REHABILITATION ET CONSERVATION DE
LA MANGROVE
Relief et géologie
1) les données géologiques et paléogéographiques La Basse Casamance constitue du point de vue géologique la partie méridionale du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Sa géologie est relativement simple et rappelle celle du bassin du fleuve Sénégal au nord du pays. L’histoire géologique du bassin de la Casamance s’étend du Secondaire au Quaternaire, le paysage acquiert son aspect actuel. La mise en place du bassin versant de la Casamance aurait commencé au Jurassique à la faveur d’une succession de transgressions qui mettent en place un matériel sédimentaire essentiellement constitué de sables, d’argiles et de marnes alternant avec des calcaires (Dacosta, 1989). Au Crétacé, plus précisément à l’Albien et au Cénomanien inférieur la sédimentation devient plus fine avec des argiles versicolores d’abord, puis une alternance d’argiles grises et de grès fins tendres. Au Maestrichtien, le bassin de la Casamance est occupé par la mer. Il s’en suit des dépôts de sables hétérométriques, le plus souvent grossiers mêlés à des argiles feuilletées de couleur gris foncé. L’épaisseur de cette série varie de 600 m en Basse Casamance, à 130 m à Diana Malari en passant par 30 m à Dabo (Dacosta, 1989). Après l’Oligocène, la mer qui s’était retirée, amorce une nouvelle transgression qui la ramène à la limite du golfe lutécien au début du Néogène. Le Miocène est caractérisé par le dépôt de sédiments argilo sableux sur l’ensemble de la Basse Casamance. Ces fractures vont essentiellement orienter le tracé du réseau hydrographique (Saos J.L., Le Bouteiller C., Diop E.S., 1987). A la fin du Miocène, la mer ne forme plus qu’un petit golfe en Basse Casamance. 21 Cette période est suivie d’une phase d’érosion qui s’exerce sur les parties élevées, soulevées à l’Eocène inférieur à la suite d’un soulèvement épeirogénique survenu à la même période. Les sédiments issus de cette érosion sont ensuite accumulés sous forme d’une nappe détritique. Cette nappe porte le nom de Continental Terminal (C.T.). En Casamance et en Gambie, le C.T. repose sur le Miocène marin. Il présente un relief ondulé, altéré par une pédogenèse ferralitique. Le Quaternaire constitue un tournant décisif de la mise en place du milieu. Il est caractérisé par de grands mouvements eustatiques qui ont donné à la géologie de la Casamance un tournant décisif, notamment au Nouakchottien (Holocène moyen). Vers 30 000 ans Before present (B.p.), à la suite de l’importante régression marine postinchirienne, le niveau marin atteint la côte de -120 m entre 20 000 et 17 000 ans B.p. Vers 14 000 ans B.p., commence la deuxième phase de recreusement des vallées qui s’enfoncent en « doigts de gant » à l’intérieur du pays, disséquant le plateau du C.T. et mettant en place un ensemble complexe de marigots (Michel, 1960). « Le Tchadien (12 000-8 000 B.p.) préside à la rubéfaction des sols ferrallitiques et à la remontée des espèces végétales guinéennes vers le nord. Après 8 000 B.p., l’estuaire de la Casamance est envahi par la mer. Le Quaternaire récent est marqué par d’importants changements climatiques. L’évolution paléogéographique va ainsi être marquée par quatre phases majeures. – La transgression nouakchottienne : elle commence vers 6 540 ans B.p. en Casamance pour atteindre son maximum vers 5 500 ans B.p. Elle préside à la création d’un vaste golfe à l’ouest d’une ligne Diouloulou-Ziguinchor où la sédimentation est essentiellement marine jusque vers 4 000 ans B.p. – Entre 3 900 et 3 400 ans B.p., une importante dérive littorale de direction nord-sud s’installe. Elle va permettre la mise en place de cordons littoraux qui occasionnent la fermeture du golfe Nouakchottien -Vers 3 000 ans B.p., à la suite de sa fermeture, le golfe de la Casamance se transforme en une grande lagune où se développe la mangrove. Ce développement est facilité par l’importance de la vase accumulée dans des conditions hydrodynamiques calmes avec un taux de sédimentation de l’ordre 4 mm/an.
Les ressources hydriques
La commune possède d’importantes ressources en eau qui sont réparties en deux groupes : les eaux souterraines et les eaux de surface. 1- les eaux souterraines Les eaux souterraines en fonction de leur profondeur sont constituées de plusieurs nappes aquifères. Ainsi nous avons le maestrichtien qui se situe entre 400 et 600m de profondeur. Il s’agit de la nappe la plus profonde. Ensuite il y a la nappe profonde qui se trouve entre 100 et 200m. Il s’en suit la nappe semi-profonde qui se situe entre 40 et 100m de profondeur. Enfin arrive la nappe phréatique à une profondeur comprise entre 10 et 15m. 2- les eaux de surface Le fleuve casamance est long de 300 km et couvre une zone alluviale fluviomarine de 250 000 ha, comprise entre l’océan Atlantique et les bas plateaux de Bignona, Ziguinchor et Oussouye (MARIUS, 1979). En ce qui concerne les eaux continentales, la commune de Thionck Essyl est baignée à l’ouest par un marigot localement appelé « Falle 2 ». Il s’agit d’un affluent du fleuve Casamance. C’est le seul fleuve qui traverse la commune avec de nombreuses ramifications communément appelées par les autochtones : « Badiapour, Elandiaboul, kourigueum…3 » Nous y rencontrons de nombreuses mares temporaires qui n’existent que pendant la saison pluvieuse. C’est le cas de « fouréme gabeul , Djiseul, Koubinagueul…4 » Après quelques mois de la fin des pluies ces mares tarissent.
-Avant propos |