Définition de la question de recherche et des hypothèses de recherche
Au moment de la révolution industrielle, les professions d’architecte, d’ingénieur et d’artiste se sont séparées dans la conception des villes. L’individualisation de la société et la fragmentation du travail s’est progressivement étendue au projet urbain. On assiste à une spécialisation des acteurs dans un domaine particulier ce qui les amène à développer des compétences techniques très précises. Cela va se transposer dans le projet urbain par une multiplication des participants et à un cloisonnement des différents domaines d’intervention qui aboutit finalement à un manque de transversalité et parfois à l’incohérence des projets urbains.
Depuis quelques années, on observe un retour de l’art urbain dans le projet et au développement d’approches transversales. On peut donc se demander : Dans quelle mesure une démarche d’accompagnement artistique d’un projet urbain modifie-t-elle la réflexion sur la ville en transformation et le projet urbain dans sa procédure et dans son jeu d’acteurs ? La démarche HQAC est innovante et semble prendre en compte l’intégration d’un accompagnement artistique au projet urbain. L’étude de cette démarche et de sa première application, le projet TRANS305 permettra de répondre à la problématique ci-dessus. L’hypothèse développée est la suivante : La démarche HQAC modifie les relations entre les acteurs et la pratique de l’aménagement dans le projet de renouvellement urbain de la ZAC du Plateau.
Méthode de travail
Notre sujet de départ était « Art et projet »
Rôle et impact de l’intervention artistique d’un artiste au sein de la conception d’un projet urbain ». Nous nous sommes basées sur plusieurs publications formelles et informelles, afin de définir les mots clés de ce sujet tels que « Art urbain » et « Projet urbain ». Nous nous sommes rapidement rendu compte qu’il était difficile d’établir une définition unique de l’Art urbain, étant donné la multiplicité des définitions que nous avions trouvées dans nos lectures. Pour mieux cerner le sujet nous avons commencé par faire une étude bibliographique afin de réaliser l’état de l’art de notre sujet, une étape qui nous a permis de faire l’état des connaissances existantes sur le thème de l’art dans la ville. Nous avons pu ainsi établir le contexte et l’historique de la place de l’art et de l’artiste dans le projet urbain.
Après ce travail d’appropriation nécessaire avant tout travail de recherche, nous avons ensuite cherché à construire l’objet de notre recherche, en commençant par en définir les limites. Nous avons ensuite ébauché une question de recherche et deux hypothèses correspondant à ce que nous avions trouvé précédemment dans nos lectures sur ce sujet. Dans notre première question de recherche, nous avions ciblé un type de projet urbain particulier, le renouvellement urbain, dans lequel l’art prend une place de plus en plus importante. Nous voulions chercher à savoir si la démarche d’un artiste dans un tel projet pouvait fabriquer un lieu physiquement et dans les mémoires au cours du projet. Et pour répondre à cette question nous pensions nous appuyer sur deux hypothèses.
La première concernait l’éphémère qui construirait l’espace pérenne. Et la seconde, supposait que cette intervention artistique améliorait l’image de ce territoire et le réintégrait à la ville. Nous basant sur ces hypothèses nous avons continué notre étude bibliographique et cherché une intervention artistique qui pourrait nous servir d’étude de cas. Nous avons alors pensé au cas de l’île de Nantes et au cas de la démarche HQAC. Pour des raisons de temps, nous ne pouvions pas traités deux études de cas. Nous avons donc choisi avec l’accord de nos tuteurs de ne traiter qu’un seul cas. Nous nous sommes donc tournés vers la démarche HQAC qui nous intéressait davantage car elle était encore très expérimentale.