RESISTANCE VARIETALE DE ONZE CLONES DE MANIOC DU NIGERIA AU VIRUS DE LA MOSAÏQUE AFRICAINE

RESISTANCE VARIETALE DE ONZE CLONES DE MANIOC DU NIGERIA AU VIRUS DE LA MOSAÏQUE AFRICAINE

CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES

Climat Selon Roux et Sagna (2000), les grands traits climatiques sont le résultat conjoint de facteurs géographiques et aérologiques. Les premiers s’expriment par la latitude qui confère au territoire des caractères tropicaux, et par la position de Finistère ouest africaine qui détermine des conditions climatiques différentes dans la région littorale et dans l’intérieur. Les seconds s’expriment par l’alternance sur le pays de trois flux dont les déplacements sont facilités par la platitude du relief : – le premier flux est représenté par l’alizé maritime de l’anticyclone des Açores, de direction nord à nord-est. L’alizé maritime est constamment humide, frais voire froid en hiver ; – l’harmattan, de direction Est dominante, branche finissante de l’alizé continental sahélien, est caractérise par une grande sécheresse liée a son long parcours continental ; – le troisième flux, la mousson, provient de l’alizé issu de l’anticyclone de sainte Hélène de température plus élevée que celle de l’alizé maritime. Le climat de la zone des Niayes est caractérisé par un régime de vents dominé par l’alizé maritime qui atténue l’aridité de l’harmattan ; la température moyenne annuelle est relativement basse, (24°C). L’air est chargé de brumes maritimes ; l’humidité relative est élevée toute l’année en moyenne 75,5% (Thiam et Ducommun, 1993). Figure 2 : Bilan climatique de dix dernières années (2000-2009) de la région de Dakar (source : ANAMS) Ce bilan climatique, indique que la saison humide commence en fin mai et prend fin en octobre. La pluviométrie est comprise entre 228,2 et 663,4mm/an ; il existe deux saisons : une saison sèche qui dure 8 mois (octobre-mai) et une saison humide qui dure 4 mois (juin-septembre) avec une variabilité interannuelle très remarquée (figure 2). Cette variabilité des précipitations 16 enregistrées dans la région de Dakar entre 2000-2009 permet de distinguer par rapport à la moyenne qui est de 413,3 mm des années humides et des années sèches. La région des Niayes bénéficie d’un microclimat assez particulier par rapport aux autres parties du pays qui s’intègrent dans les mêmes domaines climatiques qu’elle. Ce microclimat est caractérisé par des températures modérées influencées par la circulation des alizés maritimes. Les températures moyennes annuelles minimales et maximales de ces dix dernières années à Dakar sont respectivement 22° C et 28,3°C et la température moyenne annuelle est de 25,3°C. La proximité de l’océan favorise le fort taux d’humidité relative noté dans ce milieu. L’humidité relative minimale est de 60,31% tandis que la valeur maximale observée, va jusqu’à 89,25%. L’humidité relative moyenne est de 74,78%. 

Reliefs et sols 

Reliefs

Les Niayes sont avant tout une zone écologique spécifique constituée d’un ensemble des dunes et de dépressions d’âge, de texture et de couleurs différentes (Fall et Fall, 2001). Ces dunes alternent avec des cuvettes inter dunaires. Selon l’origine du matériel, les conditions et l’époque de sa mise en place, nous allons distinguer les systèmes dunaires littoraux constitués des dunes blanches et des dunes jaunes et un système dunaire continental formé par les dunes rouges ogoliennes. A l’interface des dunes jaunes semi fixées et des dunes rouges fixées apparaissent les cuvettes inter dunaires. Ces cuvettes inter dunaires sont utilisées pour les cultures maraîchères et leur survie est étroitement liée à la fixation des dunes maritimes (Dia, 1992). La géomorphologie est dominée par des dunes longitudinales et les dépressions humides formant parfois des lacs tels que Retba et Tamna (Thiam et Ducommun, 1993).

Sols

Selon Fall et Fall (2001), les sols sont essentiellement de trois types : – des sols «dior» sablonneux, brun-jaune, ferrugineux non lessivés, localisés au sommet des dunes ; ce sont des sols profonds, perméables mais faiblement structurés car leur teneur en argile est quasiment nulle ; – des sols «deck-dior» argileux, bruns sur les versants. Ils sont constitués d’un mélange d’argile et de sable et sont localisés en bas de pente. Ils sont saisonnièrement marécageux et peuvent être assez riches en éléments minéraux avec une faible profondeur ; – des sols «deck» constitués de terres légèrement argileuses, hydromorphes et noires. Leur teneur en matières organiques est variable ; assez f aible dans les inter dunes et plus fortes dans les grandes dépressions mal drainées. Compacts et humides au niveau des cuvettes les plus profondes, ils sont compacts et secs à des niveaux peu profonds. 1.2.3 Végétation Les Niayes sont caractérisées par une présence quasi permanente de la nappe phréatique et des sols humifères. L’espèce typiquement guinéenne Eaeis guineensis est présente en permanence. On remarque également une bonne représentation de Cocos nucifera. La strate herbacée est assez importante et est conditionnée par la topographie. Du centre de la dépression a sa marge externe, 17 différentes espèces se déterminent sous l’influence de l’eau. On observe ainsi au centre des dépressions, Nymphae lotus, phragmites vulgaris et sur les marges, des espèces ligneuses moins exigeantes en eau. Dans le système de dunes rouges ogoliennes, dominent les espèces ligneuses comme Parinaris macrophyla, Acacia albida, Acacia seyal et Balanites aegyptiaca plus présentes dans la partie septentrional de la région des Niayes. Les strates arbustives et herbacées sont essentiellement composées d’euphorbiacées (Euphorba balsamifera), de combrétacées telles que Guiera senegalensis et de graminées saisonnières Cenchrus biflorus, Andropogon sp, etc. 

Agriculture, élevage et pêche

Selon Fall et Fall (2001), les techniques culturales pratiquées dans la zone des Niayes ne privilégient pas la mécanisation et le système n’est pas moderne. Le travail de la terre est essentiellement manuel. Les autres opérations impliquent physiquement les acteurs à t ous les niveaux depuis les semis jusqu’aux récoltes. La principale activité dans la zone des Niayes reste l’agriculture. Cette activité comprend deux volets : l’horticulture (particulièrement la production maraîchère) en contre-saison froide et les grandes cultures pluviales. Et à un degré moindre, l’arboriculture fruitière connaît aussi un certain développement. L’élevage à dominance intensive ou semi-intensive. Il concerne un faible pourcentage du cheptel national. La zone des Niayes est la principale région avicole intensive du Sénégal. Son climat et la présence des marchés urbains ont favorisé l’implantation d’ateliers de production intensive de poulets et d’œufs (Fall et Fall, 2001). L’élevage dans les Niayes constitue une activité d’appoint au maraîchage, il est pratiqué par les grands groupes ethniques (Wolof-Lébou-Sérère). La pêche représente la première activité économique de la population des Niayes. Dans plusieurs zones, elle est pratiquée par les hommes pour les sorties en mer et les femmes pour la transformation et l’écoulement des produits halieutiques. Fall et Fall (2001).

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Les activités socio-économiques

Les potentialités économiques de la zone des Niayes sont favorisées par les conditions physiques du milieu et la présence de grandes villes, notamment Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis. Le maraîchage y a pris progressivement de l’importance et on estime les terres cultivables à environ 1680 km² pour les cultures pluviales et 22 km² pour le maraîchage et les vergers (Tall, 2000). + II – Généralités sur le manioc : Manihot esculenta Crantz 

CARACTERISTIQUES DE L’ESPECE

Le manioc (Manihot esculenta) est un a rbuste vivace, originaire d’Amérique du S ud, précisément du Plateau des Guyanes, région s’étalant sur le Venezuela, le Guyana, le Suriname, la Guyane, le Brésil et sur une partie de la Bolivie. Cette espèce appartient actuellement au genre Manihot, et la famille des Euphorbiaceae. C’est en général un arbuste de 2 à 6 m de hauteur (photo 1) dont le port varie suivant les variétés et les conditions locales. Il peut s’agir d’une seule tige non ramifiée ou avec quelques ramifications dans la partie haute de la plante (cela concerne principalement les plantes issues de 18 graines) (Léon, 1987), ou e ncore une plante très ramifiée avec un a spect de buisson plus ou moins étalé. Les formes les plus grandes peuvent présenter un aspect arbustif. La tige principale, dont la couleur varie du marron rouge au gris argenté et les branches gardent des cicatrices plus ou moins proéminentes et espacées de l’implantation des pétioles .Les feuilles alternes, palmées, palmipartites, de formes et de tailles variées comprennent de un à onze lobes et sont caduques. Photo 1 : Plant de manioc ( Source ISRA/CDH 2010) La morphologie des racines est différente selon qu’il s’agisse de plantes issues de graines ou de boutures. Dans le premier cas, une racine pivot prolonge la tige, puis des racines secondaires se développent à partir de la base de la racine pivot. Dans le cas de plantes nées de boutures, cas le plus fréquent, les racines se d éveloppent à p artir des bords de la superficie de section de la bouture, puis des bourgeons axillaires disposés vers le haut. L’inclinaison de la bouture, sa longueur, et le nombre de cicatrices pétiolaires jouent sur le nombre de tubercules qui se développent (photo 2). En revanche la forme de la racine (conique, tubulaire, ronde, ramifiée) et la longueur du pédoncule racinaire dépendent du clone. Photo 2 : Tubercules du manioc ( Source ISRA/CDH, 2010) 19 Bien que le manioc soit une plante à photosynthèse en C3, il survit et produit des tubercules même lorsqu’il doit traverser une période sèche longue et irrégulière. Selon Sauer (1993), le stress hydrique provoque la chute des feuilles qui sont renouvelées au retour des pluies. Plusieurs variétés sont cultivées dans le monde. On e n compte plus d’une centaine dans certaines régions. Selon leur teneur e n toxine, on di stingue deux types de manioc cultivés à travers le monde. Il s’agit du manioc doux et du manioc amer : – le manioc doux : il est caractérisé essentiellement par une faible teneur en acide cyanhydrique (HCN) comprise entre 0,5% et 0,8% et donne des rendements pouvant atteindre 25 à 30 tonnes/ha. Ce type de manioc présente un cycle court, c’est-à-dire que la maturation se fait à partir de 6 mois jusqu’à 9-12 mois. – le manioc amer : il est caractérisé par des teneurs plus élevées en acide cyanhydrique (HCN) souvent compris entre 0,8% et 1,5%, mais il est plus productif avec des rendements pouvant atteindre 40 tonnes/ha et contient des réserves plus importantes en amidon. Ces caractéristiques le destinent aux transformations industrielles. La seule différence entre les variétés réside dans la répartition de l’acide cyanhydrique dans les racines: dans les variétés douces, le toxique n’est présent que dans l’écorce des racines alors qu’il est présent dans toute la racine pour les variétés amères. En Afrique, le manioc amer est plus cultivé que le manioc doux car son rendement est largement supérieur. 

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I- PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE (NIAYES)
1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE
1.2 CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES
1.2.1 Climat
1.2.2 Reliefs et sols
1.2.2.1 Reliefs
1.2.2.2 Sols
1.2.3 Végétation
1.2.4 Agriculture, élevage et pêche
1.2.5 Les activités socio-économiques
II – Généralités sur le manioc : Manihot esculenta Crantz
2.1 CARACTERISTIQUES DE L’ESPECE
2.2 SYSTEMATIQUE
2.3 EXIGENCES ECOLOGIQUES
2.4 IMPORTANCE ECONOMIQUE
2.4.1 Production du manioc dans le monde et en Afrique
2.4.2 Production du manioc au Sénégal
2.4.3 Transformation et utilisation
2.5 PRINCIPAUX ENNEMIS DE LA CULTURE DU MANIOC
2.5.1 Les ravageurs
2.5.1.1 Cochenille farineuse (Phenacoccus manihoti)
2.5.1.1.1 Description
2.5.1.1.2 Symptômes et dégâts
2.5.1.1.3 Mode de propagation
2.5.2 Les maladies
2.5.2.1 La mosaïque africaine du manioc
2.5.2.1.1 Symptômes
2.5.2.1.2 Mode de propagation
2.5.3 Autres Ravageurs
2.5.4 Autres maladies
2.6 TECHNIQUES CULTURALES
2.6.1 Choix des boutures
2.6.2 Multiplication
Chapitre 2 : MATERIEL ET METHODES
2.1 SITE EXPERIMENTAL : Station expérimentale du CDH de Cambérène
2.2 MATERIEL
2.2.1 Matériel végétal
2.2.2 Paramètres étudiés
2.2.2.1 Incidence des attaques
2.2.2.2 Sévérité des attaques
2.2.2.3 Evaluation de la croissance
2.2.3 Matériels utilisés sur le terrain
2.3 DISPOSITIF EXPERIMENTAL
Figure 4: Dispositif expérimental
2.4 ANALYSE STATISTIQUE
Chapitre 3 : RESULTATS
3.1 MOUCHE BLANCHE
3.1.1 Evolution de la population de mouches blanches
3.2 Comportement des différentes variétés de manioc par rapport à la cochenille Farineuse
3.2.1 Incidence de la cochenille farineuse
3.2.2 Evolution de l’incidence de la cochenille farineuse
3.2.3 Sévérité de la cochenille farineus
3.2.4 Evolution de la sévérité de la cochenille farineuse
3.3 Comportement des différentes variétés de manioc par rapport à la mosaïque Africaine
3.3. Incidence de la mosaïque africaine
3.3.2 Evolution de l’incidence de la mosaïque africaine
3.3.3 Sévérité de la mosaïque africaine
3.3.4 Evolution de la sévérité de la mosaïque africaine
3.4 HAUTEUR
3.4.1 Hauteur moyenne par variété
3.4.2 Moyenne de hauteur mensuelle de croissance par variété
3.4.3 Amplitude mensuelle de croissance
3.4.4 Moyenne générale des amplitudes de croissance
3.5 RENDEMENT
3.5.1 Poids moyens des tubercules
3.5.2 Rendement en tubercules par variété
3.5.3 Nombre moyen de tubercules.
3.5.4 Longueur moyenne des tubercules par variété
3.5.5 Diamètre moyen des tubercules par variété
Chapitre 4 : DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
ANNEXES

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