ROFIL BACTERIOLOGIQUE DES EXAMENS CYTOBACTERIOLOGIQUES DES URINES (ECBU)

ROFIL BACTERIOLOGIQUE DES EXAMENS
CYTOBACTERIOLOGIQUES DES URINES (ECBU)

GENERALITES SUR LA BACTERIOLOGIE DES URINES

GENERALITES SUR LES BACTERIES 

 Les bactéries sont des micro-organismes procaryotes dépourvus d’un véritable noyau (absence de membrane nucléaire) et possèdent un chromosome unique en général. Elles sont métaboliquement actives et se divisent par fission binaire (Meziani, 2012). La bactérie possède une paroi rigide faite d’un constituant spécifique : le peptidoglycane ou muréine (Hears et Shears, 1993). En plus d’une grande diversité d’habitat, les bactéries ont un important potentiel d’adaptation génétique. Elles contiennent souvent de l’ADN plasmidique, capable de transférer du matériel génétique au sein de l’espèce ou vers des espèces différentes. Cette adaptabilité génétique peut accroître à la fois leur pouvoir pathogène et leur résistance aux antibiotiques (Hears et Shears, 1993). 

 STRUCTURE D’UNE CELLULE BACTERIENNE 

Une bactérie est une entité complète, avec une paroi cellulaire complexe entourant un cytoplasme. Ce dernier possède toute la machinerie nécessaire à l’autonomie structurale et fonctionnelle de la bactérie (Fig.1). La bactérie est constituée d’éléments constants que sont : le génome (ADN) qui se présente sous la forme d’un long filament pelotonné sur lui-même, les ribosomes cytoplasmiques, la membrane cytoplasmique, la paroi (sauf chez les Mycoplasmes) et d’éléments inconstants : les flagelles, les pilis, la capsule, la spore, les plasmides (ADN circulaire extra chromosomique) (Carbonnelle et al., 1987). . Figure 1: Structure et éléments constitutifs d’une cellule bacterienne Source :http://www.ecosociosystemes.fr/cellule_bacterienne.html 3 La taille des bactéries peut varier mais elle est généralement de l’ordre du micromètre alors que sa morphologie est diverse (Fig.2). Figure 2: Différentes formes de bacterie I.

 PAROI BACTERIENNE

 C’est un constituant essentiel des bactéries permettant de distinguer deux classes de bactéries : o Les bactéries à Gram positif dont la paroi est constituée principalement de peptidoglycane et qui est colorée en bleu par la coloration de Gram. o Les bactéries à Gram négatif dont la paroi cellulaire est constituée de trois couches : phospholipides, une couche de protéines et une légère couche de peptidoglycane qui est colorée en rouge par la coloration de Gram (Fig.3). . Figure 3: Morphologie de la paroi bacterienne à Gram- et à Gram+ mis en evidence par la coloration de Gram Source : https://www.antibio-responsable.fr/ Source :https://fr.dreamstime.com/ 

CLASSIFICATION DES BACTERIES

 La forme des bactéries, leur affinité pour les colorants, leur type respiratoire constituent la base de leur classification (Fig.4). Figure 4: Classification des bactéries

DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DES BACTERIES URINAIRES 

 EXAMEN CYTOBACTERIOLOGIQUE DES URINES (ECBU)

 L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) est l’examen le plus demandé en bactériologie médicale (Fara et al., 2002). Il permet l’isolement du microorganisme responsable d’une infection urinaire et permet ainsi de déterminer la sensibilité de la bactérie isolée aux antibiotiques qui constitue l’antibiogramme. 

PRELEVEMENT 

Le prélèvement des urines s’effectue en respectant certaines conditions d’asepsie : d’abord un lavage des mains suivi d’un lavage soigneux avec un antiseptique doux de la vulve chez la femme ou du méat urétral chez l’homme. Le milieu de jet des urines du matin est recueilli dans un récipient propre et identifié au nom du patient. L’urine doit être traitée dans les 30 minutes après la miction sinon on peut les garder à +4° pendant 2 heures. Source : http://andryrasamindrakotroka.e-monsite.com 5 L’urine du 1er jet peut être recueillie (éventuellement après massage prostatique) en cas de suspicion d’une infection urétrale ou prostatique. Chez le malade sous sonde il faut éviter de prélever directement dans la poche ; il faudra dans ce cas clamper la tubulure et ponctionner en amont du clampage. Chez le nourrisson on applique une poche adhésive autour des organes génitaux externes et on la change toutes les 30 mn en l’absence de miction (Avril et al., 1992 ; DLS, 2015).

EXAMEN MACROSCOPIQUE 

Il permet d’apprécier l’aspect des urines : claires, troubles, purulentes, hématiques (Tableau I). Tableau I: Aspect macroscopique des urines (Ould, 2013) Paramètre Aspect normal Résultat pathologique Limpidité Urine claire (Limpide) Urine Trouble ou légèrement trouble Couleur Légèrement jaune Rouge (hématurie) brun foncé (bilirubine) purulente Ph 5-6 6 acidoses rénales, tubulaire, infection urinaire 

EXAMEN MICROSCOPIQUE 

EXAMEN CYTOLOGIQUE 

 ASPECT QUANTITATIF On réalise une numération des éléments figurés dans un volume donné d’urine avec le microscope optique à l’objectif 40. Leur nombre est rapporté au ml. A l’état physiologique, l’urine contient moins de 1000 leucocytes ou hématies par ml. En cas d’infection urinaire, le processus inflammatoire se traduit le plus souvent par l’augmentation du nombre de leucocytes (supérieur à 10.000 /ml) et hématies (supérieur à 5.000/ml) (Avril et al., 1992). On peut y retrouver des cristaux, des levures, des cellules épithéliales… 

ASPECT QUALITATIF 

On réalise un culot de centrifugation et ceci aide à mieux identifier les cellules présentes dans les urines. L’observation à l’état frais peut révéler des lymphocytes, des cellules rondes rénales, des cylindres, des cristaux, des levures, des trichomonas vaginalis, des spermatozoïdes, des œufs de parasites, des schistosomes, des bactéries… Une coloration de Gram est ensuite réalisée et observée au microscopique avec huile d’immersion à l’objectif 100. Cette coloration différencie les bactéries selon leurs formes et 6 leur affinité tinctoriale. On appréciera leur groupement et leur abondance, ce qui oriente ainsi sur le choix du milieu de culture (Carbonnelle et al., 1987 ; DLS, 2015). 

 L’UROCULTURE 

L’examen direct d’un étalement biologique contenant des bactéries n’est généralement pas suffisant pour identifier l’espèce bactérienne en cause. Seule la culture associée à une galerie d’identification biochimique peut garantir une identification précise. I

 DENOMBREMENT DES GERMES URINAIRES

 L’évaluation quantitative de la bactériurie peut s’opérer par la méthode de la lame immergée ou de la dilution des urines avec la technique de l’anse calibrée (DLS, 2015). 

 ENSEMENCEMENT

 Les milieux les plus utilisés sont la gélose CLED (Cystine Lactose Electrolyte Déficient) ou le BCP (Bromo-crésol Pourpre) ; le mileu Chapman (forte concentration de chlorure de sodium) ; le Milieu EMB (Eosine Bleu de Methylène). 

MODE D’ENSEMENCEMENT

 Il existe plusieurs méthodes dont :  La méthode de lame gélosée qui consiste à immerger la lame DGU dans les urines puis de l’incuber à 37° pendant 24h. La lecture consistera à comparer la densité des colonies bactériennes obtenues aux modèles fournis dans la trousse (Annexe 12) où se trouve une série de reproduction d’étalon correspondant à , , , , UFC/ml.  La méthode de l’anse calibrée où une anse de 10ul d’urine est diluée dans 1ml d’eau physiologique. Ensuite 10ul de cette dilution est étalée sur gélose CLED et incubée pendant 24h à 37 °C.

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES SIGLES
INTRODUCTION
CHAPITRE I GENERALITES SUR LA BACTERIOLOGIE DES URINES
I. GENERALITES SUR LES BACTERIES
I. 1) DEFINITION
I. 2) STRUCTURE D’UNE CELLULE BACTERIENNE
I. 3) PAROI BACTERIENNE
II. CLASSIFICATION DES BACTERIES
III DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DES BACTERIES URINAIRES
III 1) EXAMEN CYTOBACTERIOLOGIQUE DES URINES (ECBU)
III.1.1) PRELEVEMENT
III. 1.2) EXAMEN MACROSCOPIQUE
III.1.3) EXAMEN MICROSCOPIQUE
III.1.3.1) EXAMEN CYTOLOGIQUE
III.1.3.1.1) ASPECT QUANTITATIF
III.1.3.1.2) ASPECT QUALITATIF
III.1.4) L’UROCULTURE
III.1.4.1) DENOMBREMENT DES GERMES URINAIRES
III.1.4.1.1) ENSEMENCEMENT
III.1.4.1.2) MODE D’ENSEMENCEMENT
III.1.4.1.3) INTERPRETATION DES RESULTATS DE L’ECBU
III.1.5) IDENTIFICATION
III.1.5.1) Milieu TSI et KH
III.1.5.2) Milieu Citrate de Simmons
III.1.5.3) Milieu Urée-Indol
III.1.5.3.1) Production de l’uréase
III.1.5.3.2) Production d’indole
III.1.5.3.3) Recherche de Tryptophane désaminase (TDA).
III.1.5.4) Milieu Mannitol
III.1.5.5) Production d’oxydase
III.1.5.6) Production de la catalase
III.1.5.7) Test ONPG
III.1.5.8) Recherche de DNASE
III.1.6) ANTIBIOGRAMME
III.1.6.1) REALISATION DE L’ANTIBIOGRAMME
III.2) UTILISATION DES BANDELETTES URINAIRES
IV GERMES RESPONSABLES LES PLUS FREQUEMMENT ISOLES
IV.1) LES BACILLES GRAM NEGATIF
IV.1.1) FAMILLE DES ENTEROBACTERIES
IV.1.1.1) HABITAT
IV.1.1.2) CARACTERES MORPHOLOGIQUE ET BIOLOGIQUE GENERAUX
IV.1.2) GENRE ESCHERICHIA
IV.1.2.1) DEFINITION ET CLASSIFICATION
IV.1.2.2) CARACTERES CULTURAUX
IV.1.3) GENRE KLEBSIELLA
IV.1.3.1) DEFINITION ET CLASSIFICATION
IV.1.3.2) CARACTERES CULTURAUX
IV.1.4) GENRE PROTEUS
IV.1.4.1) DEFINITION ET CLASIFICATION
IV.1.4.2) CARACTERES CULTURAUX
IV.1.5) GENRE ENTEROBACTER
IV.1.5.1) DEFINITION ET CLASSIFICATION
IV.1.5.2) CARACTERES CULTURAUX
IV.1.6) GENRE CITROBACTER
IV.1.6.1) DEFINITION ET CLASSIFICATION
IV.1.6.2) CARACTERES CULTURAUX
IV.1.7) GENRE SERRATIA
IV.1.7.1) DEFINITION ET CLASSIFICATION
IV.1.7.2) CARACTERES CULTURAUX
IV.1.8) CARACTERES BIOCHIMIQUES DES ENTEROBACTERIES
IV.2) LES COCCIS GRAM POSITIFS
IV.2.1) LES MICROCCOCACEAE
IV.2.1.1) GENRE STAPHYLOCOCCUS
IV.2.1.1.1) DEFINITION ET CLASSIFICATION
IV.2.1.1.2) CARACTERES CULTURAUX
IV.2.1.1.3) CARACTERES BIOCHIMIQUES
IV.2.1.2) GENRE STREPTOCOCCUS
IV.2.1.2.1) GENRE STREPTOCOCCUS DU GROUPE D : ENTEROCOCCUS
IV.2.1.2.1.1) DEFINITION ET CLASSIFICATION
IV.2.1.2.1.2) CARACTERES CULTURAUX
IV.2.1.2.1.3) CARACTERES BIOCHIMIQUES
CHAPITRE II CADRE, MATERIEL ET METHODES DE L’ETUDE
I. Cadre de l’étude
I. 1) Les Patients
I. 2) Type d’étude
II.) MATERIEL
II.) METHODES
II. 1) PRELEVEMENT
II. 2) EXAMEN MACROSCOPIQUE
II. 3) EXAMEN MICROSCOPIQUE
II. 4) ENSEMENCEMENT
II. 5) IDENTIFICATION
II. 6) TRAITEMENT DE DONNEES
CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION
I) RESULTATS
I.1) Répartition des patients selon le sexe
I.2) Répartition des patients selon l’âge
I.3) Répartition des ECBU positifs et prévalence globale
I.4) Répartition de la prévalence selon l’âge
I.5) Répartition de la prévalence selon le sexe
I.6) Prévalence en fonction de l’âge et du sexe
I. 7) Prévalence en fonction du sexe masculin et de l’âge
I.8) Prévalence en fonction du sexe féminin et de l’âge
I.9) Les germes retrouvés
I. 10) Répartition de la prévalence des germes retrouvés
II ) DISCUSSION
CONCLUSION RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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