Rôle des cytokines et du monoxyde d’azote dans les désordres immuno-inflammatoires associés à la
pathogénèse du ptérygion
Histologie de la surface oculaire
La conjonctive La conjonctive est une muqueuse formée d’un épithélium reposant sur un tissu conjonctif lâche (Chorion ou substantia propria). Ces deux structures étant séparées par une membrane basale (Figure.02) (Pisella et al, 2015). L’épithélium : est cylindrique pluristratifié non kératinisé contenant des cellules à mucus (cellules caliciformes ou globet cells). Il est constitué de deux à huit-dix couches cellulaires. Le nombre de cellules épithéliales et le nombre de cellules caliciformes varient selon la localisation de la conjonctive (Figure.02). Outre les cellules épithéliales, l’épithélium conjonctival contient des mélanocytes. Ces derniers sont situés au sein des cellules basales de l’épithélium. De plus, des lymphocytes (essentiellement les lymphocytes T, de rares lymphocytes B, les cellules Natural killer (NK) et les lymphocytes T gamma/ delta –Tγδ) sont dispersés dans les couches basales épithéliales et participent aux conjunctiva-associated lymphoïd tissues (CALT). Enfin, des cellules de Langerhans (cellules dendritiques), sont dispersées dans les couches suprabasales, et particulièrement au niveau du limbe (Pisella et al, 2015). Le chorion : constitue la trame de soutien. Il contient des vaisseaux sanguins, des lymphatiques et des nerfs (Figure.02) (Pisella et al, 2015). Il est constitué de deux couches : Une couche superficielle adénoïde (ou lamina propria) : elle est très lâche infiltrée de nombreuses cellules (lymphocytes (T et B), histiocytes (macrophage du tissu conjonctif), mastocytes, plasmocytes sécréteurs d’IgA, d’IgG et d’IgM, cellules dendritiques et les polynucléaires éosinophiles, expliquant son important potentiel immunologique (Oudanane, 2012 ; Pisella et al, 2015). Une couche profonde : elle est constituée de faisceaux denses de fibres collagènes, entremêlées de fibres élastiques. Ces derniers sont synthétisés par des fibroblastes (Oudanane, 2012 ; Pisella et al, 2015). Partie Bibliographique
La cornée
Elle comprend cinq couches qui sont de dehors en dedans : l’épithélium qui est en contact du film lacrymal et reposant sur une membrane basale ; la couche de Bowman qui correspond à une condensation du stroma antérieur ; le stroma cornéen ; la membrane de Descemet et l’endothélium. La membrane de Descemet correspond à la membrane basale des cellules endothéliales (Figure.03) (Pisella et al, 2015). L’épithélium : est de type malpighien pavimenteux stratifié, non kératinisé. Il comporte cinq à sept couches de cellules. Il mesure 50 μm d’épaisseur et représente 10 % de l’épaisseur totale cornéenne (Oudanane, 2012 ; Pisella et al, 2015). Il est subdivisé en 3 assises cellulaires : L’assise basale : il s’agit d’une seule couche de cellules de forme cylindrique, reposant sur une lame basale fine qui sépare l’épithélium de la couche de Bowman et du stroma. Ce sont les seules cellules de l’épithélium cornéen capables de mitoses (Oudanane, 2012 ; Pisella et al, 2015). L’assise intermédiaire : elle représente un état de transition entre les cellules basales et les cellules superficielles. Elle joue un rôle de protection mécanique et de barrière vis-à-vis des micro-organismes et de la diffusion de l’eau (Oudanane, 2012 ; Pisella et al, 2015). Figure.03 : Coupe histologique d’une cornée (Oudanane, 2012). L’assise superficielle : elle est constituée de deux à trois couches de cellules allongées et aplaties, les plus différenciées de l’épithélium cornéen. La membrane cytoplasmique de ces cellules est hérissée de microvillosités et de microplis qui entrainent l’augmentation de sa surface favorisant ainsi les échanges avec le film lacrymal et lui serve comme point d’ancrage (Oudanane, 2012 ; Pisella et al, 2015). La membrane de Bowman : elle est située entre la lame basale épithéliale et le stroma. C’est une couche acellulaire de 8 à 14 μm d’épaisseur. Elle correspond à la condensation de fibres de collagènes et de protéoglycanes. Elle est probablement synthétisée par les cellules basales pendant la gestation qui perdent par la suite cette faculté (Oudanane, 2012). Le stroma : il représente la majeure partie de l’épaisseur cornéenne (90%) et mesure 400 μm d’épaisseur. Il est avasculaire et est formé de molécules de collagène qui sont organisées en fibrilles dont l’assemblage aboutit à des fibres de collagène. Celles-ci sont disposées en lamelles superposées dont la régularité de l’agencement est indispensable à la transparence cornéenne et donc à une bonne transmission de la lumière. Les lamelles de collagène sont entourées d’une substance fondamentale assurant la cohésion de la cornée. Cette substance est composée de glycoprotéines et de protéoglycanes sécrétées par les kératocytes (représentent 2 à 3% du volume stromal). Ces cellules sont retrouvées Partie Bibliographique 12 dispersées entre les lamelles de collagène (Stevens et Lowe, 1997 ; Oudanane, 2012 ; Pisella et al, 2015). La membrane de Descemet : elle correspond à la membrane basale de l’endothélium qu’elle sépare du stroma. Cette couche hyaline et résistante a une épaisseur de 8 à 12 μm à l’âge adulte et de 3 μm à la naissance. Elle est sécrétée par l’endothélium vers le quatrième mois de gestation, puis devient incapable de se régénérer (Oudanane, 2012 ; Abdelaoui, 2014).
L’endothélium
Il est constitué d’une couche unicellulaire qui tapisse la face interne de la cornée et qui est disposée à la face postérieure de la membrane de Descemet. Les cellules endothéliales sont hexagonales amitotiques et mesurent 5μm d’épaisseur. Elles sont en contact direct avec l’humeur aqueuse. Elles pompent activement du liquide cornéen, et préviennent ainsi l’hyperhydratation des couches sus jacentes en particulier du stroma. Ainsi l’épaisseur et la transparence cornéennes sont parfaitement maintenues (Stevens et Lowe, 1997 ; Oudanane, 2012). A l’état normal, la cornée comporte peu de cellules immunitaires présentatrices d’antigènes (les macrophages et les cellules dendritiques). Au sein de son épithélium et son stroma, ces cellules ont un phenotype immature (faible expression des molécules du CMH II) (Pisella et al, 2015).
Le limbe
Il constitue une zone de transition entre l’épithélium conjonctival et l’épithélium cornéen. Il est revêtu par un épithélium pluristratifié pavimenteux qui s’épaissit progressivement, avec une disparition des cellules à mucus. L’épithélium limbique est organisé comme celui de la cornée centrale mais il est plus épais avec 10 à 15 couches cellulaires. Les cellules basales sont plus petites et plus compactes que leurs homologues cornéens (Figure.04) (Pisella et al, 2015). L’épithélium limbique (la couche basale) abrite des cellules souches qui sont probablement à l’origine du renouvellement de l’épithélium cornéen. Le limbe est un élément clé pour la défense de la surface oculaire. Il est riche en vaisseaux et en lymphatiques pouvant transporter in situ des cellules impliquées dans le processus inflammatoire. Dans les couches basales et supra-basales de l’épithélium, outre les mélanocytes, on trouve des lymphocytes et des cellules de Langerhans. Le stroma conjonctival limbique contient des fibroblastes, des mélanocytes, des macrophages, des mastocytes, des lymphocytes, des plasmocytes et des polynucléaires neutrophiles et éosinophiles. Toutes ces cellules font partie du système Mucosa-Associated Lymphoïd Tissue (MALT). Le limbe est séparé de la sclère par la capsule de Tenon, lame de collagène dense, et de l’épisclère, tissu conjonctif serré et peu cellulaire (Pisella et al, 2015).
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