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Toxicité neuropsychiatrique
La toxicité neuropsychiatrique dans notre étude, était estimée à 66,67% et est représentée par les vertiges et l’insomnie. 36,28% et 30,38% de cas de toxicité neuropsychiatrique ont été rapportées respectivement par Fall A [27] à Ndoffane et par Ndoye B [57] à Ndioum. Ce sont des effets secondaires fréquents de l’Efavirenz et sont en général systématiquement recherchés [6]. D’autres effets secondaires assez préoccupants de cette molécule comme les troubles anxieux, les troubles dépressifs, la manie et les conduites suicidaires sont rarement recherchés dans les cohortes africaines. C’est dire l’importance d’évaluer la qualité de vie et de rechercher systématiquement des signes de dépression dans le suivi des patients africains sous traitement antirétroviral.
Toxicité hépatique
Aucune toxicité hépatique n’a été retrouvée dans notre étude tout comme dans les études de Fall A [27] à Ndoffane, Kama [42] à Vélingara, Faye [29] à Joal Fadjout. Par contre 7 cas d’hépatite toxique clinique et de cytolyse hépatique ont été retrouvé par Kalidou à Linguère [41]. La toxicité hépatique est due le plus souvent à la grande utilisation des analogues non nucléosidiques et les inhibiteurs nucléosidiques. Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase, non ou peu métabolisés par le foie à l’exception de l’Abacavir, sont à l’origine d’hépatites aigues rares mais sévères liées à une cytopathie mitochondriale avec acidose [8,25,30,39].
Toxicité métabolique
Aucun cas de lipodystrophie n’a été retrouvé dans notre étude. Fall A [27], Kama [42] et Sidibé [75] ont fait le même constat. Ce syndrome d’étiologie multifactorielle fait intervenir le type de virus, les prédispositions génétiques et surtout les antirétroviraux, notamment la Stavudine. Sur le plan biologique, aucune anomalie métabolique n’a été retrouvée. La rareté de la lipodystrophie chez les non caucasiens notamment les africains et les asiatiques a été évoquée[4].
❖ Aspects évolutifs
L’évolution a été marquée par une létalité de 8% ; 13% de perdue de vue et 79% de suivi en cours.
Kama [42] à Vélingara a retrouvé une létalité de 5,5% ; Fall A [27] à Ndoffane 7,4% ; Badiane [3] à Mbour 6,2% et Sidibé[75] à Gossas 9,1% de létalité. Cependant N.M. Manga [48] a rapporté une forte létalité hospitalière de 30% au niveau du CHNU de FANN (Dakar). Cette létalité est surtout due à une prise en charge tardive par les antirétroviraux [10].Ceci pourrait s’expliquer par un retard de consultation des patients dans les pays à faible niveau socioéconomique. Certaines études réalisées en Afrique ont cependant apporté la preuve d’une survie à long terme comparable aux résultats des pays riches [80,82].
Dans notre série, la prévalence de suivi en cours (79%) assez significative témoigne d’un bon fonctionnement du programme de suivi des personnes vivantes avec le VIH dans le district sanitaire de Mbour.
Avec un taux de perdues de vue de 13% assez préoccupant dans notre série, des questions doivent être toujours soulevées pour établir les raisons de ces déperditions qui peuvent favoriser l’émergence des résistances aux ARV. Ce constat rappelle toute l’importance du counceling pré-thérapeutique et d’une équipe sociale apte à rechercher de façon active les patients perdus de vus.
CONCLUSIONE
RECOMMANDATIONS
Le VIH/SIDA, pandémie mondiale constitue un problème majeur de santé publique. D ‘après les dernières évaluations (2017) de l’ONUSIDA/OMS sur le plan mondial, le nombre de personnes vivants avec le VIH est estimé à 36,9 millions dont 1,8 millions d’individus nouvellement infectées et 940000 personnes mortes de maladies liées au SIDA. L’Afrique subsaharienne reste la zone la plus affectée avec 70% du total mondial dont 58% sont des femmes parmi les sujets infectées par le VIH. Cette féminisation de l’épidémie reflète la vulnérabilité de la femme vis-à-vis de l’infection à VIH, due à un ensemble de facteurs socioculturels, économiques et biologiques. Par ailleurs, le nombre de personnes atteintes ayant accès aux ARV dans le monde demeure très faible avec 59% de l’ensemble des personnes vivants avec le VIH. Toutefois des efforts considérables ont été consentis par les communautés nationale et internationale, tant sur la prise en charge thérapeutique que sur la prévention. Le fossé avec les pays du nord continue de s’accroitre d’où l’initiative ‘’3 by 5’’ lancée en 2003 par l’OMS qui faisait de l’accès aux ARV une urgence sanitaire mondiale. En effet en fin 2011 pour la première fois les investissements nationaux des pays à revenus faibles ou intermédiaires ont dépassé les dons mondiaux en faveur de la lutte contre le VIH/SIDA.
C’est fort de ces avancées que la communauté s’est fixé l’objectif ambitieux de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030 en passant par l’atteinte des trois 90 en 2020. Le Sénégal, s’est très tôt engagé à respecter un programme complet d’action au niveau national et international. En effet, il est le premier pays d’Afrique subsaharienne à mettre en place un programme d’accès à la trithérapie ARV à travers l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux ARV (ISAARV) depuis 1998 et reconnu comme modèle dans ce domaine en Afrique subsaharienne. C’est dans ce contexte que la stratégie de décentralisation de la prise en charge de personnes vivantes avec le VIH a été initiée et plusieurs districts sanitaires dont celui de Mbour sont devenus des sites de prise en charge et de dispensation des ARV. Ainsi nous nous sommes proposé d’effectuer une étude rétrospective dans la cohorte du district sanitaire de Mbour avec pour objectifs majeurs d’évaluer les particularités épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives des PVVIH. Pour atteindre ces objectifs, nous avons recueilli et analysé rétrospectivement les données des patients suivis dans cette structure entre 2015 et 2018 à partir de leur dossier de suivi. Au total 199 patients ont été inclus dans notre étude. L’exploitation et l’analyse des données nous ont amené aux conclusions suivantes :
Sur le plan épidémiologique
La prédominance féminine était nette avec un sex- ratio (F/H) de 2,13. L’âge moyen de notre population d’étude était de 37,14 ans +/- 15,14. Les mariés étaient majoritaires avec 57,79% dont 83,48% sous un régime monogame. La transmission par voie sexuelle était le facteur de risque le plus retrouvé. Plus de la moitié des patients (54,77%) était sans emploi.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR L’INFECTION A VIH/SIDA
1. DEFINITION
2. SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DE L’INFECTION AU VIH
2.1. Dans le monde
2.2. En Afrique Subsaharienne
2.3. Au Sénégal
3. AGENT PATHOGENE
3.1. Structure du VIH
3.2. Tropisme du VIH
3.3. Réplication du VIH
3.3.1. Phase de pénétration du virus dans la cellule hôte
3.3.2. Phase de transcription et d’intégration génomique
3.3.3. Phase de transcription du provirus
3.3.4. Phase d’assemblage et de libération du virus
3.4. Voies de transmission du VIH
3.4.1. Transmission par voie sexuelle
3.4.2. Transmission par voie sanguine
3.4.3. Transmission de la mère à l’enfant (TME) ou transmission verticale
4. HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION AU VIH CHEZ L’HOMME
4.1. Primo-infection
4.2. Phase de séropositivité asymptomatique
4.3. Phase d’immunodépression mineure
4.4. Phase d’immunodépression sévère ou de sida
4.5. Les classifications
5. DIAGNOSTIC DE L’INFECTION A VIH
5.1. Diagnostic indirect
5.1.1. Test de dépistage
5.1.2. Tests de confirmation
5.2. Diagnostic direct
5.2.1. Test de détection de l’antigène p24
5.2.2. 5.2.2. Détection du matériel génétique viral
5.2.3. Isolement du virus
6. PRISE EN CHARGE DE L’INFECTION AU VIH
6.1. Test de dépistage du VIH
6.2. Prise en charge psychosociale
6.3. Prise en charge nutritionnelle
6.4. Prise en charge vaccinale
6.5. Prise en charge médicale
6.5.1. Prise en charge clinique
6.5.2. Prise en charge paraclinique
6.6. Prise en charge des infections opportunistes
6.7. Prise en charge par les médicaments antirétroviraux (ARV)
6.7.1. Buts
6.7.2. Moyens
6.7.3. Indications
6.7.3.1. Conduite du traitement
6.7.3.2. Modalités thérapeutiques
6.8. Suivi
6.9. Prévention de l’infection au VIH
6.9.1. Mesures générales
6.9.2. Prévention de la transmission mère-enfant
6.9.3. Prise en charge des accidents d’exposition au sang ou au sexe
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Présentation du département de Mbour
1.1.1. Cadre physique du département de Mbour
1.1.2. Découpage administratif
1.1.3. Caractéristiques socioéconomiques
1.2. Présentation du district sanitaire de Mbour
1.2.1. Organisation administrative
1.2.2. Démographie du district de Mbour
1.2.3. Configuration interne
1.3. Organisation de la prise en charge des PVVIH
2. MATERIEL ET METHODE
2.1. Type et période d’étude
2.2. Population d’étude
2.2.1. Critères d’inclusions
2.2.2. Critères de non inclusion
2.2.3. Contraintes
2.3. Recueil des données
2.3.1. Les données épidémio-cliniques
2.3.2. Les données paracliniques
2.4. Saisie et analyse des données
3. RESULTATS
3.1. Aspects épidémiologiques
3.1.1. Répartition de la population d’étude selon le sexe
3.1.2. Répartition de la population d’étude selon l’âge
3.1.3. Répartition de la population d’étude selon l’existence ou non d’une profession
3.1.4. Répartition de la population d’étude selon l’origine géographique
3.1.5. Répartition de la population d’étude selon la scolarité
3.1.6. Répartition de la population d’étude selon le profil d’infection
3.1.7. Répartition de la population d’étude selon la durée de la séropositivité.
3.1.8. Répartition de la population d’étude selon la situation matrimoniale
3.1.9. Répartition de la population d’étude selon le régime matrimonial
3.1.10. Répartition de la population d’étude selon la nationalité
3.1.11. Répartition de la population d’étude selon les autres nationalités
3.1.12. Répartition de la population d’étude selon le facteur de risque
3.1.13. Répartition de la population d’étude selon le statut gravidique
3.1.14. Répartition de la population d’étude selon la PTME
3.1.15. Répartition des femmes enceintes selon le traitement antiretroviral
3.1.16. Répartition des enfants nés de mère séropositive selon le traitement ARV
3.2. Aspects cliniques
3.2.1. Répartition de la population d’étude selon les antécédents d’infections opportunistes
3.2.2. Répartition de la population d’étude selon la circonstance de découverte
3.2.3. Répartition des patients selon le type d’infections opportunistes
3.2.4. Répartition de la population d’étude selon le poids à l’inclusion
3.2.5. Répartition de la population d’étude selon l’Indice Masse Corporelle IMC)
3.2.6. Répartition de la population d’étude selon l’état général
3.2.7. Répartition de la population d’étude selon la présence de fièvre à l’inclusion
3.2.8. Répartition de la population d’étude selon la présence d’adénopathie l’inclusion
3.2.9. Répartition de la population d’étude selon la présence de coinfection
3.2.10. Répartition de la population d’étude selon le type de coinfection
3.2.11. Répartition de la population d’étude selon la symptomatologie à l’inclusion
3.2.12. Répartition de la population d’étude selon le type de signes respiratoires
3.2.13. Répartition de la population d’étude selon le type de signes digestifs
3.2.14. Répartition de la population d’étude selon les signes dermatologiques
3.2.15. Répartition de la population d’étude selon les signes neurologiques
3.2.16. Répartition de la population d’étude selon le stade clinique de la CDC
3.2.17. Répartition de la population d’étude selon le stade OMS
3.3. Aspects paracliniques
3.3.1. Répartition de la population d’étude selon la biologie à l’inclusion
3.4. Aspects thérapeutiques
3.4.1. Répartition de la population d’étude selon l’instauration ou non d’une prophylaxie au cotrimoxazole
3.4.2. Répartition de la population d’étude selon l’instauration ou non d’une prophylaxie à l’isoniazide
3.4.3. Répartition de la population d’étude selon le traitement de première ligne
3.4.3.1. Répartition de la population d’étude selon le type de combinaison
3.4.3.2. Répartition de la population d’étude selon le schéma en fonction du régime
3.4.3.3. Répartition de la population d’étude selon les molécules
3.4.3.3.1.Répartition de la population d’étude Selon le type de NUC
3.4.3.3.2. Répartition de la population d’étude Selon le type de NNUC
3.4.3.3.3. Répartition de la population d’étude selon le type d’IP
3.4.4. Répartition de la population d’étude selon le traitement de 2e ligne
3.5. Aspects évolutifs
3.5.1. Répartition de la population d’étude selon l’observance
3.5.2. Répartition de la population d’étude selon l’efficacité
3.5.2.1. Clinique
3.5.2.2. Immunologique
3.5.2.2.1.Variations des taux de CD4 semestriels des patients
3.5.2.2.2. Variations des taux de charge virale(CV) semestriels des patients
3.5.3. Evaluation de la tolérance
3.5.3.1. Répartition de la population d’étude selon la survenue ou non d’effets secondaires
3.5.3.2. Répartition de la population d’étude selon le type d’effets secondaires
3.5.3.3. Répartition de la population d’étude selon le statut au moment de l’enquête
DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES