Relations villes-campagnes

Pourquoi ce fléau chronique d’analphabétisme ?

Les causes sont multiples et relevons quelques unes. Rappelons que durant la période de la révolution socialiste , il y eut une politique de répartition des écoles dans de nombreuses circonscriptions, l’enthousiasme et l’ambition très légitimes de pouvoir envoyer les enfants dans les écoles avaient encouragé tout le monde. Les parents avaient, eux mêmes pris en charge la construction et l’équipement de leurs écoles…Au début, on sentait déjà des problèmes car pour pallier à la pénurie d’enseignants, les jeunes recrues diplômés de baccalauréat furent envoyés dans ces écoles pour une durée limitée du service national. Le monde scolaire continue d’augmenter dans les campagnes mais très peu d’enseignants pouvaient ENCADRER PEDAGOGIQUEMENT.Il s’ensuit, à terme, que la qualité de l’enseignement subissait progressivement une baisse très dangereuse, surtout dans le milieu rural, et par la suite, les jeunes écoliers furent pour la plupart confrontés à d’énormes difficultés qui les conduisent aux échecs. Ces échecs continuent à suivre les générations jusque dans les niveaux supérieurs, pour ceux qui ont pu franchir les étapes du primaire et du secondaire.
Des générations ont payé et continuent encore à payer le déboire d’une stratégie qui a dangereusement flairé une décision prise à la va vite et sans souci d’efficacité soutenue et continue, et bon nombre de générations furent victimes.

La réplique ou la réaction de la population

Les premières victimes de cette scolarisation à outrance mal maîtrisée sont les parents d’élèves. Beaucoup d’entre eux avaient investi leur petit revenu pour voir leurs progénitures couronnées de succès et de diplômes, très peu, malheureusement, y est parvenu. Face à cet échec, le désintéressement n’a pas tardé de s’installer dans les campagne, les parents d’élèves et même les notables de la localité tournent le dos pour la plupart et beaucoup ont préféré, malgré eux, conduire leurs enfants vers les traditionnels travaux des champs…Ce phénomène , très grave ,est actuellement difficile à redresser. L’indifférence des parents d’élèves et le refus de participation de beaucoup d’entre eux ne facilitent pas la gestion des infrastructures scolaires. D’ailleurs, énormément appauvris à cause de l’échec des secteurs porteurs en agriculture, les paysans trouvent à peine de quoi nourrir leurs enfants, et comment envoyer à l’école des enfants dont les ventres sont vides ?. Il en résulte que de nombreux établissements scolaires des Fokontany très reculés sont pour la plupart peu fréquentés , sinon fermés. Les pauvres instituteurs qui avaient depuis une longue période, perdu de leur autorité au sein de la communauté veillent pour certains sur les bâtiments d’écoles délabrés et sans équipement Parlant du domaine du monde rural, la province de Toamasina ainsi que la commune rurale qui fait l’objet de notre étude n’ont pas échappé à la lourde facture de l’échec généralisé de la politique de la scolarisation de Madagascar. Cet échec continue toujours à marquer une population rurale victime d’une stratégie inadéquate en
matière d’éducation. Figurant parmi les leviers de commande de notre développement, l’éducation et l’amélioration de l’alphabétisation devront désormais figurer dans les grandes priorités de toute stratégie intégrée de développement. La reprise de l’éducation et de la scolarisation ne devra plus tarder si on veut sortir le monde rural de la pauvreté, la campagne est toujours victime de l’inégalité, même en matière de l’éducation.

Le domaine sanitaire

A l’instar de l’éducation, la santé figure parmi les préoccupations auxquelles sont attachées les populations rurales. Les demandes en infrastructures et en personnel médicaux sont toujours formulées et adressées aux décideurs. En général l’encadrement sanitaire demeure encore une énorme tâche qui demande beaucoup d’engagements et d’investissements. La vulnérabilité des paysans est due à un certain nombre de faits très marquants, des efforts ont été déployés dans de nombreuses localités, seulement, les réalisations sont encore loin de couvrir les besoins des zones d’accès difficile. Et par faute de routes ou des voies de desserte, les paysans des zones enclavées ne peuvent pas bénéficier des interventions ou soins médicaux élémentaires, dans ces localités le taux de mortalité est très élevé et les victimes sont surtout les enfants de moins de dix ans . Et si des centres de soins de Base existent, ils sont mal équipés en personnel soignant et en matériels ainsi qu’en médicaments génériques. Comme partout dans les zones rurales, le faible taux d’encadrement a des conséquences très graves :
d’abord il y a la hantise de l’insécurisation de la population en matière de santé et les maladies très graves sont souvent à l’origine de mortalité fréquente.
dans les zones très reculées, les structures sont des maisons de fortune dont les mobiliers et l’espace ne se prêtent pas à des soins. Et dans la majeure partie des cas les malades sont reçus par terre dont les conditions de salubrité sont très aléatoires. Les médicaments dits génériques sont toujours insuffisants, et dans la plupart des cas, ce sont les parents des patients qui parcourent plusieurs dizaines de kilomètres pour se procurer des médicaments prescrits par l’infirmier ou l’assistant de santé. Hormis quelques chefs lieux des communes qui sont dotés des centres de soins de base niveau I et niveau II, avec des médecins diplômés d’Etat, c’est le cas de Mahambo chef lieu, le reste de la circonscription doit se contenter des interventions des antennes locales très peu équipées et sans performance.

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Les axes routières

L’axe RN5 relie le chef lieu de Mahambo et quelques Fokontany et villages aux agglomérations urbaines telles que Fénérive-Est, Foulpointe et Toamasina. Il est en permanence emprunté par les villageois pour écouler leurs produits de rente et les denrées alimentaires qui ravitaillent les marchés urbains et suburbains. Sur sa limite Nord et Nord Ouest, la commune est desservie par la R.N.22 jusqu’à la sous-préfecture de Vavatenina. Cet axe dessert également quelques fokontany ou hameaux , ces agglomérations font office de lieux d’échange, de commerce et de collectes des produits que les paysans transportent des zones situées à l’intérieur.
Le chef lieu de la Commune est relié à l’intérieur par un axe véhiculable qui fait environ une vingtaine de kilomètres jusqu’au gros village d’Ambodiforaha, celui-ci, composé de plusieurs maisons et entouré des hameaux, constitue un important centre d’activités. C’est ici que les paysans des villages les plus éloignés viennent écouler leurs produits comme le café, la vanille, le poivre vert, le clou ou l’essence de girofle dont certains sont transportés à Mahambo, Toamasina ou Fénérive-Est…
La piste reliant Mahambo et Ambodiforaha joue un rôle économique très important pour la partie Sud-Ouest de la commune au même titre que la RN22 pour la zone intérieure située au Nord-Ouest de la même circonscription.

Les pistes piétonnes

Les villages ou les agglomérations situés dans l’arrière pays sont reliés entre eux par des pistes qui sont en majorité piétonnes , le réseau est encore peu cyclable faute d’initiative d’aménagement malgré la richesse de certaines localités en produits agricoles.
Les légumes et autres produits sont acheminés à pied, à dos d’hommes vers le marché de Mahambo.. Nous avons remarqué que le volume de produits commercialisés s’affaiblie à mesure qu’on s’éloigne du Centre et de la route nationale. Pour les Fokontany voisins de Mahambo , nous constatons une auto-consommation presque totale, d’autre part, si les bas-fonds sont tous cultivés, environ les deux-tiers, les collines restent en friches par manque de moyen technique et financier des paysans . Et pour une stratégie de développement, il y a lieu d’améliorer les pistes existantes dont les tracés et les itinéraires facilitent les interventions techniques .

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Présentation du SUJET
A. Le choix et l’intérêt du sujet
B. Méthodes et Techniques .d’enquête
B. L’échantillonnage
D. La définition de la problématique
PARTIE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO
A. PRESENTATION HISTORIQUE
B .PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET HUMAINE 
B.1. La localisation géographique
1.1. Le Relief
1.2. Le Climat
1.3. Les Cours d’eau dans la Commune
B.2. La Population et ses activités
2.1. La Démographie
2.2. Les activités économiques
2.2.a. L’Agriculture
2.2.b. L’élevage
2.2.c. L’artisanat
2.2.d. Le Circuit Monétaire ; l’échange
B.3 Les activités socio-culturelles
3.1. L’éducation
3.2. La santé
PARTIE II : CONSTAT SUR LES ACTIVITES ECONOMIQUES
A. LES ACTIVITES TERTIAIRES
A.1. Le Commerce, Source de la création d’une classe sociale
A.2. Le Commerce en tant qu’activité d’échanges
A.3. Le Commerce, favorise l’accès à l’économie d’Epargne
A.4. Des pratiques illicites du commerce
B LES SERVICES
C. LE SECTEUR PRIMAIRE
C.1. L’Agriculture
C.1.1. Les Céréales
C.1.2. Les autres cultures vivrières
C.1.3. Les cultures maraîchères
C.1.4. Les cultures de rente
C.2. L’élevage
C.3. La pêche artisanale
C.4. L’artisanat
C.4.a. Le métier proprement parlé
C.4.b. La perception de l’artisanat au sein du village
C.4.c. L’artisanat est-il rémunérateur dans la Commune
PARTIE III : LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO DANS LES RELATIONS VILLES –CAMPAGNES
A. LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES
A.1. Les axes routières
A.2. Les pistes piétonnes
A.3. Les voies fluviales
B. RESEAU O.T.I.V. :Zone littorale Toamasina
Historique
Les catégories socio – professionnelles des adhérents
C. LES INFRASTRUCTURES A VOCATION SOCIALE
C.1.La structure à vocation sociale
C.1.a.Pourquoi ce fléau chronique d’analphabète
C.1.b.La réplique ou la réaction de la population
C.2.Le domaine sanitaire
D.LE CADRE INSTITUTIONNEL
E. PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE DE MAHAMBO
CONCLUSION 
A.LE POIDS ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA CAMPAGNE
A.1.La Redynamisation de la campagne
A.2.La promotion de l’agriculture industrielle
B. LA DYNAMIQUE VILLAGEOISE TOTALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES 

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