PROBLEMATIQUE DE L’ENCLAVEMENT DE LA COMMUNE DE DIAOBE ET DE L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE
Dans la diaobé-kabendou, le niveau d’accès des populations aux infrastructures et services urbaines de proximité est très faible, comparé au rayonnement international de son marché hebdomadaire. Ceci s’explique peut être par la création récente de la commune où de la ruralité de la plupart de la population. D’après l’enquête de terrain, elle compte les infrastructures suivent : un poste de santé, deux cases de santé, treize écoles élémentaires, un CEM, une case des tous petits, deux cliniques privées, un marché central, un poste de gendarmerie et un poste des douanes.
Il n’existe pas encore de réseaux d’assainissement et de gestion rationnelle des ordures ménagères, ni d’adduction d’eau potable ou d’éclairage public.
Les équipements environnementaux comme les espaces verts ou places publiques sont inexistants, seul les équipements marchands notamment le marché central et la gare routière existent mais ils sont non aménagés selon les règles de fonctionnalité et de sécurité. Il n’existe pas non plus d’infrastructures ou d’équipements sportifs dignes de ce nom.
Seule la route nationale numéro 6 reste la voirie bitumée de la commune. Les autres voies sont des pistes latéritiques et des sentiers sableux. Elle rallie la commune aux autres localités ce qui accentue l’enclavement et rend difficile, de ce fait, l’évacuation des malades et des produits agricoles surtout avec son état actuellement. Il en est de même que l’accès à l’information et la participation des populations à la gestion de proximité. Et cela n’est ni plus ni moins un facteur de développement de la commune.
Profil historique de la route nationale 6
Avant sa construction la commune ne disposait que de pistes sableux et de latérites pour raccorder les zone difficilement accessibles. En effet, pour rallier Kolda ou Ziguinchor, les populations qui quittaient les régions EST comme celles de Tambacounda arrivées à Vélingara prenaient la route de Vélingara-Fafacourou-Kolda.
Après des années, lorsque la RN6 a vue le jour en 1970, elle est devenue incontournable dans la pénétration de toute la zone sud du Sénégal. La RN6 joue ainsi un rôle important dans la région de Kolda plus particulièrement dans commune de diaobé-kabendou du point de vue de son développement économique et son intégration. Le national numéro 6 est jusque là, la seule route bitumée qui permet à la commune de diaobé de communiquer avec les autres régions ou pays. Mais actuellement, elle est ouverte et gâtée. Elle ne permet plus une meilleur circulation ni un meilleur transport des marchandises.
Cependant il importe de noter le fait que La commune est également enclavée par rapport aux pays limitrophes, ce qui a des conséquences négatives sur le niveau des échanges avec la sous-région (Gambie, Guinée Conakry et Guinée Bissau). Or Les routes qui relient Kolda aux pays limitrophes sont constituées de pistes de sable de mauvaise qualité.
La problématique de l’enclavement de la commune
La commune demeure encore enclavée par rapport à sa région, ce qui réduit sa polarisation c’est-à-dire l’accessibilité des personnes aux biens et services urbains existants. En dehors de la route nationale, la commune ne dispose que quelques pistes et des routes départementales bitumées. Le département de Vélingara, en dépit de la réalisation d’un programme de pistes de production est encore mal intégré à la région de Kolda. Le département de Vélingara n’est pas entièrement relié à la capitale régionale par une route revêtue.
Le déclin économique de Vélingara et son enclavement par rapport aux autres localités de la région font que le centre a l’instar de la commune de diaobé-kabendou et le Nord de ce département densément peuplés, se tournent la Gambie.
Le département de Vélingara qui se caractérise par de faibles densités de populations, est relié à la capitale régionale par la RN6. Le tronçon de route revêtue RN6-Médina Gounasse (25 km) fait partie de l’axe routier international Tambacounda-Labé dont l’aménagement est supposé rendre possible une liaison rapide entre le Sénégal et la Guinée Conakry
Le rôle de la nationale 6 dans l’accès aux services de base
La commune de diaobé-kabendou comme le reste des nouvelles communes du Sénégal est confrontée à un problème d’accès aux services sociaux de base. Plusieurs déterminants expliquent cette insuffisance mais ce qui importe le plus est de voir l’action principale de la RN6 dans l’accès à ces derniers.
L’éducation et la formation
La commune de Diaobé-Kabendou est composée de 2 écoles préscolaires ,13 écoles élémentaires, un établissement secondaire et un lycée à diaobé. Les enfants de la commune sont majoritairement représentés dans les salles de classe mais il ya aussi une portion des enfants des villages environnants qui fréquentent ces écoles notamment pour le secondaire et le lycée. Celles-ci (enfants villages environnants) utilisent la marche à pied ou les deux roues pour accéder à ces structures.
L’accès à l’eau
Comme dans la plus part des régions du Sénégal, le problème de l’accès à l’eau potable n’est pas épargné dans la commune de diaobé-kabendou. Presque 66% des ménages enquêtes utilisent un puit traditionnel qui est souvent disponible dans la maison contre 33% qui ont un branchement particulier. Rare sont donc les personnes qui se déplacent pour aller chercher de l’eau malgré l’existence d’un forage fonctionnel à Soutouré et 5 puits hydrauliques répartis dans la commune(4 à Diaobé1 et à Médina Samba Kandé). Ce processus d’approvisionnement d’eau pourrait compromettre l’atteinte des OMD dans de domaine de l’accès à l’eau potable.
SON ROLE DANS L’INTEGRATION
Dans le transport de commerçants
La route nationale 6 joue un rôle déterminant dans le transport aussi bien des personnes que des biens. En effet ; elle est la seule comme route bitumée qui permet d’accéder à la commune diaobé-kabendou à part d’autres routes secondaires comme la route salikégné que les commerçants de la Guinées Bissau utilisent pour accéder au marché. Cette route est aussi dans un état impraticable parce qu’elle est constituée de latérite et représente un véritable handicap pour la rapide accessibilité au marché mais aussi à la charretée du coût du transport.
En effet, Pour rallie le marché ces commerçants Bissau Guinéens sont obligés de passer par cette route.
Les commerçants de la Guinée Conakry et Médina Gounass passent par la route qui rallie Médina Gounass à Manda Douane pour ensuite prendre la RN6. On note bien que pour rallier la commune il faut impérativement passer par la nationale6. Ceci est identique aussi bien pour les commerçants sénégalais que ceux de la sous-région. La RN6 est donc capital dans la desserte du marché mais aussi le développement de la commune. De ce fait, sa réhabilitation devrait être urgente pour qu’il n’ait pas trop d’impact dans le développement du commerce qui constitue la première source de revenue de la commune. Présentement même son effet sur le commerce a commencé à se sentir. Les commerçants qui viennent de loin comme le mali, la Guinée Conakry préfèrent s’arrêter dans le marché de Manda Douane qui se tient tous les lundis. Ils jugent que la RN6 qui leur permettait d’accéder au marché de diaobé est impraticable car en plus de panne des véhicules, il ya une fréquence de camions qui tombent en panne en cour de route et cela ne favorise pas la rentabilité de leur commerce
Dans les relations sociales
En Afrique, le tracé des frontières s’est fait sans prise en compte de l’aspect culturel. Cette situation fait que dans la plupart des espaces transfrontaliers africains on trouve des groupes humains aux caractéristiques socioculturelles identiques. La commune de diaobé-kabendou est la parfaite illustration en grande partie parce qu’elle dispose d’un marché qui attire plusieurs personnes dans cette localité et qui dés fois s’installent définitivement.
La zone est peuplée par deux principaux groupes ethniques. Il s’agit des peuls et des mandingues. Ces différentes ethnies se trouvent de part et d’autre de la frontière entre le Sénégal et la Guinée. D’ailleurs, certaines informations recueillis sur le terrain font état de l’existence d’intenses liens de cousinages entre les familles.
Du point de vue culturel ; la zone se caractérise par des pratique similaires. Les même cérémonies familiales (mariages, baptêmes, funérailles, circoncision etc.) et religieux sont pratiqués de la même façon, aussi, les modes de mise en valeur de l’espace (pratiques culturale) sont identiques.8 Au plan commercial le marché de diaobé fait partie des principales marchés d’approvisionnement de la population sénégalaise et de la sous région. Il polarise plusieurs villages en même temps. C’est aussi un centre de redistribution des produits en provenance de zones urbaines et rurales. De ce fait il joue un rôle important dans la relation villes et campagnes.
L’IMPLICATION DES ACTEURS LOCAUX DANS LA REHABILITATION DE LA RN6
Dans tout processus de développement les acteurs locaux doit être pris en compte parce qu’ils jouent un rôle déterminant dans cette effet. Dans la région de Kolda notamment la commune de diaobé-kabendou , la gestion de proximité est d’autant plus importante dans la mesure où c’est une localité très sensible du point de son développement économique et sociale ainsi que son intégration dans les dynamismes territoriaux.
L’identification des acteurs
Les acteurs de la commune de diaobé-kabendou sont essentiellement les élus locaux à savoir le conseil municipal et quelques représentants de la population.
1) leur rôle dans la politique de la gouvernance participative L’O, N, U9 , considère cette aspect de la cohabitation comme l’ensemble des procédés par lesquels les habitants d’un pays unissent leurs efforts à ceux des pouvoirs politiques en vue d’améliorer la situation économique, sociale et culturelle des collectivités. Mais nous nous présentons sur une échelle locale pour une pratique de pouvoir et des prérogatives transférés.
Le Conseil Municipal est l’appareil municipale incontournable, c’est un acteur de la société civile ; il est le mieux apte à se charger de la gestion de la ville qui devient dans ce contexte ; un nouveau territoire de mission10 . Les acteurs militent en faveur d’une nouvelle configuration municipale permettant de cultiver des pratiques de gestion managériale et d’associer les destinataires à l’élaboration des choix collectifs. Ils créent au sein des municipalités, des structures de proximités d’information, de débat, d’échanges et de suivi sur les projets concernant les habitants.