Revue de la littérature sur les IDE
Aperçu sur les IDE et les firmes transnationales
L’IDE est une notion fortement évolutive. Sa définition diffère selon la nature de la source qui l’apprécie. Selon Tersen et Briscout (1996) : « la difficulté essentielle que pose l’IDE est qu’il s’agit d’un phénomène tellement complexe qu’il est difficile d’en appréhender toutes les facettes, mais qu’il est dangereux de chercher à isoler une seule. »6 Jacquemont, définie l’IDE comme « l’emploi des ressources financières qu’un pays fait à l’étranger » Nous retenons deux définitions officielles de l’IDE, celles du FMI et de l’OCDE
Les IDE sont définis par le manuel de la balance des paiements du FMI (5e édition), comme : « l’investissement direct à l’étranger (IDE) est l’action d’un investisseur, basé dans un pays donné (pays d’origine), qui acquiert un intérêt d’au moins 10 % dans une entreprise résidant dans un autre pays ».7 Ce pourcentage est supposé donner à l’investisseur un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l’entreprise.
Comme la finalité de l’opération à l’étranger est supposée être celle de la gestion durable, on peut ainsi distinguer l’investissement direct de l’investissement de portefeuille. Ce dernier est constitué de simples placements financiers, soit à long terme, soit à caractère spéculatif (acquisition d’actions, d’obligations, de produits dérivés, options et autres instruments financiers).
Donc les IDE sont effectués dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise exerçant ses activités sur le territoire d’une économie autre que celle de l’investisseur, le but de ce dernier étant d’avoir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l’Entreprise8.
Plus précisément, d’après la définition du FMI, les IDE connaissent quatre formes :9 La création d’une entreprise ou d’un établissement à l’étranger L’acquisition d’au moins 10 % du capital social d’une entreprise étrangère déjà existante
Le réinvestissement de ses bénéfices par une filiale ou une succursale située à l’étranger Les opérations entre la maison mère d’une firme transnationale et ses filiales (souscription à une augmentation de capital, prêts, avances de fonds, etc.).
Définition de l’IDE selon l’OCDE
Au début des années quatre-vingt, l’OCDE (1983)10 a défini l’IDE de la manière suivante : « Toute personne physique, toute personne publique ou privée ayant ou non la personnalité morale, tout gouvernement, tout groupe de personnes physiques liées entre elles est un Investisseur Direct Etranger s’il possède lui-même une entreprise d’investissement direct,
c’est-à-dire une filiale, une société affiliée ou une succursale faisant des opérations dans un pays autre que le ou les pays de résidence de l’investisseur ou des investisseurs directs. Par entreprise d’investissement direct, on entend une entreprise jouissant ou non de la personnalité morale dans laquelle un seul investisseur étranger contrôle :
– Soit 10 % ou plus des actions ordinaires ou des droits de vote dans une entreprise jouissant de la personnalité, ou de l’équivalent dans une entreprise n’ayant pas la personnalité morale, à moins qu’il ne puisse être établi que cela ne permet pas à l’investisseur d’avoir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l’entreprise. – Soit moins de 10 % des actions ordinaires ou des droits de vote dans l’entreprise, mais a un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l’entreprise.
Le pouvoir de décision effectif implique seulement que l’investisseur direct soit en mesure d’influencer la gestion de l’entreprise ou d’y participer, et non qu’il dispose d’un contrôle absolu ». L’OCDE définit l’Investissement Direct à l’Etranger ainsi 11: « L’IDE est une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d’une entité résidant dans un autre pays.
Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d’acquisitions.
Sont également définis comme des investissements directs étrangers d’autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l’entreprise ayant obtenu l’IDE, ou d’autres transferts en capital». Ces derniers incluent notamment les prêts accordés par une maison-mère à sa filiale implantée à l’étranger.
D’après toutes ces définitions, les Investissements Directs ne créent pas de dettes pour le pays qui les reçoit, en ce sens qu’il n’y a aucune obligation juridique qui puisse contraindre l’Etat du pays d’accueil à en rembourser la valeur. Cela ne veut pas pourtant dire qu’ils ne créent pas des flux en retour, puisqu’ils sont le plus souvent effectués pour rapatrier des bénéfices vers la maison mère (sauf si des opportunités d’investissements rentables se présentent sur place).
A ce flux de revenu, peut s’ajouter un flux de capital si l’investisseur décide de redéployer son capital vers d’autres pays.12 Ainsi, nous constatons que l’IDE constitue le principal vecteur de la hiérarchisation de l’ensemble de l’économie mondiale.