Représentation formalisée des classes des adverbes figés 2.0
La représentation des classes des adverbes figés permet d‟envisager deux directions de recherches possibles : celle d‟études linguistiques, en vue de l‟élaboration d‟un dictionnaire syntaxique (voire le lexique-grammaire) du grec moderne, et celle d‟éventuelles applications pratiques, visant au traitement automatique des langues naturelles (cf. partie V).
Un travail de ce genre, où prédomine le souci d‟exhaustivité, d‟homogénéisation et d‟exploitation informatique des données lexicales exige une représentation particulière, à la fois systematique et formalisée.
La méthode mise en œuvre ici est celle de la représentation par les tables du lexique grammaire, sous forme de matrices binaires. Après avoir rappelé les principes théoriques généraux qui régissent notre méthodologie (cf. IV, 2.1), nous décrirons explicitement l‟organisation et le formalisme des tables du lexique-grammaire des adverbes figés grecs (cf. IV, 2.2).
Nous insisterons, plus particulièrement, sur le choix et la description du « prédicat verbal » de la phrase élémentaire, fournie par les tables ici construites (cf. IV, 2.2.1). Enfin, nous donnerons un bref aperçu des problèmes surgis lors de la repartition des adverbes dans les différentes classes établies ainsi que des procédés ici mis en œuvre pour leur résolution (cf. IV, 2.3).
Notons que les problèmes particuliers de la représentation de constituants lexicaux des structures adverbiales dans les tables seront exposés tout au long de cette partie, lors de la discussion du contenu des classes (cf. IV, 3.1-3.10).
Principes théoriques
Le terme de « lexique-grammaire » a été introduit par Maurice Gross en 1984a (cf. C. Leclère 1990). Les idées qui sont à l’origine du lexique-grammaire ont été formulées par M. Gross au cours des années 601 : – – la séparation entre grammaire et lexique dans la description linguistique est contre productive, ainsi que la priorité souvent donnée à la grammaire aux dépens du lexique ;
il y a souvent plus de différences entre deux phrases que de traits communs, c‟est pourquoi les tentatives de faire des règles générales sont aussi souvent vaines. Le cadre théorique qui a été adopté pour le lexique-grammaire est la théorie des transformations syntaxiques de Z. S. Harris (1964, 1976).
Rappelons que, conformément à cette théorie, l‟unité minimale d‟étude et de traitement est la phrase élémentaire, composée du sujet, du prédicat et des compléments essentiels prépositionnels ou non. Un jeu de transformations syntaxiques facilite la description des variations entre les différents types de structures. La description de toute unité lexicale demande une séparation soigneuse de ses 1Citons notamment les études suivantes :
M. Gross (1964, 1968) et M. Gross ; A. Lentin (1967). 229 sens, qui présuppose l‟étude systématique de ses propriétés2 caractéristiques (à savoir propriétés lexicales, morphologiques, syntaxiques et sémantiques). Concernant les adverbes, une structure adverbiale fait l‟objet d‟autant d‟entrées dans une table qu‟elle a de sens et, éventuellement, d‟emplois, considérés comme distincts (cf. aussi II, 3.2.1.2).