette espèce est bien adaptée à la vision nocturne, ce qui lui permet de se nourrir pendant les nuits sans lune. L’Echasse marche vite, avec de grands pas, en pataugeant dans l’eau.

Reproduction

Cas de la Spatule blanche

La saison de reproduction varie avec la distribution, et dépend du niveau des eaux dans certaines régions. La Spatule nidifie en colonies mono spécifiques. Les deux adultes participent à la construction du nid, mais c’est surtout la femelle qui construit, avec les matériaux apportés par le mâle (http://www.oiseaux.net/oiseaux/spatule.blanche.html/consulté le 25/05/2012).

Migration

Cas de la Spatule blanche

Les oiseaux migrateurs sont confrontés à un choix de sites où passer l’hiver. Sans doute, il existe un lien entre la migration distance (coûts) et la qualité du site d’hivernage (prestations). La fidélité au site d’hivernage est souvent élevée et augmente avec l’âge (Lok et al. 2011).
La voie de migration est-Atlantique est bien connue et les sites de nidification sont protégés partout. Le long de cette voie, de nouvelles colonies se sont établies récemment au Maroc, au Portugal, en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et au Danemark (et il y a des tentatives de reconquête au Royaume-Uni), et la population reproductrice a atteint 4 800 couples en septembre 2007 (AEWA, 2008).
Les récents dénombrements montrent une grave diminution des effectifs nicheurs de la sous-espèce mauritanienne sur le Banc d’Arguin, avec en réalité une diminution de 1 610 couples nicheurs en 1985 (Gowthorpe et Lamarche, 1996) à moins de 750 couples ces dernières années (AEWA, 2008). Les zones de reproduction les plus importantes pour la population atlantique se situent aux Pays-Bas (particulièrement sur les Iles de la Mer des Wadden) et dans le sud de l’Espagne (Odiel et Coto Doñana).
Cette population reproductrice migre le long de la côte atlantique, la plupart des oiseaux traversant le centre de l’Espagne par Santoña, en utilisant donc une route intérieure coupant la péninsule Ibérique pour rejoindre le Maroc, afin d’hiverner le long de la côte de Mauritanie et du Sénégal, où les oiseaux se mélangent avec des individus de la sous-espèce mauritanienne P. l. balsaci et de la Spatule d’Afrique Platalea alba (AEWA, 2008).
Au cours de leurs premières migrations vers le sud (1992-2010), la plupart des spatules ont migré vers les régions d’hivernage situées en Mauritanie et au Sénégal. Pour le reste de leur vie, des spatules sont restées très fidèles à ces sites. Ainsi, chaque année la plupart des spatules hivernent en Mauritanie et au Sénégal. Cependant, un nombre réduit hiverne en France et au niveau la péninsule Ibérique. La qualité des sites a été jugée en fonction des probabilités de survie annuelle dans ces trois aires d’hivernage. La survie était plus faible en Mauritanie et au Sénégal (Lok et al. 2011).
La migration de retour démarre en Afrique de l’ouest généralement au début du mois de février et les oiseaux arrivent sur leurs zones de reproduction au cours de ce mois (sud de l’Espagne) ou en mars/avril dans le nord ouest de l’Europe. La migration postnuptiale démarre en septembre et les oiseaux sont sur leurs zones d’hivernage en novembre (AEWA, 2008). La population de Spatules étudiée au Technopôle est composée uniquement de juvéniles, alors elles commencent leur migration vers l’âge de 3 ans.
Les oiseaux se déplacent le long d’une Voie de migration côtière atlantique qui s’étend des Pays-Bas au Sénégal. Jusqu’à 80 % de la population reproductrice des Pays-Bas passent l’hiver dans le Parc National du Banc d’Arguin en Mauritanie et un grand nombre sont enregistré dans le Parc National du Diawling (Mauritanie) et le Parc national des oiseaux de Djoudj ou PNOD (Sénégal). (Smart et al., 2007).

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *