REPONSE IMMUNOLOGIQUE A LA VACCINATION
CONTRE L’HEPATITE B
INTRODUCTION
Le drépanocytaire tout au long de sa vie est considérablement plus exposé aux infections, surtout dans son enfance. Ces infections sont souvent brutales et sévères, rendant les traitements curatifs souvent inefficaces. C’est dire le rôle irremplaçable de la prévention notamment la vaccination. Pendant longtemps on a cru les vaccins peu efficaces du fait du déficit immunitaire du drépanocytaire provoqué par l’asplénie fonctionnelle et de la baisse des fonctions opsonophagocytaires des polynucléaires. En fait, l’enfant drépanocytaire répond bien aux stimulations vaccinales de manière générale, en particulier aux vaccins polysaccharidiques conjugués : Hæmophilus b et Pneumocoque 7 valences. La prévention obtenue est identique à celle des enfants normaux ; ceci constitue un remarquable progrès car les infections invasives (septicémies et méningites) provoquées par ces deux germes sont les principales causes de mortalité avant 5 ans (22). En revanche pour l’hépatite B, il semble que les séroconversions obtenues après trois doses de vaccin soient plus faibles que dans la population générale (22). Les résultats de plusieurs études semblent aller dans le même sens (13;18). Or les vaccins contre l’hépatite B sont aussi indispensables, en particulier dans nos pays de forte prévalence. Négliger l’efficacité des vaccins contre l’hépatite b pourrait s’avérer fatale pour cette population à risque de drépanocytaires. Le présent travail s’est intéressé: – à répertorier une série d’études des plus récentes sur le sujet de la réponse immunologique à la vaccination contre l’hépatite b dans la drépanocytose – à présenter leurs résultat.Notre objectif est d’exposer et de montrer que la réponse immunologique à la vaccination contre l’hépatite b chez les drépanocytaires est diminuée. Notre travail va comporter 2 parties: -La première partie correspond à des rappels sur la drépanocytose et l’hépatite b. -La deuxième partie expose notre méthodologie, les principaux résultats des études retenues, ainsi que les commentaires et recommandations.
LA DREPANOCYTOSE
La drépanocytose ou anémie falciforme est une affection génétique due à une anomalie de l’hémoglobine causée par la mutation du sixième codon du gène bêta (β) de l’hémoglobine (GAG GTG). (14) Cette mutation conduit à la synthèse d’une hémoglobine anormale, appelée hémoglobine S, caractérisée par la substitution d’un acide glutamique par une valine au niveau de cette protéine qu’est l’hémoglobine. La modification de l’hémoglobine contenue dans les hématies est responsable en situation d’hypoxie, d’une altération de la forme des globules rouges; Ceux-ci passent d’une forme arrondie à une forme recourbée dite en faucille.
EPIDEMIOLOGIE
DANS LE MONDE
La drépanocytose est la maladie moléculaire la plus répandue au monde. En effet, environ 300 millions de personnes sont porteurs d’une mutation du gène S (21). De même, la drépanocytose n’est plus exclusivement une maladie des populations noires d’Afrique. Ainsi, dans les pays d’immigration de la population noire, la fréquence du gène S est estimée à 10 %; Il s’agit des pays comme les Etats-Unis d’Amérique, les pays d’Europe, la Grande Bretagne, les Caraïbes et certains pays d’Amérique du Sud comme le Brésil ou la Colombie. (19) Au niveau des non Africains, la drépanocytose continue de faire parler d’elle dans les pays suivants : la Sicile en Italie, la Grèce, l’Albanie, la Turquie, les pays du nord d’Israël, de même que dans tous les pays du Moyen Orient .
En AFRIQUE
En Afrique, la ‘’ceinture drépanocytaire’’ commence à l’embouchure du fleuve Sénégal, couvre toute l’Afrique occidentale, équatoriale et orientale en passant par le canal du Mozambique et le sud du Soudan jusqu’au Zambèze et l’île de Madagascar (4). Le taux de prévalence du trait drépanocytaire est compris entre 10 et 40 % en Afrique équatoriale alors qu’elle n’est que de 1 à 2 % sur la côte de l’Afrique du nord; en Afrique australe, le taux de prévalence est en dessous de 1 % (15). Dans certains pays d’Afrique comme le Nigéria, le Ghana, le Cameroun et le Gabon, les taux de prévalence se situent entre 20 et 30 % et atteignent 45 % dans quelques régions de l’Ouganda. (15) 3) AU SENEGAL: Au Sénégal, la prévalence du trait drépanocytaire est estimée entre 8% et 10% (17). Une étude chez les nouveaux nés qui sont du reste très exposés à l’affection du paludisme, a permis la découverte de 0,4% de formes homozygotes à Dakar.
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