Résultats de l’expérience de piégeage

Résultats de l’expérience de piégeage

La croissance

Malgré le fait que les plants pièges de chacun des trois sites aient été soumis aux mêmes conditions de culture (irrigation, ambiance), la croissance exprimée par la hauteur, le poids de matière sèche de la tige ainsi que par le poids de la matière fraîche du système racinaire, est sensiblement différente en fonction des trois substrats de culture (Fig. 29, 30, 31). Il a été constaté aussi que le chêne-liège se développe beaucoup plus rapidement dans le sol prélevé de la subéraie pure (site 1) alors qu’au niveau des deux autres sols, sa croissance est plus lente (cela peut aller jusqu’à 2 mois d’écart) et moins importante et ce malgré le fait que nous ayons affaire à un même type de sol (sol caractérisant le canton Boumalek). Dans les sols des sites S2 et S3, le système racinaire du chêne-liège est moins vigoureux et les racines fines absorbantes sont moins nombreuses (Fig. 32 et 33). Nous pensons que la présence des acacias a sans aucun doute une incidence sur ces variations de croissance, d’autant plus que, nos prospections sur le terrain, nous ont révélé l’absence totale d’un sous-bois et même que la diversité fongique est affectée. D’après Boudy (1952), en Australie, les acacias sont relégués au rang de sous-bois dans les forêts d’eucalyptus, alors qu’ils se comportent en essences principales dans les autres pays. De ce fait, on pense que l’acacia qui est classé parmi les espèces concurrentes, au même titre que l’Eucalyptus, n’admet n’admet aucune concurrence dans l’étage dominant et arrive toujours à constituer des peuplements purs et cela en agissant soit : – Par son feuillage tombé au sol : le feuillage tombé au sol, outre qu’il constitue un tapis agissant sur la conservation d’une certaine humidité du sol, est également à dégradation lente en raison d’essences essentielles contenues dans les feuilles. Ces retombées agissent sur les racines, les graines et les tiges, etc…des autres végétaux qui dépérissent.   Par contre, la graine issue de l’arbre mère est souvent résistante à ces effets et se développe sans problème. Donc c’est un moyen de défense du végétal pour assurer la multiplication et le renouvellement de l’espèce. – En secrétant des substances toxiques qui inhibent la germination des graines et le développement des racines – Par appauvrissement du sol dû soit à un épuisement des éléments minéraux du sol, soit une libération de phytocides dissous par les pluviolessivats ralentissant ou inhibant ainsi la croissance de ces jeunes plantes. (Guédir, 1993). Il est connu qu’effectivement certaines plantes se disputent l’espace vital, en vu de le conserver ou de l’agrandir, pour éviter la concurrence dans des sols pauvres ou peu irriguées ou encore peu ensoleillés. On parle dans ce cas de télétoxie Quézel et Médail (2003). Selon Loisel (1976a) in Quézel et Médail (2003), les taillis d’Acacia decurrens comme nous l’avons signalé dans la partie bibliographique, posent beaucoup de problèmes écologiques, puisqu’ils éliminent une grande partie de la végétation indigène : sur 100 m2 , la richesse floristique chute significativement et passe de 24 ± 2.05 espèces en moyenne dans les subéraies à 10.6 ± 1.05 espèces dans les mimosaies. Il est doté d’un potentiel de régénération très élevé comme le témoigne la figure 28 obtenue lors de notre expérience de piégeage. Figure 28: Les possibilités importantes de régénération par semis de Acacia decurrens lors de l’expérience de piégeage. Chapitre IV Résultats et Discussion 109 PSM: Poids sec moyen. SQs: Sol prélevé de la forêt de Quercus suber SQA: Sol prélevé du peuplement de Quercus suber en mélange avec Acacia decurrens SQLA: Sol de la forêt de Quercus suber en mélange avec 1/3 de la Litière d’Acacia decurrens Figure 31 : vue de la croissance des plants pièges de chêne-liège en fonction des substrats de culture.  SQs SQA SQLA oyenne du poids du systèm e racinaire frais (g) Substrats Figure 32 : Poids de matière fraîche des systèmes racinaires des plants de chêne-liège en fonction des substrats de culture PFM : Poids frais moyen. Figure 33: Vue du développement du système racinaire des plants pièges en fonction des substrats de culture.  Observation et description des ectomycorhizes : Les observations ont été réalisées sur des plants âgés de 4 mois et sur des plants d’1 an A l’âge de 4 mois, seuls les sols des sites 1 et 3 ont permis une colonisation effective par les ectomycorhizes. En effet nous avons détecté 6 morphotypes (voir fiches de morphotypes 1, 2, 3, 4, 12 et 13). Il est à préciser que 03 d’entre eux (morphotypes 1, 12 et 13) ont été aussi observés sur les racines des plants âgés de 1 an. Cette colonisation est très faible dans le site 2, nous avons en revanche remarqué une présence importante de mycélium extramatriciel qui signifie probablement un retard dans la formation des ectomycorhizes. Sur les racines des plants pièges du chêne-liège âgés de 1an cultivés dans les trois substrats, nous avons réussi à décrire 17 morpho-types d’ectomycorhizes, bien que risque d’erreur existe soit minime, il peut cependant exister. (voir fiches d’ectomycorhizes)

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