Remettre le français au cœur de la politique extérieure
La politique de communication des instituts français privilégie la langue du pays d’accueil, en l’occurrence l’allemand. Le français est utilisé de manière accessoire pour traduire certains contenus sur les réseaux sociaux par exemple, ou sur le site officiel de l’IFA.
De même, dans la communication politique, on lui préfère l’anglais même dans des situations qui ne s’y prêtent pas nécessairement (cf. le discours d’E. Macron à Berlin, le 10 janvier 2017). Cette technique est difficilement compatible avec la mission première de l’institut, qui est l’enseignement de la langue française. Or, comment la valoriser si elle est reléguée au second plan ? Le public germanophone, désireux d’apprendre le français, regrette ce monolinguisme. Constat 2 :
La part du public français et francophone n’est pas suffisamment pris en compte. Parce que les informations sont rarement traduites en français (flyers, affiches…), les francophones non germanophones sont perdus.
Là encore, le français est relégué au second plan. Recommandations : Le français peut être perçu comme un outil d’apprentissage : les apprenants sont nombreux et transitent énormément au sein des instituts.
Ils sont susceptibles de s’intéresser aux supports de communication rédigés en français, comme autant de manières de s’exercer. Il serait donc souhaitable de remettre le français au cœur des préoccupations de la communication institutionnelle.
Il ne faut pas oublier que les visiteurs de l’Institut français sont majoritairement francophiles, ou peuvent potentiellement le devenir. 62 D’autre part, la fréquentation d’un public francophone à l’institut est une chance.
À la manière de l’OFAJ qui met en relation Français et Allemands, pourquoi ne pas valoriser le fait d’être un lieu de rencontres et organiser, par exemple, des tandems franco-allemands, à raison d’une à deux fois par semaine ?
Une salle de classe non utilisée peut être prêtée pour permettre ces rencontres. 3. Soutenir les instituts français Constat 1 : l’Institut français dispose de fonds très restreints. Innover est peu envisageable.
Les évènements culturels sont donc peu renouvelés et tournent autour des mêmes formats au budget déjà prédéfinis (autour de 600€ pour la rétribution de tous les intervenants, des éventuels techniciens ou accordeurs…) : l
ecture/débat, projection vidéos, un à deux concerts musical par an. Il ne reste plus que onze instituts français en Allemagne, contre vingt-six au début des années 2000. Il y a donc un problème de fond derrière cette situation dramatique. Recommandations : Les problèmes économiques du gouvernement français se traduisent par une véritable fuite en avant, qui consiste à conduire les instituts français vers l’autofinancement, petit à petit.
Actuellement, cet autofinancement atteint soixante pourcents. Les cours de français, qui génèrent le plus d’argent parmi les trois pôles directeurs des IF (cours – médiathèque – culture) sont devenus un véritable gagne-pain. Pourtant, la concurrence est féroce avec les écoles de langue.
L’Allemagne possède par ailleurs un système de Sprachzentren, autrement dit des universités publiques qui proposent des cours de langues à prix très compétitifs (pour la région de Berlin par exemple, on compte entre 70 et 90€ le semestre, contre 49€ de l’heure pour l’IF).