OBJECTIF n° 1 : Répondre aux besoins de qualification supérieure
Mode de calcul
Il s’agit d’un « synthétique » dont la valeur est obtenue en calculant, pour chaque âge, le rapport du nombre de lauréats à la population totale de cet âge et en faisant la somme de ces taux par âge, dans une tranche d’âge de 17 à 33 ans. La valeur intégrant les diplômés de la session n n’est disponible qu’en décembre n+1 et n’apparaît donc qu’au RAP n+1. La valeur 2011 qui intègre les diplômés de la session 2011 n’a été disponible qu’en décembre 2012.
Commentaires
Le champ observé est plus large que celui de l’indicateur 1.3 dont il ne peut être rapproché sans précaution. Les diplômes retenus sont les premiers diplômes de l’université (DUT), la licence (lorsque c’est le premier diplôme dans le supérieur), les BTS et les autres diplômes : diplômes des formations paramédicales et sociales, des écoles supérieures d’enseignement artistique et culturel, des écoles d’ingénieurs, diplômes des établissements couverts par l’enquête sur les écoles d’enseignement supérieur non rattachées aux universités (commerce, administratives, de journalisme, juridiques, vétérinaires…), ces derniers diplômes au prorata des entrants issus des CPGE ou titulaires du baccalauréat seul, pour ne pas compter deux fois dans les diplômés les étudiants y entrant sur titre.
Limites et biais connus
C’est un indicateur conjoncturel qui mesure le taux d’accès d’une population fictive. Il ne s’agit pas du taux d’accès d’une population réelle, qui ne peut être constaté qu’annuellement et ne pourrait être obtenu que par un recensement de la population. La répartition par âge des DUT et licence est connue mais la répartition par âge pour les autres diplômes n’est pas connue et des répartitions théoriques sont appliquées. La cible 2013 reprend en anticipant son échéance celle qui est inscrite dans la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005 et qui sous-tend le projet de loi d’orientation sur l’enseignement supérieur et la recherche présenté en conseil des ministres le 20 mars 2013 : « 50 % d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur d’ici 10 ans ». L’objectif de porter 50 % d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur, soit au moins un diplôme bac+2 (BTS ou DUT) ou bac +3 a été fixé aux niveaux national et européen. Il suppose à la fois d’augmenter le taux de poursuite d’études après le baccalauréat, notamment technologique, et d’améliorer la réussite dans le cursus licence.
Insertion professionnelle des jeunes diplômés (L/M/D) trois ans après leur sortie de formation initiale (du point de vue de l’usager)
Mode de calcul
Les valeurs de l’indicateur résultent d’une observation triennale réalisée par le CEREQ dans le cadre des « enquêtes génération » qui s’intéressent à l’entrée dans la vie active des jeunes (moins de 35 ans) sortis du système éducatif. L’enquête interroge un échantillon de ces jeunes sur leur situation trois ans après leur sortie de formation initiale. L’année de référence pour les valeurs de l’indicateur est celle de la réalisation de l’enquête mais ces valeurs ne sont pas disponibles au moment de l’élaboration du RAP de l’année de référence. Ainsi, concernant la génération 2010 (sortie de formation initiale 3 ans avant la réalisation de l’enquête), les valeurs définitives sont disponibles au RAP 2012.Le champ global de l’enquête est donc celui des élèves, étudiants ou apprentis, inscrits dans un établissement en n-4/n-3, et n’ayant pas repris leurs études pendant l’année qui a suivi leur entrée sur le marché du travail. On retient pour le renseignement de cet indicateur les étudiants diplômés en L, M ou D l’année n-3. Sont donc exclus des niveaux de sortie observés pour le supérieur, les BTS, DUT, ainsi que les formations post-DUT ou post-BTS qui ne délivrent pas la licence.
Limites et biais connus
– Le renseignement de l’indicateur n’est possible que tous les trois ans en raison du caractère triennal de l’enquête Génération : il y a donc deux années blanches sur trois au PAP/RAP. Le MESR s’est donc employé à construire avec l’ensemble des universités une enquête homogène sur l’insertion des diplômés L /M réalisable annuellement par opérateur et consolidable de même au niveau du programme. Ce nouveau dispositif d’enquête est opérationnel au PAP 2013 pour l’insertion professionnelle des BTS, DUT, Licence professionnelle et Master, l’enquête CEREQ couvrant toujours les Doctorats.
– Malgré son intitulé, l’indicateur ne mesure pas l’insertion professionnelle en elle-même mais seulement la qualité de cette insertion en ne considérant que les emplois occupés au niveau cadre ou profession intermédiaire, niveau de débouché présumé normal d’un diplômé LMD ;
– Cet indicateur est particulièrement sensible à la conjoncture du marché du travail dont les évolutions ne peuvent être correctement anticipées sur une durée triennale. L’exercice de prévision et de fixation de cible est donc très difficile surtout à un horizon de 3 ans.
Commentaires
Même si les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur sont moins exposés que les autres aux aléas de la conjoncture, l’état du marché du travail est également pour eux un facteur déterminant de l’insertion professionnelle. Pour comprendre l’évolution défavorable des valeurs de 2007 à 2010 (cf. infra l’historique des valeurs) ainsi que les écarts aux cibles anticipées, il convient de souligner le caractère brutal, en lien avec la crise bancaire de 2008, du retournement de conjoncture essuyé par la génération 2007 (jeunes sortis au cours ou à la fin de l’année 2006/2007 et enquêtés en 2010) ainsi que son fort impact sur l’insertion professionnelle des jeunes en sortie de formation initiale. Trois années après la fin de leurs études et dans un contexte de marché du travail dégradé, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur demeure cependant inférieur de moitié à celui de l’ensemble de leur génération (respectivement 9 % et 18 %). Leur taux d’emploi qui se dégrade marginalement de 87 à 85 %, ne recule que de 2 points contre 4 au global (avec un repli de 5 points pour les diplômés du secondaire et 7 pour les non-diplômés).En revanche, on observe une déqualification relative des emplois occupés puisqu’ils ne sont plus que 71 % contre 77 % pour la génération précédente à s’insérer au niveau cadre ou profession intermédiaire. Mais plus le niveau de diplôme est élevé moins le phénomène est sensible : au niveau D on observe même au contraire une hausse de 3 points. Des contrastes sont également observables sur ce plan selon les domaines de formation. Mais, on peut noter que la baisse de l’insertion au niveau cadre ou profession intermédiaire ne s’accompagne pas d’un accroissement de la précarité : si l’insertion baisse la part relative des emplois stables se maintient.