Télécharger le fichier original (Mémoire de fin d’études)
Relief
La forêt de Tsinjoarivo se rencontre à des altitudes les plus hautes connues pour des forêts humides. De l’Est vers l’Ouest, l’altitude s’élève de 1200m jusqu’à 1650m. Les flancs de colline présentent des pentes abruptes sillonnées par des vallées étroites et cours d’eau (Randriantsizafy, 2004). Le relief de la zone peut être divisé en 4 types : a) reliefs granitiques résiduels marqués par des pentes fortes (environ 45%) et des affleurements fréquents de roches sous formes de boules; b) reliefs dérivés correspondant à une forte reprise de l’érosion de l’ancienne surface à pente très forte; c) reliefs dérivés d’anciennes coulées dont la morphologie du modelé se ressemble à celle de la précédente sur cristallin et d) reliefs résiduels d’anciennes coulées avec des sommets plus aigus et des pentes plus fortes (Bourgeat, 1972 in Andrianarivelo, 2008).
Hydrographie
Plusieurs rivières prennent naissance dans la forêt de Tsinjoarivo. Elles alimentent le fleuve Onive qui joue un rôle limitrophe pour la commune. Ces cours d’eau tiennent une place importante dans l’irrigation, ravitaillement en eau potable et usages domestiques. Les crues sont très fortes pendant la saison de pluie (décembre à mars). Mais au cours des dix dernières années, la diminution du niveau de l’Onive est remarquable. En général, au mois de septembre, presque 50% des cours d’eau qui alimentent les rivières sont taris .
Pédologie
La forêt naturelle (partie Est de la commune) repose sur des sols ferralitiques moyennement désaturés typiques sur migmatites granitoïdes (Randriamboavonjy, 1996 in Andrianarivelo, 2008). Des sols pénévolués (fortement rajeunis) à structure polyédrique grossière à moyenne, de porosité élevée constituent les sols des reliefs accidentés. Dans les zones de bas fond et en bordure de cours d’eau se rencontrent des sols bruts d’érosion (lithosols) de reliefs résiduels à forte prédominance de sables grossiers et des sables fins (Bourgeat, 1972 in Andrianarivelo, 2008).
Milieu biologique
Grâce à sa position biogéographique, la forêt de Tsinjoarivo constitue un refuge pour plusieurs espèces de flore et de faune endémiques, dont les espèces, qui étaient plus répandues dans le passé sur le haut plateau, sont devenues rares à cause de la destruction de ses formations forestières.
Flore et végétation
La végétation de la commune peut être groupée en 2 grandes catégories. La végétation de l’ouest, dominée par des savanes herbeuses et savanes arborées, occupe 46,48% du territoire. Elle est constituée par des mimosas (Acacia dealbata, FABACEAE) et des vestiges de forêt naturelle. Elle sert de réserve de bois de chauffe pour la population locale. La végétation de l’Est, constituée par la forêt dense humide de moyenne altitude couvre 32,45% de la superficie de la commune. La forêt naturelle appartient à la série à Tambourissa (MONIMIACEAE) et Weinmannia (CUNONIACEAE) avec des sous-bois herbacés à Sylve à lichens. Elle est classée, selon le degré de perturbation, en 3 types: la formation primaire de la partie Sud et Sud-Est avec trois strates distinctes ; la formation dégradée de la partie Nord, victime d’un écrémage intensif de grands arbres donnant place aux recrûs forestiers denses, aux bambous et aux lianes ; et la formation secondaire, située dans la partie Nord et Nord-Ouest constituée de végétation perturbée par les actions anthropiques intensifiées. (Rajaspera, 1998 in Andrianarivelo, 2008). La forêt artificielle est caractérisée par des reboisements d’Eucalyptus sp. (MYRTACEAE) et de Pinus sp. (PINACEAE) sur des terrains domaniaux, des reboisements communautaires et scolaires (DIREEF Antananarivo, 2007).
Faune
La région de Tsinjoarivo renferme 11 espèces de lémuriens, des micromammifères dont 17 espèces de tenrecs. Sept espèces de rongeurs, 6 espèces de carnivores (dont 4 espèces endémiques d’Eupleridae), 92 espèces d’oiseaux et 27 espèces de reptiles sont rencontrés à Tsinjoarivo (caméléon, lézard, geckos à franges). A part cela, la forêt abrite 44 espèces d’amphibiens. Malgré cette grande diversité, plusieurs espèces de vertébrés vivant dans la forêt de Tsinjoarivo sont exposées à un sérieux risque d’extinction (Irwin, Raharison, Samonds., 2008).
Milieu humain
Démographie et activités socio-économiques
Avec une superficie de 35917 ha, la population de Tsinjoarivo compte environ 31635 habitants en 2015. La densité est alors de 88hab/km². Les fokontany couverts par la forêt naturelle sont occupés par 7888 individus (monographie en 2016). En général, Tsinjoarivo est habité par des peuples Merina, notamment dans la partie Ouest de la forêt. Dans sa partie Est réside un petit nombre de Betsimisaraka. La population de Tsinjoarivo exerce diverses activités économiques notamment l’agriculture, l’élevage, l’orpaillage, la cueillette et la pêche. D’abord, l’agriculture se base sur la culture vivrière d’autoconsommation: riz, maïs, manioc, patate douce, pomme de terre. La conquête de terrains de culture pousse les gens à pratiquer le tavy. La plantation de canne à sucre est l’une des activités agricoles effectuées par la plupart des paysans. Elle est réalisée pour la fabrication du rhum artisanal. La commercialisation de ce produit tient une place importante dans les activités économiques de la région. Pour l’élevage, l’aviculture est destinée à la vente et à la consommation. L’élevage porcin et bovin est également pratiqué. Les zébus servent aux travaux des rizières et à la production de fumiers. En plus, la région de Tsinjoarivo possède des ressources minières dont l’or est le plus exploité. Les habitants se trouvant au bord du fleuve de l’Onive exploitent ce minerai essentiellement durant la période d’étiage du fleuve (août à novembre). La collecte de poivre sauvage ou « Tsiperifery» (Piper sp.) commence à prendre de l’ampleur dans la région. En outre, d’autres paysans pratiquent la cueillette de miel dans la forêt et la pêche sur le fleuve et ses affluents (Rakotomahefa, 2005).
Méthodes
Pour pouvoir élaborer un schéma d’aménagement, plusieurs données et informations sont à collecter. Selon Dubourdieu (1997), le milieu naturel, les besoins socio-économiques, la situation juridico-institutionnelle ainsi que la gestion passée du lieu devront être étudiés. Diverses méthodes ont été optées pour mener à bien la collecte des données et la procédure de réalisation de mémoire s’est déroulée en 3 phases qui sont la phase de préparation, la phase de collecte de données et la phase de traitement et analyse des données.
Table des matières
1. INTRODUCTION
2. METHODOLOGIE
2.1. Problématique et hypothèses
2.1.1. Problématique
2.1.2. Hypothèses
2.2. Etat des connaissances
2.2.1. Aménagement forestier
2.2.2. Aires Protégées
2.2.3. Milieu d’étude
2.3. Méthodes
2.3.1. Phase de préparation
2.3.2. Phase de collecte de données
2.3.3. Analyse des données
2.4. Cadre opératoire
3. RESULTATS
3.1. Etat actuel du milieu naturel
3.1.1. Caractéristiques de la station
3.1.2. Biodiversité et écosystèmes de Tsinjoarivo
3.1.3. Peuplement forestier
3.1.4. Biodiversité faunistique
3.1.5. Pressions sur la biodiversité
3.2. Milieu socio-économique et culturel
3.2.1. Contexte socio-culturel et économique
3.2.2. Produits forestiers utilisés par la population locale
3.2.3. Relations entre l’utilisation de la forêt naturelle et les besoins de la population locale
3.3. Gestion de la forêt de Tsinjoarivo
3.3.1. Gestion passée
3.3.2. Gestion actuelle de la forêt de Tsinjoarivo
3.3.3. Forces et faiblesses de la gestion de la forêt de Tsinjoarivo
3.4. Principaux objectifs d’aménagement et gouvernance efficace de la NAP de Tsinjoarivo
3.4.1. Objectifs d’aménagement
3.4.2. Mode de gouvernance efficace pour atteindre les objectifs d’aménagement
4. DISCUSSIONS
4.1. Discussions
4.1.1. Sur les méthodes
4.1.2. Sur les résultats
4.1.3. Sur les hypothèses
4.2. Recommandations
4.2.1. Zonage de la NAP
4.2.2. Schéma d’aménagement proposé
5. CONCLUSION
Références bibliographiques