Réhabilitation de l’ancienne clinique des
Portes du Jura – Montbéliard
Un bâtiment à l’abandon
La polyclinique des Portes du Jura de la ville de Montbéliard, spécialisée en chirurgie et gynécologie obstétrique, a ouvert ses portes en 1997. Son personnel médical (chirurgiens, gynécologues, anesthésistes, urologues, pédiatres, infirmières, etc.) et administratif comptait 151 personnes. En 2014, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a décidé de fermer la section maternité de la clinique sur des motifs de sécurité. L’établissement a ensuite fermé définitivement en octobre 2015 après sa mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Belfort. Aucun accord n’a pu être trouvé entre la société SCI, propriétaire des murs du bâtiment, et de potentiels repreneurs malgré la mobilisation des salariés de la clinique et de la presse locale. Depuis sa fermeture il y a un an et demi, le bâtiment a été cloisonné et laissé vide. Le matériel médical et paramédical de la polyclinique a été vendu aux enchères publiques début 2016 anéantissant tout espoir de reprise d’activité médicale.En 2017 a commencé la construction de la nouvelle clinique Néolys à 500m de l’ancienne polyclinique des Portes du Jura. Cet établissement privé devrait s’étendre sur 4500m2, être spécialisé dans la chirurgie complète et ambulatoire et embaucher entre 35 et 40 salariés. Elle n’a pas vocation à remplacer l’ancienne polyclinique mais devrait embaucher une partie de son ancien personnel. Son ouverture est prévue pour 2019
Dimensions du bâtiment
Ce bâtiment d’environ 10 000 m2 est construit sur un terrain de 1,8 hectares. En raison des 3,20m de dénivelé du terrain, la surface du bâtiment est répartie sur 2 étages de 4000 m2 (le rez de chaussée et le premier étage) au point le plus haut et un rez de jardin de 2000 m2 au point le plus bas. Lorsque la polyclinique était encore en activité, l’accès au bâtiment se faisait par le rez-dejardin pour le personnel et par le rez-de-chaussée pour les malades et les visiteurs. Le parking destiné aux visiteurs comptait 140 places et le parking dédié au personnel une trentaine. 6 Source : BMH magazine Source : personnelle Figure 3 : Modélisation de la nouvelle clinique Néolys Figure 4 : Positionnement de la nouvelle clinique Figure 5 : Plan de masse de l’ensemble du bâtiment Source : personnelle 20m
Composition du bâtiment
Au rez de jardin se trouvaient : – locaux techniques : chaufferie, ventilateur, transformateur – espaces dédiés au personnel : laveries, vestiaires, service de restauration, cuisines – locaux médicaux : pharmacie, morgue – 24 places de parking protégées mais ouvertes vers l’extérieur Les locaux techniques représentent approximativement 500m2 et les espaces dédiés au personnel 800m2. Le rez de chaussée regroupait : – bureaux administratifs : accueil, bureaux secrétaires et médicaux, salles d’attente – locaux médicaux : service de radiologie et endoscopie, salles d’accouchement, blocs opératoires, salles de réveil, salles de consultation – locaux de maintenance : vestiaires, laveries On compte approximativement une soixantaine de bureaux administratifs et salles de consultation d’environ 10m2, une trentaine de salles médicales d’environ 30m2, 2 salles de réveil de 80m2 et une vingtaine de locaux de maintenance d’environ 20m2. 7 Source : personnelle Source : personnelle Figure 6 : Plan de masse du rez de jardin Figure 7 : Plan de masse du rez de chaussée 20m 20m Au premier étage se trouvaient les 102 lits disposés dans les 80 chambres dédiées à l’accueil des patients ainsi que quelques salles de consultation et locaux de maintenance (laveries, rangements, biberonnerie). Les 80 chambres de patients d’environ 20m2 donnaient toutes sur l’extérieur du bâtiment, la vingtaine de salles de consultation d’environ 8m2 était située dans l’aile ouest du bâtiment et la vingtaine de locaux de maintenance d’environ 20m2 était majoritairement située au centre du bâtiment. iv. Structure du bâtiment Le bâtiment de l’ancienne polyclinique fait 150 mètres de long et 33 mètres de large. La circulation du personnel, des patients et des visiteurs était organisée autour de 3 couloirs transversaux : deux couloirs permettant l’accès aux chambres de patients et un couloir central permettant la traversée du bâtiment sans passer devant les chambres de patients. Pour apporter de la luminosité à l’intérieur de ce bâtiment massif, 8 puits de lumière ont étés construits entre les différents couloirs. L’accès entre les étages se faisait en 3 points : à l’ouest par un escalier et un ascenseur pour les visiteurs, au centre par un escalier et 4 ascenseurs destinés au transfert des patients vers les chambres après intervention et à l’est par un escalier destiné au personnel. 8 Figure 8: Plan de masse du premier étage Source : personnelle 20m v. Contraintes Le problème principal que soulève l’abandon de ce bâtiment massif est qu’il bloque 1,8ha de terrain dans un tissu urbain dense. De plus, les frais générés par son entretien sont faramineux alors que les dettes accumulées avant la fermeture de la polyclinique ne sont toujours pas remboursées. Et enfin, le bâtiment se dégrade rapidement. Il est encore en bon état relatif, mais une inactivité prolongée pourrait amener à une unique issue : la démolition. Une reprise d’activité est inenvisageable mais une réhabilitation est possible : le bâtiment est relativement récent et compatible avec de nombreuses activités. Toutefois, une réhabilitation est une opération très contraignante (Loi MOP cf annexe 1) et très couteuse car nécessitant d’adapter ses techniques à chaque bâtiment. De surcroît, étant une ancienne polyclinique, des réglementations supplémentaires s’appliquent et notamment concernant la potentielle dépollution préalable du site (réglementation ICPE cf annexe 2).
Le quartier de la Petite Hollande
Caractéristiques du quartier
L’ancienne polyclinique des Portes du Jura se situe à 3,5km du centre-ville de Montbéliard dans le quartier de la Petite Hollande. Le coeur du quartier de la Petite Hollande, ancienne ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité), a été créé dans les années 1960 pour répondre à la demande croissante de logements suite à l’accroissement de la main-d’oeuvre dans les usines Peugeot et au retour des PiedsNoirs d’Algérie. 9 Figure 9 : Eléments structurants du bâtiment Source : personnelle 20m Le sud du quartier, dit des Portes du Jura, s’est ensuite développé dans les années 1990 avec la construction de la polyclinique et l’implantation du campus universitaire de Montbéliard, du laboratoire de recherche FEMTO-ST (Franche-Comté Électronique Mécanique Thermique et Optique – Sciences et Technologies) et du pôle Numerica (pôle technologique régional consacré au développement de la filière des nouvelles technologies de l’information et de la communication). Aujourd’hui, le quartier concentre plus d’un quart de la population de Montbéliard (7450 habitants). Le logement HLM datant des années 1970 y prédomine toujours (46% de l’espace). La majorité des habitants a des revenus très faibles, 26% sont ouvriers et le taux de chômage en 2015 est très élevé (24%). La moyenne d’âge est de 38 ans et on retrouve une grande mixité intergénérationnelle.
Introduction |