SCREENING CHIMIQUE DU PHYLLANTHUS AMARUS

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Propriété anti-inflammatoire

La propriété anti-inflammatoire des extraits et lignanes purifiés obtenus de Phyllanthus amarus a été confirmée par le fait que l’extrait à l’hexane (HE), la fraction riche en lignanes, phyltétraline, la nirtétraline et la niranthine ont inhibé la carraghénane (Cg) et l’afflux de neutrophiles. En outre l’œdème de la patte induite par la bradykinine (BK), le facteur d’activation des plaquettes (PAF) et l’endothéline -1 (ET-1) ont été inhibés de manière significative par l’HE ou la fraction riche en lignanes, confirmant son potentiel anti-inflammatoire (Kassuya, 2005). La propriété de Phyllanthus amarus, dans les modèles inflammatoires et neuropathiques de nociception, a montré que l’extrait hexanique a inhibé l’allodynie et l’œdème induit par l’infection intra plantaire de l’adjuvant complet de Freund (CFA). L’inhibition observée était de 76±7 % (patte ipsilaterale), 64±7 % (patte controlatérale) et 41±2 % (œdème). Lors de l’évaluation du modèle de douleur causée par ligature partielle du nerf sciatique, le HE a inhibe l’allodynie mécanique de 77±7 % avec une efficacité similaire à celle de la gabapentine (71±1 %). Le traitement par l’EH de Phyllanthus amarus a inhibé l’augmentation de l’activité de la myélopéroxydase, soit après infection intra-plantaire de CFA, soit après section du nerf sciatique (Kassuya et al, 2003). Adeolu, Adedapo et Ofuegbe, en 2013 ont montré par une étude comparative que l’extrait de Phyllanthus amarus à des doses de 100 et 200 mg/kg en 3 h présentait 15,1 et 16,4 % d’inhibition de l’œdème de la patte induit par l’histamine, tandis que, l’ibuprofène provoquait une inhibition de 9,6 % à la même période. Dans le cas de l’œdème de la patte induit par la carraghénane l’extrait à des doses de 100 à 200 mg/kg en 4h présentait une inhibition de 10,5 à 12 % respectivement alors que l’ibuprofène ne provoquait qu’une inhibition de3 %. L’activité analgésique a également été démontrée lors de l’essai de contorsion induit par l’acide acétique. Il a été rapporté que, l’extrait de P. amarus entrainait une réduction significative du nombre de contorsions avec les doses de 100 et 200 mg/ kg utilisées par rapport au groupe témoin.

Propriété antibactérienne

L’extrait méthanolique de Phyllanthus amarus a été étudié contre certaines souches bactériennes pathogènes résistantes aux médicaments pour sa potentialité antimicrobienne par diffusion sur disque et méthode de dilution en gélose. L’extrait a montré une activité antibactérienne dépendante de la concentration, en particulier contre les microbes à Gram négatif dans les infections dysentériques et diarrhéiques avec la fièvre. L’espèce Shigella a été inhibée à la moindre concentration (25 μg/ ml). Elle a également révélé un diamètre maximal de la zone d’inhibition à la plus grande concentration testée (1000 μg/ml). Ce qui est comparable à la sparfloxacine.
E. coli était la culture hautement sensible puisqu’elle était inhibée à une concentration légèrement supérieure de l’extrait (50 μg/ml) et présentait une zone d’inhibition légèrement inférieure à celle produite par les souches de Shigella spp. Vibrio cholerae était la prochaine souche sensible car l’extrait avait une CMI de 100 μg/ml avec une zone d’inhibition plus grande par rapport à celle produite par les souches sensibles suivantes de Staphylococcus aureus quoique ayant la même CMI que la première. Ainsi, on a vu que l’extrait de méthanol possédait une activité antimicrobienne significative contre toutes les souches testées. Un effet inhibiteur maximal a été observé contre Shigella spp, E. coli, V. cholerae et S. aureus. L’extrait s’est avéré modérément actif contre Salmonella typhimurium, Pseudomonas aeruginosa, Bacillus subtilis et d’autres souches causant la pneumonie de Klebsiella et Streptococcus spp. (Mazumder et Mahato, 2006) L’extrait aqueux de P. amarus a été testé sur la croissance in-vitro de Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Enterococcus faecalis isolés au cours de surinfections d’ulcération cutanée chronique. Les résultats ont montré que l’extrait aqueux de P. amarus a une activité antibactérienne effective sur la croissance in-vitro des germes testés. Une concentration minimale bactéricide (CMB) de 9,4 mg/ml, une concentration minimale inhibitrice (CMI) de 9,4 mg/ml et une concentration pour 50 % d’inhibition (CI50) de 1,5 mg/ml ont été notée avec P. aeruginosa. Une CMB de 18,7 mg/ml, une CMI de 9.4 mg/ml et une CI50 égale à 0,9 mg/ml ont été révèles avec E. coli. Une CMB de 37,5 mg/ml, une CMI de 4,7m g/ml et une CI50 de 0,9 mg/ml ont été révèles aussi avec S. aureus. Par contre pour E. faecalis la CMB n’est que de 75 mg/ml, la CMI de 4,7 mg/ml et la CI50 de 0,9 mg/ml. Ces résultats montrent que P. amarus inhibe la croissance in vitro des germes testés (Adebo et al, 2008) L’extrait éthanolique, eau froide et l’extrait d’eau chaude de P. amarus ont été comparés aux antibiotiques classiques pour l’évaluation de l’activité anti microbienne par la méthode de diffusion sur disque. Les résultats démontrent que l’extrait éthanolique est le plus puissant contre les bactéries testées avec un diamètre de 8,0 mm sur la zone d’inhibition de la croissance. L’étude a confirmé l’une des utilisations traditionnelles de P. amarus contre la fièvre typhoïde. Dans les autres études les extraits à l’hexane, l’éther de pétrole, au chloroforme, à l’acétone et l’extrait méthanolique de feuilles de P. amarus ont été testés contre Pseudomonas aeruginosa, Kiebsiella pneumoniae, Proteus mirabilis, Streptococcus faecalis, espèces enterobacter, Serratia marcescens, staphylococcus aureus et Escherichia coli par la méthode de diffusion de puits d’agar. Les résultats ont démontrés que l’extrait méthanolique de P. amarus possédait l’activité inhibitrice la plus élevée contre les bactéries citées précédemment. La comparaison des activités de l’extrait aqueux et de l’extrait éthanolique sur la base des CMI a montré que l’extrait aqueux et l’extrait éthanolique ont la même activité. (Saranraj et al, 2008). Des études effectuées sur la sensibilité in-vitro des souches de Mycobacterium ulcerans à la clarithromycine, aux quinolones et à la rifampicine ont donné respectivement des CMI de l’ordre de 0,125 à 2 μg / ml ; de 0,1 à 2 μg / ml et de 0,5 à 1 μg / ml. Ces valeurs sont inférieures à celles obtenues avec les extraits aqueux et éthanolique. (Portaels et al, 1998 ; Thangraj et al, 2000; Marsollier et al, 2003) Cependant selon VANDER et al. (1989) en extrapolant ces données à un être humain de 70 kg qui possèderait un volume sanguin de 5600 ml, la quantité d’extrait total de P. amarus dans le sang qui devrait inhiber l’action des souches de M. ulcerans serait de 179200 mg soit 2,56 mg/kg de poids corporel. Cette valeur serait 49 fois inférieure à la dose maximale tolérée (DMT) qui est estimée à 125 mg/kg de poids corporel chez la souris de race SWISS. Ce rapprochement montre que les extraits aqueux et éthanolique de P. amarus, actif in vitro sur les germes de M. ulcerans pourrait être utilisé sans risque majeur in vivo à des doses inferieurs à 125 mg/kg de poids corporel. L’activité antimicrobienne de Phyllanthus amarus a été également recherchée par Oluwafemi et Deberi (2008), par la méthode de diffusion. En effet l’étude a montré que les extraits éthanoliques de P. amarus ont eu l’activité la plus forte contre Salmonella typhi avec une zone de 8,0 mm d’inhibition de croissance suivie de l’eau chaude (4,7 mm) et de l’eau froide (3,8 mm).
C/Activité anti-amnésique
Une étude réalisée par Joshi et Parle (2007) a permis de mettre en évidence le potentiel anti-amnésique de l’extrait aqueux de Phyllanthus amarus plus précisément ses effets sur les fonctions cognitives et l’activité cholinestérase du cerveau chez la souris. En effet, l’extrait aqueux de Phyllanthus amarus administré pendant 8 jours à des doses respectives (50, 100 et 200 mg/kg) a produit une amélioration dose-dépendante des scores de mémoire de souris jeunes et plus âgées. L’extrait a également renversé avec succès l’amnésie induite par la scopolamine (0,4 mg / kg de poids corporel.) et le diazépam (1 mg / kg, de poids corporel.) comme le reflète la diminution de TL (temps de latence) et des valeurs de SDL (step down latency) par rapport aux animaux témoins. En outre, le prétraitement avec Phyllanthus amarus pendant 8 jours a protégé les animaux de déficits de mémoire produit par la scopolamine et le diazépam.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DE PHYLLANTHUS AMARUS ET PHYLLANTHUS NIRURI
I.1. Phyllanthus amarus
I.1.1. Nomenclature
I.1.2. Description botanique
I.1.3. Répartition géographique
I.2. Phyllanthus niruri
I.2.1. Nomenclature
I.2.2. Description botanique
I.2.3. Répartition géographique
CHAPITRE II : ÉTUDE RÉALISÉE SUR LA CHIMIE LA PHARMACOLOGIE ET LA TOXICITE
II.1. Étude réalisée sur la chimie
II.4. Etude réalisée sur la pharmacologie
II.3. Etude réalisée sur la toxicité rénale
II.4. EMPLOIS
DEUXIEME PARTIE : SCREENING CHIMIQUE DU PHYLLANTHUS AMARUS
CHAPITRE I : ETUDE EXPERIMENTALE
I.1 RECOLTE ET CONSERVATION DES ECHANTILLONS
I. 2 METHODES GENERALES D’ANALYSE
I.2.1 DETERMINATION DE LA TENEUR EN EAU
I.2.1.1. Principe
I.2.1.2 Mode opératoire
I.2.2 DOSAGE DES CENDRES
I.2.2.1 Principe
I.2.2.2 Mode opératoire
I.2.3. PREPARATION DES EXTRACTIBLES
I.2.3.1. Extraction
I.2.3.2. Formule
I.2.4. DETERMINATION DES DIFFERENTS GROUPES CHIMIQUES
I.2.4.1. RECHERCHE DES ALCALOÏDES
I.2.4.1.1. Matériels et réactifs
I.2.4.1.2. Extraction et purification des alcaloïdes
I.2.4.1.3. Caractérisation des alcaloïdes
I.2.4.1.4. Chromatographie sur couche mince des alcaloïdes
I.2.4.2. RECHERCHE DES HETEROSIDES ANTHRACENIQUES
I.2.4.3. RECHERCHE DES HETEROSIDES CARDIOTONIQUES
I.2.4.3.1. Dégraissage
I.2.4.3.2. Extraction
I.2.4.3.3. Caractérisation générale
I.2.4.4. RECHERCHE DES HETEROSIDES FLAVONIQUES
I.2.4.4.1. Réactions générales de caractérisation des flavonoïdes
I.2.4.4.2. Réaction de la cyanidine
I.2.4.5. RECHERCHE DES SAPONOSIDES
I.2.4.6. RECHERCHE DES TANINS
I.2.4.6.1. Caractérisation générale
I.2.4.6.2. Différenciation des tanins
I.2.4.6.3. Oxydation des tanins condensés
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUTION
II.1 RESULTATS
II.1.1 DETERMINATION DE LA TENEUR EN EAU
II.1.2. DETERMINATION DU TAUX DE CENDRES
II.1.3. DETERMINATION DES EXTRACTIBLES
II.1.4. CARACTERISATION DES GROUPES CHIMIQUES
II.2 DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES

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