Répartition des migrants selon leur zone d’accueil
Les Baol- Baol y sont au nombre de 28% des migrants interrogés. Ensuite, il y a l’Italie destination ancienne des migrants pour des raisons historiques, aujourd’hui elle est très fréquentée par les émigrés en provenance de la ville de Bambey. Ils sont 18% des migrants.
L’Espagne est devenu durant ces dernières décennies un lieu très convoité par les migrants surtout avec l’avènement du phénomène « Basra ou Barsakh » autrement dit la migration clandestine. Ceux représentent 20% de notre échantillon. Le choix de ces destinations n’estpas fortuit, si les migrants Baol- Baol émigrent de plus en plus vers La France, l’Italie et l’Espagne.
En Italie par exemple, la législation Italienne en matière d’émigration est beaucoup plus souple tant au niveau des entrées que de la régularisation qu’en France où les politiques en matière d’émigration deviennent de plus en plus sévères. En Belgique on trouve 4% des migrants
Après l’Europe, les Bambeyois sont présents dans les pays d’Afrique comme le Mali, la Gambie qui accueillent respectivement des émigrés soit 13% et 7% des migrants interrogés.
Répartition des migrants selon leur zone d’accueil
Notre enquête révèle que les migrants en provenance de Bambey sont presque partout dans le monde. Ils sont en Europe, en Afrique, en Amérique et en Asie. Comme le montre la carte des flux, parmi les pays Européens, la destination privilégiée des émigrés est la France, même si elle est une destination nouvelle véritablement explorée à partir des années 80.
En effet les pays de d’Afrique de l’ouest qui accueillent le plus ces migrants. Cela s’explique par le fait que c’est une région proche qui ne nécessite pas beaucoup d’argent pour voyager et qui offre beaucoup d’opportunités de travail. En plus ces pays constituent pour les migrants des relais pour accumuler un capital expérimental et financier pour regagner l’Europe ou les USA. En effet plusieurs migrants enquêtés ont fait d’abord les pays ouest africains avant d’aller vers
les autres continents. Certains émigrés Bambeyois sont présents aux USA avec 9% des migrants. Ils sont attirés dans ce nouveau monde par les opportunités de travail.
Le séjour à l’extérieur
La durée du séjour dans les pays d’accueil varie selon les migrants. 41% des migrants ont fait plus de dix ans à l’extérieur, cela s’explique par le fait que les Bambeyois ont commencé la migration depuis très longtemps même si le phénomène s’amplifié durant ces dernières décennies du fait de la conjoncture de plus en plus difficile. Si on fait le cumul des migrants demeurant à l’extérieur entre 6 mois et 5 ans on constate qu’ils sont assez représentatifs 25 % de notre observation. Cette situation s’explique la migration clandestine connue récemment au Sénégal poussant beaucoup de jeune à l’aventure. Ce pendant le cumul des émigrés faisant entre 6ans et plus de 10 ans on se rend compte qu’ils sont plus nombreux 74%. Donc la ville de Bambey même si elle était auparavant une zone d’accueil des immigrés a été aussi depuis longtemps une zone de départ bien entendu le phénomène s’est beaucoup amplifié durant ces deux dernières décennies.
La fréquence des visites au Sénégal
Le retour au pays natal est un souhait ardant pour tout migrant car conscient qu’il porte l’espoir de toute une famille. Mais pour beaucoup de migrants la fréquence des visites au pays n’est pas encore effective. En effet l’analyse de ce graphique montre que la fréquence des migrants qui n’ont pas encore remis les pieds à Bambey est de 21%. Cela résulte du fait que leur situation n’est pas encore régularisée dans leur pays d’accueil autrement dit ils n’ont pas encore obtenu le visa leur permettant de venir et de retourner. Par contre la fréquence des émigrés ayant effectué un ou des retour(s) s’établit comme suit 11% une fois, 11% deux fois, 7% trois fois, 16% quatre fois et enfin plus de quatre fois 34%.
Conclusion partielle
L’examen de la configuration des ménages dans la commune de Bambey laisse apparaître l’existence d’une famille polynucléaire c’est-à-dire une famille où vivent beaucoup de personnes. Cela est dû au respect de certaines valeurs léguées par nos ancêtres comme le respect de la parole des anciens, la solidarité agissante, le sens de l’honneur etc. C’est pourquoi certains n’envisagent pas quitter la maison familiale. En effet, la baisse des revenus agricoles et l’abandon assez tôt de l’école par certains enfants poussent la majeure partie de ces gens à aller chercher très tôt un métier. C’est la raisons pour laquelle la plupart des adultes et des jeunes sont actifs.
En ce qui concerne la participation aux dépenses et la gestion des familles, les émigrés ont joué un rôle fondamental dans ce domaine.
L’habitat se modernise de plus en plus avec les nouvelles formes de construction comme les terrasses, les R+1 et les R+2.
Le revêtement de la cour des maisons se fait en dalle ou en carreau existe dans tous quartiers de la commune. Ce pendant l’étude des caractéristiques des migrants fait apparaître que les émigrés Bambeyois sont en majorité constitués de jeunes et d’adultes. Du point de vue genre l’émigration touche plus les hommes que les femmes. Ils sont majoritairement entrains en union et ont pour la plupart fréquenté soit l’école française ou coranique.
Beaucoup d’émigrés ont choisi comme destination privilégié l’Europe même si certains d’entre eux sont dans les pays de la sous-région comme le Mali, la Gambie. Un nombre restreint de migrants commence à choisir comme destination les Etats Unis et dans une moindre mesure les pays Asiatiques.
La dégradation des conditions de vie en milieu rural et le manque de débouchés dans la ville sont les principales causes de l’émigration dans villes de Bambey. En effet, plusieurs moyenssont utilisés pour financer le départ de ces candidats à l’émigration : la vente des récoltes, la vente des animaux, le soutien d’un proche etc.
La commune de Bambey reçoit d’importantes devises provenant des migrants internationaux. Même si les transferts de fonds des émigrés varient selon la fréquence, le montant et canaux de transfert, leurs investissements sont d’un apport inestimable pour la satisfaction des besoins de ces ménages ainsi que pour la modernisation de la ville.
Les transferts de fonds des émigres à Bambey
Les flux de transfert
Les envois de fonds jouent un rôle trés importants dans l’économie de nombreux pays. Selon la banque mondiale, les ressources provenant de la migration représentaient un volume annuel moyen de l’ordre de 235 milliards de dollars américaine en 2005- 2006, en croissance constante depuis la décennie. Selon toujours la banque mondiale ces flux sont largement orientés vers les pays en développement qui ont reçu 167 milliards en 2005 et 180 milliards en 2006. L’Afrique Subsaharienne capte 5% des flux totaux. Dans le mouvement des transferts de fonds au niveau mondial, l’Afrique représenterait près de 11% de ce montant. Le Sénégal occupe le 4éme rang parmi les pays de l’Afrique Subsaharienne derrière le Nigéria, le Lesotho et le Soudan. Dans cette importante manne financière envoyée par les émigrés sénégalais, ceux de la région Diourbel en générale et du département de Bambey en particulier se distinguent aussi par leurs transferts de fonds financiers à destination de leur pays de départ. Un des aspects les plus importants de la migration tient aux liens noués entre les émigrés et leurs villages d’origine. Ces relations sont constituées par la dynamique des transferts aussi bien financiers que non financiers. Les émigrés conscients des raisons de leur départ sont hantés par le souci d’améliorer les conditions sociales et économiques de leur famille et de leur pays, font des rémittences un sacerdoce. En effet, les canaux de transfert, la fréquence et les montants transférés ainsi que l’utilisation de ces fonds varient selon les migrants. Ce pendant les transferts d’argent ne cesse de connaître une évolution considérable d’année en année.