Le commerce de gros
Le commerce de gros est, pour nous, celui exercé par les femmes commerçantes dont le revenu moyen par mois est de 705 000francs CFA et qui ont un pouvoir suprématie. Ces femmes grossistes sont moins nombreuses parmi celles interrogées relatif aux exigences en moyen financier pour faire partir de ce réseau commercial. Elles représentent 14% et profitent le mieux des avantages du marché. En effet, du fait de l’importance de leur capacité financière, elles ont plus de pouvoir comparées aux autres commerçantes simples. Elles monopolisent, alors, les réseaux commerciaux par lesquels les produits sont acheminés vers le marché ou ailleurs.
Le commerce de gros consiste à acheter, entreposer et vendre des marchandises généralement à des détaillants, des utilisateurs professionnels, voire à d’autres grossistes ou intermédiaires. Elles utilisent des camions pour transporter la marchandise vers le marché de Diaobé. Une fois arrivées, elles distribuent leur marchandise aux réseaux des femmes détaillantes, généralement peules de la région qui n’ont pas recours à l’approvisionnement direct.
Les produits commercialisés sont variés. IL s’agit, entre autres, du piment noir, du piment rouge, du sel, du pain de singe, du poisson fumé et surtout de l’huile de palme contenue dans des dizaines de fûts de 200 litres, (voir les photos ci-dessous à titre d’exemples illustratifs).
Photo1: Fût de 200 litres et bidons de 2Olitres Photo2: Camions de transport de marchandise Photo3: Poissons séchés
Source : Photos prises à Diaobé par Oumar SANE, Novembre 2014
Le stockage des produits se font dans les magasins et la vente peut se fait les Mardis, jours d’arrivée, les Mercredis jours même du marché et les Jeudis, jour de baisse d’activités. Dans le cas de l’huile de palme, les femmes, regroupées, achètent plusieurs fûts ou les obtiennent par crédit auprès des grossistes. Elles louent ensemble le transport pour convoyer ces produits vers les villes comme Dakar, Kolda. D’autres les revendent sur place. Ces femmes grossistes sont, souvent, aidées par des intermédiaires.
Les intermédiaires
Les intermédiaires signifient également, pour nous, celles dont le revenu moyen mensuel est de 469 000f CFA. Ces femmes intermédiaires qui interviennent dans ce réseau de commerce sont encore peu nombreuses car, représentent 06% des interrogées. Le rôle de ces femmes intermédiaires est, soit de mettre en rapport les acheteurs et les vendeurs, soit d’exécuter des opérations commerciales pour le compte d’une autre personne. Dans la plus part du temps, elles ne sont pas elles-mêmes des propriétaires de la marchandise dont elles sont chargées de discuter les prix ou de les vendre aux femmes qui s’activent dans le réseau de commerce de détaille.
Le commerce de détaille
Le commerce de détaille concerne les femmes qui appartiennent au plus faible réseau de commerce. Ces marchandes sont, généralement, très peu mobiles et s’approvisionnent la marchandise, en petite quantité (un à trois bidons) auprès des grossistes, ou se contentent tout simplement de vendre leurs propres produits agricoles ou de l’élevage. Il s’agit, pour nous, celles dont le revenu moyen mensuel est inférieur ou égal à 175 000f CFA. Ce commerce regroupe, en partie, des femmes appelées « bana bana » qui achètent des produits sur le marché auprès des grossistes, comme indiqué plus haut, où sillonnent les villages pour s’approvisionner, à bon marché, la marchandise. Avec le reste des détaillantes, ces commerçantes représentent 76%. Cette proportion importante des détaillantes indique que « presque toutes les femmes sont des détaillantes. »29. Ce type de commerce, ne demandant pas beaucoup de capitaux et déplacement, est ouvert même aux femmes qui disposent de maigres ressources. Cela se traduit, d’ailleurs, par le foisonnement des produits commercialisés comme illustre le graphique ci-dessous.
NB : Nous avons choisi le principal produit commercialisé par femme, tout en vous rappelant que certaines femmes vendent des gammes de produits à la fois.
Parmi les principaux produits commercialisés par les femmes, l’huile de palme vient largement en tête avec 32%. Il est suivi par la variété de fruits et légumes qui foisonnent le marché et qui représentent 15 %. Puis, viennent la pâte d’arachide et les poissons fumés ou séchés représentant, respectivement, 11% et 10 %. Les autres produits occupent une proportion faible car ne dépassant pas chacun 6%. La vente de l’huile de palme constitue une spécialité des femmes de la Guinée Bissau. Leurs voisines de la Guinée Conakry sont absentes relative à l’interdiction de transite des produits et la traversé des personnes liée à la maladie à virus Ebola qui y sévit. La pâte d’arachide est, par contre, la spécialité des femmes de kabendou qui monopolisent le commerce de ce produit à travers des seaux de 20 Kg ou 10Kg. Les autres produits comme les bijoux sont vendus par les femmes wolof et parfois sérère. Il en est de même pour le savon local entretenu par les femmes du village de Témanto. D’ailleurs, les photos ci-dessous illustrent quelques produits commercialisés.
Le service
Les femmes qui s’occupent du service de déjeuné et petit déjeuné ne sont pas nombreuses à cette période. Elles représentent 4% des femmes interrogées. Cela est relatif à la crise de la maladie à virus Ebola qui a occasionné la fermeture de l’essentiel des restaurants, faute de clients. « Les passagers qui représentent une partie de notre clientèle ne viennent presque pas. Les Guinéens bloqués ici n’ont plus rien. Ils ont dépensé tout leur argent. Et la frontière est fermée, cela veut dire plus de voitures, donc pas de clients pour nous. »30 Ce service est, généralement, assuré par les femmes peules de Dioabé à côté de celles wolof. Pour le déjeuné, les repas distribués sont variés : riz à la viande, riz au poulet, riz au poisson, plat « mafé », plat « fouty », plat yassa, etc. et le prix dépend du menu : de 500f à 800f. Le petit déjeuné est servi par de rares femmes et comprend le pain contenant du beurre, de la mayonnaise, d’omelette ou des œufs etc. plus du lait, du café ou du café au lait. Son prix va de 300f à 500f. Le choix des clients des restaurants peuls ou wolofs dépend de l’hygiène, de la qualité, du coup, de la confiance, de l’affinité et traduit, implicitement, la concurrence au sein du service. Ce dernier, ainsi que les autres activités commerciales exercées par les femmes, ont leur impact.
Les activités commerciales exercées par les femmes ne sont pas sans impact. Cet impact est aussi bien économique que social pour les femmes et pour le reste des populations.