Renforcement d’une citoyenneté internationale

INTERNATIONALISATION DES VILLES ET COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE ENTRE L’UNION EUROPÉENNE ET L’AMÉRIQUE LATINE

L’internationalisation du gouvernement local cesse d’être anecdotique et devient une exigence et une nécessité

Renforcement d’une citoyenneté internationale

Aujourd’hui la majorité des groupes citoyens ne se considèrent plus comme des communautés isolées. Il existe de plus en plus de groupes citoyens répartis dans des lieux éloignés du globe qui travaillent ensemble pour des causes communes. Cette nouvelle citoyenneté est en train de s’internationaliser tout particulièrement par son articulation en réseaux.Les mouvements internationaux pour la paix et l’activisme anti-guerre en sont un exemple, tout comme les groupes appelés “globocritiques” qui s’opposent à la prééminence du modèle économique néolibéral, les nouveaux réseaux citoyens pour la protection de l’environnement, des droits humains, de la liberté d’expression, des droits des minorités, etc. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont joué un rôle important pour le développement de ces activités internationales citoyennes qui se caractérisent par leur militantisme et leur solidarité. En conséquence de cela, et bien qu’il ne s’agisse pas ici d’une réalité totalement nouvelle, la capacité d’influence des groupes citoyens sur les événements de l’agenda international s’est renforcée ces dernières années, surtout par le biais des actions des organisations non gouvernementales (ONG). Les citoyens organisés ont réussi à s’immiscer de cette manière dans l’agenda politique international, et sont ainsi parvenus à influencer les politiques des États. L’exemple le plus frappant de cet activisme est le Forum Social Mondial (FSM)6, qui est né à Porto Alegre, Brésil, en tant qu’espace démocratique pour le débat d’idées, la formulation de propositions, des échanges d’expériences et la mise en relations de mouvements sociaux, réseaux, ONG et autres organisations de la société civile qui s’opposent au modèle économique néolibéral. Suite à la première rencontre mondiale, réalisée en 2001, le FSM a été pensé comme un processus mondial permanent de recherche et de construction d’alternatives. Cette définition est dans la Charte des Principes, principal document du FSM. Un autre exemple d’organismes citoyens qui collaborent depuis divers endroits de la planète est le Réseau du Tiers-Monde (Third World Network ou TWN)7, une organisation internationale, qui compte des membres en Asie, Afrique et Amérique. Réseau mondial d’organisations, TWN travaille sur presque tous les thèmes de l’agenda international, par le biais d’actions de plaidoyer auprès des gouvernements et organismes internationaux. Il faut également souligner l’existence en Amérique latine de l’Alliance Sociale Continentale (ASC)8, un forum d’organisations et mouvements sociaux, créé pour échanger de l’information, définir des stratégies et promouvoir des actions conjointes, pour chercher un nouveau modèle de développement alternatif et démocratique, qui bénéficie aux plus démunis. L’ASC est un espace ouvert aux organisations et mouvements souhaitant changer les politiques d’intégration au niveau de l’hémisphère et promouvoir la justice sociale sur le continent.

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Urbanisation croissante

L’urbanisation croissante et la dégradation du niveau de vie qui en découle dans les villes ont mis les gouvernements locaux au centre des préoccupations mondiales. Ceci n’est pas un hasard : l’urbanisation de la pauvreté et de l’exclusion sociale sera une des principales caractéristiques du XXIème siècle : on estime que 72% de la population africaine, 37% de celle d’Asie et 26% d’Amérique latine manquent de logements adaptés, d’eau et d’assainissement.9 En 2006, plus d’un milliard de personnes vivront dans des zones urbaines défavorisées et si la tendance se poursuit, ce chiffre doublera en seulement 25 ans. On croyait par ailleurs jusqu’à récemment que la population urbaine avait un meilleur niveau de vie que les populations rurales. Les villes semblaient offrir un meilleur accès aux services d’éducation et de santé et les familles paraissent souvent y être plus prospères. L’urbanisation accélérée de ces dernières années a cependant radicalement changé cet état de fait. Aujourd’hui plus personne ne doute que la ville est un territoire où s’accumulent de manière démesurée les effets des transformations socioéconomiques, ce qui se reflète dans la croissance incontrôlée des bidonvilles. Ce contexte a mis une pression excessive sur les gouvernements locaux qui jouent un rôle irremplaçable en matière d’offre de service publics. C’est pourquoi la ville est en train de devenir un laboratoire pour la découverte de nouvelles manières de gouverner, qui ne se limitent plus aux frontières nationales.

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