RETRECISSEMENT DE L’URETRE MASCULIN

RETRECISSEMENT DE L’URETRE MASCULIN

Le cathétérisme transurétral 

Les Égyptiens connaissent déjà le cathétérisme transurétral, ce que montrent les traductions grecques des manuscrites égyptiennes depuis le sixième siècle avant Jésus Christ. Il n’est naturellement pas de dire quand et par qui a été fait le premier cathétérisme transurétral mais les références les plus anciennes sont écrites par Hippocrate (460-370 avant Jésus Christ) et la pratique du médecin grecque Érasistrate (vers 300ans avant Jésus Christ). Des documents indiens et chinois mentionnent également le cathétérisme transurétral. L’asepsie et l’anesthésie locale mise à part, les perfectionnements du cathétérisme transurétral ont été réalisées surtout au niveau du matériel. De l’antiquité jusqu’au XIXe siècle, ce sont les feuilles de palmier, le papyrus, le tuyau de la plume, le chalumeau, le zinc, le verre, le bronze, l’or, l’argent et le caoutchouc qui ont été utilisés. La découverte de la vulcanisation par Goodyear en 1839 a permis de mettre au point la sonde en latex encore utilisée de nos jours . Le silicone et le chlorure de polyvinyle (PVC) surtout complètent actuellement le matériel dont sont faites les sondes. b- L’urétroplastie : [14] Les techniques proposées, décrites et appliquées ont été nombreuses, variées. Elles sont évoluées au cours des années. Dès 1874, S. Duplay avait déjà formulé le principe de base de l’urétroplastie : « Une bande de peau tubulée et enfouie peut devenir un canal perméable ». En 1880, S. Duplay et Denis-Brown avaient démontré que : « Une bande de peau laissée à plat et correctement couverte s’enroule sur elle-même en cornet et forme en quelque semaines un tube vecteur des urines». Les différentes applications et exploitations de ce principe : • Autoplastie cutanée : Elle se fait en deux temps ; – La première séance consiste à la suppression de la partie rétrécie ; – La seconde, consiste à reconstruire le canal urétral selon le procédé de « bandelette enfouie » de S. Duplay. 3 En 1948, Hamilton-Steward en pratiquait pour la première fois ; En 1952, elle était développée par Swinney ; En 1953, elle était améliorée et popularisée par Bengt-Johanson. Des adaptations et des améliorations techniques avaient été faites. C’est ainsi que : En 1953, Stewart essayait le tunnel pré-scrotal ; En 1959, Pides pratiquait l’incision médiane trans-scrotale ; En 1960, Leadbetter utilisait le lambeau de la peau périnéale ; En 1966, Gil Vernet employait le lambeau scrotal latéral ; En 1968, Blandy choisissait le lambeau scrotal postérieur. • Urétrotomie et urétrectomie externe : Elle se pratique en un seul temps. Parmi les principaux artisans de cette technique, nous allons retenir : En 1962, Kishen pratiquait un greffe libre du vaginale ; En 1966, Camey incisait la sténose et fermeture de l’urètre sur sonde ; En 1968 : – J. Monsieur avait utilisé la lame sus-urétrale comme « patch in situ » équivalent à un matériel de plastie ; – J. Orandi pratiquait la greffe de peau pédiculée, découpée en marge de l’incision périnéale ou pénienne ; En 1973, Martinez-Pineiro Arocena reprenaient la technique de Kishen ; En 1975, Blandy avait repris la technique de J. Orandi ; En 1976, M.M. Devine, Bannan, Dufrens, et Berger S…utilisaient la greffe de la peau libre (peau pénienne ou de prépuce) ; En 1978, Michalosky rapportait une nouvelle technique consistant à inciser la partie rétrécie et puis ectropionnisation après exérèse de tissus scléro- inflammatoires. 

RAPPEL EMBRYOLOGIQUE DE L’URETRE 

 Embryologiquement, le bas appareil urinaire présente deux parties d’origines différentes : – la vessie et l’urètre postérieur qui dérivent du sinus uro-génital ; – l’urètre antérieur ou pénien qui se développe à partir des organes génitaux externes. 4 I – Urètre postérieur : (fig. 1) Pendant le deuxième mois de la vie intra-utérine, on assiste à une apparition d’éperon de Tourneaux qui va diviser le cloaque en rectum en arrière et en sinus urogénital en avant. C’est sur la partie moyenne et sur la face postérieure de ce sinus uro-génital que viendra s’aboucher le cordon génital d’origine mésodermique constitué par les canaux de Wolff et de Müller. – Les canaux de Muller s’atrophient chez l’homme sauf à leur partie terminale où ils fusionnent pour constituer l’utricule prostatique. – Les canaux de Wolf donnent naissance aux bourgeons urétéraux. Les points d’implantations des bourgeons urétéraux sur les canaux de Wolf permettent de diviser ses derniers en deux segments : Le segment sus-jacent qui va devenir les canaux déférent ; Le segment sous-jacent qui s’incorporera à la partie postérieure du sinus uro-génital pour constituer les canaux éjaculateurs. L’implantation du cordon génital à la face postérieure du sinus uro-génital produit une saillie appelée « éminence de Muller » : futur veru montanum. Ce veru montanum va diviser le sinus uro-génital en deux zones : – une zone urinaire, sus-jacent au veru, d’où issue la calotte vésicale, la vessie trigonale et la partie initiale de l’urètre postérieur (urètre sus-montanal) ; – une zone génitale sous-jacente au veru, d’où provient la partie distale de l’urètre postérieur (urètre sous montanal et membraneux). En un mot, l’origine embryologique vésico-urétrale est différente expliquant la dualité de fonction : → le stockage et l’expulsion de l’urine dépend de la vessie sus-trigonale d’origine allantoïdienne endodermique ; → la continence dépend de la vessie trigonale d’origine essentiellement wolffienne, mésodermique. II- Urètre antérieur ou pénien : Il est solidaire au développement du pénis, qui dérive lui-même du tubercule génital médian. A mesure que le pénis s’allonge, on voit se former à la face inferieure une gouttière qui communique secondairement le sinus uro-génital par suite de 5 résorption de la membrane uro-génitale qui obstruait le sinus à sa partie inférieure. Plus tard la gouttière infra pénienne se transforme en canal par rapprochement et soudure de ses bords ; ainsi se constitue l’urètre antérieur. La soudure se fait d’arrière en avant. 

LIRE AUSSI :  ETUDE DES CARACTERISTIQUES CLINIQUES ET SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES ENFANTS CONSULTES

RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE L’URETRE

DEFINITION 

C’est un canal virtuel excréteur de la vessie et qui, chez l’homme, assure une double fonction : fonction urinaire et génitale. 

SITUATION ET DIRECTION 

L’urètre masculin nait de la vessie au niveau de son col et descend d’abord la partie antérieure du petit bassin, ou il traverse la prostate, aponévrose moyenne du périnée selon un trajet oblique en bas et en avant. Arrivé dans le périnée superficiel, il pénètre dans le corps spongieux, puis se dirige en haut et en avant à travers la racine des bourses et s’incurve pour suivre toute la face inferieure de la verge. Dans son ensemble, l’urètre décrit un « S » italique formé de deux courbes de sens inverse dont l’une postérieure qui est fixe et l’autre antérieure, mobile. Les courbures : (fig. 3) Elles sont au nombre de deux dont l’une est antérieur à concavité inferieure. Elle correspond à une portion de l’urètre pénien qui, de ce fait une grande mobilité. Son sommet répond à l’insertion de ligament. Elle n’existe que lorsque la verge est pendante et disparait à l’érection ainsi que lors de manœuvre de cathétérisme urétral. L’autre postérieure ou urètre fixe qui présente une grande importance pour le cathétérisme. Sa fixité est assurée par la traversée de la prostate, aponévrose moyenne du périnée et par le ligament suspenseur de la verge. D’après les de TESTUT en 1884, il ressort que (fig. 4) : Le col vésical se trouve constamment au dessus et en arrière de l’extrémité inférieure de la partie de la partie moyenne de la symphyse pubienne. L’angle pénien c’est-à-dire ou l’urètre fixe continue avec l’urètre mobile, à une situation variable, au dessus de la ligne horizontale passant par le bord inferieur de la symphyse pubienne. Enfin, la courbe de l’urètre fixe est variable selon l’individu. Au cours du cathétérisme, le segment prostatique de l’urètre ne peut subir qu’un léger déplacement antérieur en raison de sa fixité assurée par la prostate et aponévrose moyenne du 6 périnée. Par contre, le segment bulbo-spongieux peut être fortement baissé, grâce à l’étirement du ligament suspenseur qui efface ainsi la courbe postérieur. Alors l’urètre devient rectiligne qu’une sonde rigide peut facilement parcourir.

DIVISION 

L’anatomie et l’embryologie divisent l’urètre en deux parties : Urètre antérieur appelé encore urètre spongieux allant du méat à l’aponévrose moyenne du périnée ; Urètre postérieur tendu de l’aponévrose moyenne au col vésical Selon la mobilité, l’urètre se divise en urètre mobile et urètre fixe. La chirurgie divise l’urètre masculin en trois segments qui sont d’arrière en avant : Urètre prostatique allant du col vésical au bec de prostate. Il est vertical, oblique en bas et en avant ; Urètre membraneux traversant le plan musculo-aponévrotique moyen du périnée. Il est fortement oblique en bas et en avant ; Urètre pénien ou spongieux c’est le reste. Il est oblique en haut et en avant jusqu’à l’angle pénien puis en avant, en bas et en haut selon l’état physiologique de la verge. 

DIMENSION 

 Pour mesurer la longueur de l’urètre, on utilise le centimètre (cm) comme unité utilisée. Alors que l’unité de calibre utilisée est variable selon le pays. – Unité de filière française (F) ou charnière (CH) : 1CH=1F=0,33mm – Unité de filière Beniqué qui est la moitié d’unité charnière : 1CH=2B – Unité anglaise (E) et américaine (A) qui est égale à 0,50 mm et la filière anglaise est inferieure de deux (2) unités par rapport à l’unité américaine. En d’autres termes, 10mm=30CH=60B=20A=18E Alors, la longueur de l’urètre varie en moyenne de 15 centimètres à 18 centimètres avec : – 3 cm pour la parte prostatique ; – 1 à 1,5cm pour la partie membraneuse ; – 12cm pour la partie spongieuse. 7 Figure 1 : Embryologie de l’urètre postérieur Figure 2. : Bloc urétro-prostatique provenant d’un sujet anatomique formolisé (service d’Anatomie, Univ. officielle du Congo, campus de Lubumbashi, Prof. J. COMPERE. ).  

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
REVUE DE LA LITTERATURE
A- HISTORIQUE
B- RAPPEL EMBRYOLOGIQUE DE L’URETRE
I- URETRE POSTERIEUR
II- URETRE PENIEN
C- RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE
I- DEFINITION
II- SITUATION ET DIRECTION
III-DIVISION
IV-DIMENSION
V- CONFIGURATION INTERNE DE L’URETRE
VI-LES RAPPORTS
VII-LES VASCULARISATIONS ET INERVATION DE L’URETRE
VIII-STRUCTURE HISTOLOGIQUE DE L ‘URETRE
IX- LA PHYSIOLOGIE DE L’URETRE
D- LE RETRECISSEMENT URETRAL
I- ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE
II- ETIOPATHOGENIE
II-1- LES CAUSES
II-2- ANATOMIE PATHOLOGIQUE
II-3-CONSEQUENCES PHYSIOPATHOLOGIQUES
III-DIAGNOSTIC POSITIF
IV-METHODE THERAPEUTIQUE
V- EVOLUTION COMPLICATION ET PRONOSTIQUE FONCTIONNEL
DEUXIEMME PARTIE
I- MATERIEL ET METHODE
II- RESULTATS
TROISIEMME PARTIE
COMMENTAIRE ET DISCUSSION.61
CONLUSION

projet fin d'etude

Télécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *