Résistance de différentes souches de la bruche de l’arachide
Présentation de la plante hôte cultivée: l’arachide
L’arachide cultivée est une légumineuse annuelle de 30 à 70 centimètres de haut, érigée ou rampante. La partie aérienne est portée par une tige principale, toujours érigée, et deux ramifications latérales primaires issues du collet de la plante. Les feuilles sont composées de deux paires de folioles elliptiques opposées au bout d’un pétiole inséré sur des ramifications alternes ou séquentielles. Les feuilles jaunes ou orangées prennent naissance à l’aisselle des feuilles. Son système racinaire pivotant permet d’explorer un volume de sol important. Il porte des nodosités fixatrices d’azote atmosphérique, caractéristiques des légumineuses, qui permettent à la plante d’enrichir le sol en azote (Schilling, 2003). Figure 1 : Arachis hypogaea L. (Schmidt, 2001) I.1.Origine Selon Schilling (2003), l’arachide serait originaire du bassin amazonien où sont localisées toutes les espèces du genre Arachis (plus de 70 ont été identifiées à ce jour), parmi lesquelles seule A. hypogaea a été durablement domestiquée. Sa dissémination, à partir du XVIe siècle, s’est faite en direction de l’extrême orient sur l’axe espagnol Pérou-Philippines et en direction de l’Afrique sur l’axe portugais Brésil-côte ouest africaine. L’introduction au nord du Mexique aurait eu lieu postérieurement en provenance de l’Afrique. Elle fut introduite en Afrique occidentale, principalement au Sénégal, vers la fin du 16ème siècle où elle s’est peu à peu imposée comme la principale culture de rente (Sembène et al., 2012). La culture de l’arachide déborde très largement son aire d’origine ; on la retrouve jusqu’aux 40ème parallèles nord et sud et sur tous les continents lorsque les étés chauds permettent à la plante de boucler son cycle malgré la latitude élevée.
Position systématique
La position systématique de l’arachide s’établit comme suit : Règne: Plantea, Sous règne: Tracheobionta, Super division: Spermatophyta, Division : Magnoliophyta, Classe: Magnoliopsida, Sous classe: Rosidae, Ordre: Fabales, Famille: Fabaceae, Sous famille: Faboideae, Genre: Arachis L., Espèce: Arachis hypogaea L.
Importance de l’arachide
Sixième culture parmi les oléagineuses les plus importantes, l’arachide est cultivée sur 26,4 millions d’hectares à l’échelle mondiale avec une production totale de 37,1 millions de tonnes métriques et une productivité moyenne de 1,4 tonne à l’hectare (FAO, 2003). 3 Au Sénégal sa culture couvre plus de la moitié des surfaces cultivables et rapporte chaque année environ 80milliards de francs CFA ce qui équivaut à 40% de l’ensemble des exportations du pays (Sembène, 2000 ; 2006). Il faut noter que le bassin arachidier occupe une grande partie de ces surfaces et que les rendements sont plus faibles dans les zones à basses pluviométries. L’arachide contient 48-50% de corps gras, 26-28% de protéines et est riche en fibres, minéraux et vitamines. Elle est consommée soit en graine (après décorticage des gousses), soit sous forme d’huile (après trituration industrielle ou artisanale des graines), soit sous des formes plus ou moins élaborées issues du marché de l’arachide de bouche et de confiserie (« beurre « , pâte, farine, confiserie, etc.). Les sous-produits donnent lieu à des utilisations diverses : fourrage pour les pailles ; combustible, compostage, panneaux d’agglomérés pour les coques vides ; alimentation humaine ou animale pour les tourteaux (Schilling, 2003 ; Ntare et al., 2008).
Les principaux ravageurs des cultures et des stocks d’arachide
En raison des divers facteurs (abiotiques et biotiques) qui agissent sur le milieu, l’arachide subit de la part de nombreux ravageurs des agressions qui débutent aux champs et se poursuivent au niveau des stocks. Parmi ces ravageurs on peut citer : les iules, les chenilles de Amsacta moori walker ou A. albistriga Walker, Diacrisia obliqua walker et Stomopteryse nerteria, les thrips, les termites, le puceron Aphis craccivora et la punaise Aphanus sordidus et la bruche de l’arachide, Caryedon serratus qui reste le ravageur le plus redoutable de l’arachide.
Présentation de l’insecte ravageur : Caryedon serratus
Position systématique
La bruche de l’arachide a été répertoriée par Olivier en 1790 sur des spécimen provenant du Sénégal (N’Diaye, 1981). Sujet à confusion, elle a été décrite sous différentes appellations. Cependant un seul nom, Caryedon serratus, a été retenu après les travaux de Decelle (1966). Il précise que les nominations précédentes étaient des synonymes de l’espèce. Sa systématique est la suivante : Embranchement: Arthropodes, Classe: Insectes, Ordre: Coléoptères, Famille: Bruchidae, Sous-famille: Pachymerinae, Tribu: Caryedini, Genre: Caryedon, Espèce: serratus. II.2. Origine et répartition géographique La bruche de l’arachide est un insecte d’origine africaine qui vivait primitivement sur Tamarindus indica (Decelle, 1981 in Guèye, 2000). Elle se rencontre presque dans toute l’Afrique tropicale, essentiellement en zone de savane arborée (Mauritanie, Sénégal, Mali, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire, Ghana, Burkina Faso, Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun, Soudan, Ethiopie, Kenya, Zaïre, Tanzanie, Zimbabwé). C. serratus a été signalé comme ravageur de l’arachide en République Centrafricaine (Koyabay, 1988 in Sembène, 2000). Sa grande dissémination serait liée au commerce du tamarin et de l’arachide. En plus de sa présence en Afrique, C. serratus est retrouvé en Asie du Sud et de l’Ouest, Océanie (Fidji, Nouvelle Calédonie, Tahiti, Nouvelle-Zélande, Hawaii), Amérique centrale (Curaçao, République Dominicaine, Haïti, Jamaïque, Iles Vierges), Mexique, Colombie et Guyana (Delobel et Tran, 1993).