Revue de la litterature sur les infections materno-foetales bacteriennes

L’infection materno-fœtale demeure une pathologie préoccupante par sa fréquence et sa gravité. La fréquence estimée à 2 à 3% des naissances vivantes constitue un problème majeur de santé publique .Le risque de mortalité relativement élevée variant de 10 à 30% en fait une pathologie grave en médecine néonatale. Cette gravité est essentiellement liée à l’immaturité immunologique du nouveau-né. (1)(2) A la maternité de Befelatanana, les statistiques de l‘année 1996 indiquent que la mortalité périnatale était essentiellement d’origine infectieuse. D’après une étude prospective menée par ANDRIAMADY et collaborateur, les objectifs étaient d’évaluer la fréquence des infections néonatales et d’identifier leurs principales causes. Trente six pour cent des 14009 inclus nouveau-nés ont été suspectés d’infection à la naissance. Le taux de létalité a été de 17%. Les principaux germes isolés responsables ont été : Escherichia coli, Streptococcus agalactiae, Staphylococcus aureus. Depuis, aucune autre étude sur les infections materno fœtales n’a été réalisée dans ce service.

REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES INFECTIONS MATERNOFŒTALES BACTERIENNES 

DEFINITION

L’infection bactérienne materno-fœtale (IMF) est une infection bactérienne du nouveau-né résultant d’une transmission verticale materno-fœtale qui se produit pendant la période périnatale c’est-à-dire un peu avant ou au moment de la naissance et qui s’exprime dès les premières minutes, dans les premier jours, ou parfois même dans les premières semaines de la vie postnatale .

EPIDEMIOLOGIE

DANS LES PAYS DEVELOPPES
Au cours des journées nationales de néonatalogie en 2003, l’épidémiologie, l’incidence internationale des infections materno-fœtales est comprise entre 1,2 et 3,6 pour 1000 naissances vivantes. Les principales bactéries sont les streptocoques du groupe B (SGB) et Escherichia coli. (4) En France, selon les données nationales du Programme Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI) en 2001, l’incidence des septicémies néonatales à SGB est comprise entre 0,79 – 0,83 ‰ avec une mortalité de 1,56 ‰, cette incidence est de 0,36- 0.41 ‰ avec une mortalité de 3,48 ‰ pour l’infection à Escherichia coli. (1) Aux Etats-Unis, l’incidence est de 1,6‰ avec une mortalité de 6,8%, streptocoque B et Escherichia Coli sont également les principaux germes en cause.

DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
Au Maroc selon BENOMAR et collaborateurs l’infection bactérienne néonatale représente 7,01% des admissions, l’infection à streptocoque B est la première cause d’infection bactérienne néonatale et viennent par la suite les infections à Escherichia coli et à Listeria monocytogenes .

A Abidjan selon AKAFFOUE et collaborateurs l’infection bactérienne néonatale occupait le premier rang en termes de morbidité en1986, 32% des admissions et la mortalité atteignait 52%. Les germes mis en évidence étaient surtout les bacilles gram négatifs. (7) A Antananarivo, à la maternité de Befelatanana selon l’étude menée par ANDRIAMADY et Collaborateur ; la pathologie néonatale occupe la 5ème place dans la morbidité en générale. Dans cette pathologie néonatale les infections sont la 2ème cause de morbidité après la prématurité. Les statistiques de l’année 1996 de la maternité de Befelatanana indiquent que la mortalité périnatale était essentiellement d’origine infectieuse. Les principaux germes responsables des infections néonatales isolés, selon cette étude, ont été : Escherichia coli, streptocoques du groupe B – A – G – D, et Staphylococcus aureus.

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PHYSIOPATHOLOGIE

La physiopathologie de l’infection materno-fœtale bactérienne est différente selon les germes mais cependant les voies de contamination restent classiques.

VOIE HEMATOGENE PLACENTAIRE 

Elle est à l’origine d’une contamination massive au cours d’une septicémie ou d’une bactériémie maternelle, ou à partir d’un foyer d’endométrite qui joue le rôle de foyer intermédiaire et inocule le placenta. L’envahissement se fait par la veine ombilicale. C’est rarement le mode de contamination du fœtus .

VOIE ASCENDANTE 

Elle est beaucoup plus fréquente. Elle est due à l’envahissement du liquide amniotique par des germes provenant du tractus génital, et peut survenir que les membranes soient rompues ou non. Lorsque les membranes sont intactes, leur altération par l’infection entraîne leur rupture secondaire. Une endométrite peut être responsable d’une infection du liquide amniotique, les bactéries peuvent être inhalées et ou dégluties. La colonisation des voies respiratoires et ou digestives peut être à l’origine d’une infection centrale (sepsis) ou locale.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES INFECTIONS MATERNO-FOETALES BACTERIENNES
I- DEFINITION
II- EPIDEMIOLOGIE
II-1- Dans les pays développés
II-2- Dans les pays en développement
III-PHYSIOPATHOLOGIE
III-1-Voie hématogène placentaire
III-2- Voie ascendante
III-3- Contamination au passage dans la filière génitale
IV-SIGNES
IV-1- Type de description : Septicémie
IV-1-1 Arguments anamnestiques
IV-1-2- Arguments cliniques
IV-1-3- Arguments biologiques
IV-1-4- Arguments bactériologiques
V- FORMES CLINIQUES
V-1- Forme pulmonaire
V-2- Forme méningée
V-3- Forme urinaire
VI-DIAGNOSTIC
VI-1- Diagnostic positif
VI-1-1- Critères majeurs
VI-1-2- Critères mineurs
VI-2- Diagnostic différentiel
VI-3- Diagnostic étiologique
VII- TRAITEMENT
VII-1- Traitement curatif
VII-1-1- But
VII-1-2- Moyens
VII-1-3- Indication de l’antibiothérapie
VII-1-4- Surveillance
VII-2- Traitement préventif
DEUXIEME PARTIE : PATIENTS, METHODES ET RESULTATS
I- MATERIELS ET METHODES
I-1- Cadre d’étude
I-1-1- Structure organisationnelle du service
I-1-2- Mission du service de l’unité de soin intensif au sein de l’Hôpital
I-1-3- Indicateurs d’utilisation du service
I-2- Type et durée de l’étude
I-3- Population d’étude
I-3-1- Déroulement de l’étude
I-3-2- L’enquête bactériologique
I-4- Paramètres étudiés
I-5- Analyse statistique
II- RESULTATS
II-1- Description de la population d’étude
II-2- Résultats bactériologiques
II-3- Analyse des facteurs de risques en fonction des résultats des hémocultures à la naissance
II-4- Analyse des facteurs de risques en fonction des résultats des coprocultures
II-5- Evolution clinique des patients inclus
II-6- Mode de sortie en fonction de l’hémoculture
II-7- Mode de sortie en fonction de la coproculture
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I- DEFINITION DE L’INFECTION MATERNO-FŒTALE
II- EPIDEMIOLOGIE
II-1- Ecologie bactérienne
II-1-1- Espèces bactériennes fréquentes responsable des IMF
II-1-2- Espèces bactériennes productrices de BLSE
II-2- Facteurs de risque
II-3- Manifestations cliniques
II-4- Evolution
II-5- Traitement des IMFB
III- LIMITES DE NOTRE ETUDE
IV- POINTS FORTS DE L’ETUDE
V- SUGGESTIONS
VI-1- Suivis des femmes pendant la grossesse
VI-2- Suivis des femmes pendant l’accouchement et la période néonatale
VI- PERSPECTIVES
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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