(Re)tournage des images, effets sonores et optiques
Ce processus de compilation des images se révèle être une sorte de ‘retournage’ qui se produit depuis la sélection jusqu’au remontage fixe des archives, m ais aussi des éléments ‘nouveaux’. En ce qui concerne la bande-son, la production s’occupe des enregistrements : soit de la musique de commande (originale), soit de compilations musicales (recyclage des archives sonores), soit d u bruitage et exceptionnellement de rajouter une voix off. Il y a un retournage des images comme de l a plupart des sons. Sauf pour son fil m de fiction THE relativement classique. Il s’agit de nouvelles prises d’un faux entretien, com binées ensuite avec le retournage des archives empruntées. L’ensemble de la compilation des images est sonorisé avec une voix-off, du bruitage, de la musique originale et des extraits d’un enregistrement d’opéra interprété par Caruso et joué par un gramophone. L’entretien se déroule, nous informe un sous-titre im primé sur l’im age en « Irlande, 1941. », chez Job qui accueillie un cinéaste interviewer (Roy W ard). En réalité, les scèn es sont tournées en noir et blanc en 1992. I l n’y a que le comédien à l’écran Joseph O’Connor, dont Delpeut dit: “ He was an actor for the theatre so we have to rehearsal and to slow him down. He learned very quickly. The shooting lasted for 16 days, as if it was done as a documentary. Editing all took a like a good interview 4 weeks. I think we did it first on video and then in 35mm. ” Le tournage se passe dans un studio où est construit le foyer de Job (village de pêcheurs sur la côte de Black South Bay) Van Voorst apprécie travailler ainsi: « We were a small crew’. We all knew each other. The story was quite convincing even if unreasonable, we had exceptionnally fun!
La photographie est réalisée par le chef opérateur Stef Tijdink. Paul Veld est le preneur de son, ancien collègue depuis les film s d’école, qui collabore égalem ent dans LYRICAL NITRATE. Cependant la production de la bande-son dans THE FORBIDDEN QUEST est bien plus com plexe. D’un côté, la voix du cinéaste est enregis trée puis rajoutée ap rès plusieurs tests, d e façon à fonctionner comme une voix off, hors cadre en dialogue avec Job, au long du film . 894 D’un autre côté cette fois Delpeut utilise de la m usique originale composée par Loek Dikker. Pour la produire, il faut passer par son arrangement, ensuite l’enregistrement de son interprétation par l’orchestre. Il ne s ’agit pas tou t simplement d’une co mpilation ou d’accompagnement musicale des films muets, mais d’une mise en scène de la bande-son a u même titre que la compilation d’images des archives associées au faux entretien tourné. La production de la sonorisation pour le reste des films de com pilation est diverse. Chacun des gestes de sonorisation de la part de Delpeut obé it à des propos différe nts de valorisation. Pour LYRICAL NITRATE, il rajoute du bruitage et une com pilation musicale de l’époque. Pour THE GREAT WAR, il réalise une compilation m usicale qui cherche le con traste entre musique classique et du rock co ntemporain. Ces com pilations sonores laissen t trace des expériences qui se dém arquent dans cette structure de valorisa tion du Musée, par ses com binaisons du bruitage, de la m usique originale (de co mmande), des compilations musicales et des commentateurs.
La production de la sonorisation pour les programmes de compilation n’est pas pourtant moins complexe. La série DE CINÉMA PERDU (1995) reprend une des e xpériences du festival de commentateurs déroulé au Pavillon Vonde lpark pendant le pr intemps 1992. L’épisode DARKNESS est bien plus complexe. Ce film de montage est l’unique parmi le reste des films qui est produit avec une voix off proprem ent documentaire (aussi interpré tée par Leysen). En même temps, HEART OF DARKNESS possède une musique originale et un bruitage inventifs conçus par Stefan den Broeder et Stefan Ram. En e ffet, la production de la sonorisation ne cherche ni à accompagner, ni à illustrer tout simplement la compilation des images. Les sons sont placés soigneusement, chaque effet sonore fait partie de la mise en scène du compilateur. Le bruitage anticipe des atmosphères climatiques à venir pendant des scènes de transition, représentées surtout par des extraits où l’ on voit des caravanes. Ainsi, par ex emple le bruitage évoque une ambiance en forêt (l’eau, des o iseaux, des insectes), ensuite imbriqué avec une co mposition musicale influencée par le folklore m usical africain (à b ase de p ercussions). La musique n’accompagne pas un e série de scènes, m ais elle va au rythm e même de la danse et d e la musique interprétées à l’écran. Dans cette interaction, la sonorisation renforce la prise de position affichée par la voix-off dès l’introduction. Par exemple, un extrait de LANGS DE NIJL.